Ignorée des grands circuits touristiques et encore trop méconnue pour ses vins, la région du Couchois et son terroir se réveillent grâce à une poignée de viticulteurs qui font le lien avec originalité entre la Côte de Beaune et la Côte chalonnaise. Et, ce qui ne gâte rien, à un prix encore très raisonnables pour des vins de Bourgogne et sa dénomination géographique complémentaire, Côtes du Couchois.

 

Il ne faut pas plus d’une petite journée pour faire le tour des six villages (*) autorisés à produire un vin rouge estampillé Côtes du Couchois. Ce petit bout de Bourgogne, enraciné en Saône-et-Loire à la lisière de la Côte-d'Or, entre Autun et Le Creusot à l’Est, Chalon-sur-Saône et Beaune à l’Ouest, s’est trouvé une double identité : le vin et la beauté des paysages.

 

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A l’invitation de Laurent Demontmerot, président de l’Union des producteurs des Côtes du Couchois, le déjeuner en compagnie d’une poignée de viticulteurs, sur un tonneau au milieu d’un vallon, campe le décor. A  perte de vue s’étagent des vignes accrochées à une multitude de petits coteaux. « Ici s’entremêlent, forêts, parcelles enherbées pour l’élevage charolais et ovin, cultures céréalières et..., nos vignes », décrivent-ils.

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Paysage typique de la Côte du Couchois. © Traces Ecrites

 

Dans le Couchois, l’appellation « bourgogne-côtes-du-Couchois », une dénomination géographique complémentaire, s’étend en rouge uniquement seulement sur 73 hectares. Le potentiel pourrait atteindre jusqu’à 120 hectares avec les vins blancs en cours de labellisation. « Nous produisons des rouges charnus, solides, friands, bien structurés et, avec de plus en plus de fraîcheur en raison du réchauffement climatique », détaille Stéphanie Depernon, du domaine Beauregard.

 

Démontrer que l’on existe

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Les ventes à la propriété restent un débouché privilégié. © Traces Ecrites

 

À ses côtés, Antonin Lacourt, Jonathan Seguin, François Budin, Vincent Royet et Jean-Christophe Pascaud, de la Cave de Mazenay, précisent leur  stratégie tant de production que marketing. Au sein d’un groupe d’une vingtaine de vignerons, ils s’éprouvent en goûtant les cuvées de chacun. « Nous voulons faire toujours mieux et de plus en plus bon, aussi nous nous évaluons en permanence en goûtant les vins des autres et en les commentant », indique Jonathan Séguin.

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En arrière plan, le village de Saint-Sernin-du-Plain (Saône-et-Loire). © Traces Ecrites

 

Cette émulation permanente porte ses fruits en terme de qualité. Reste maintenant à gagner en notoriété avec une gamme de prix plus qu’abordable et comprise entre 9 et 15 € (**). « Nous ciblons une clientèle de cavistes, d’épiceries fines, les cafés-hôtels-restaurants (CHR) et progressivement l’export, via des salons », précise Stéphanie Depernon. Les ventes à la propriété restent toutefois, avec 20% de la commercialisation, un débouché toujours privilégié.


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La preuve en est donnée par la présence dans chacune de leur exploitation d’une boutique de vente. La plus aboutie est sans doute la Cave de Mazenay (20 hectares en Côtes du Couchois) que dirige Jean-Christophe Pascaud à Saint-Sernin-du-Plain (Saône-et-Loire), qui vend aussi une cinquantaine d’autres appellations de Bourgogne.

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Une petite partie de la boutique de la cave de Mazenay. © Traces Ecrites


Chacun prend des initiatives pour attirer les visiteurs et les recevoir au mieux à la cuverie ou sur le domaine. Vincent Royet, jeune viticulteur de Couches, voit grand et fait bâtir une cuverie de 1.100 m2, pour 1,2 million d’€ qui sera opérationnelle aux prochaines vendanges, avec caveau de dégustation et boutique de vente directe. Quant à François Budin du domaine Château de la Miraudet, à Dracy-lès-Couches, il invite à la rencontre en faisant admirer à l’entrée du domaine une magnifique cadole construite par son fils Alexandre.

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La cadole d'Alexandre Budin à l'entrée du domaine Château Miraudet, à Dracy-lès-Couches. © Traces Ecrites

Explication sur cette cabane vigneronne toute ronde, baptisée cabote en Côte-d’Or, et cadole en Saône-et-Loire : Elle servait d’abri en cas d’intempéries ou d’espace de repos. Elle est faite d’un savant empilement de pierres sèches qui se rejoignent pour former en son faîte, une voûte en encorbellement.


« Ce terroir bourguignon atypique possède un très fort potentiel », assure Benoit de Charette du domaine du Château de Dracy-lès-Couches. En fin d'année, son fils Quentin prendra le relais sur les 14 hectares du domaine en Côtes du Couchois rouge et les 8 hectares en blanc qui attendent à leur tour la dénomination géographique complémentaire « bourgogne-côtes-du-Couchois ».

(*) Les 6 villages des Côtes du Couchois : Couches, Saint-Maurice-lès-Couches ; Saint-Sernin-du-Plain ; Saint-Jean-de-Trézy ; Dracy-lès-Couches et Saint-Pierre-de-Varennes, communes toutes situées dans le département de la Saône-et-Loire.
(**) Écart tarifaire qui dépend de l’investissement du vigneron durant la période d’élevage.

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Vincent Royet en pleine inspection des travaux de sa future cuverie à Couches. © Traces Ecrites

 

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Les six communes du vignoble de la Côte du Couchois. © Traces Ecrites

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