Sur 48 membres, la section bisontine du Centre de Jeunes Dirigeants d’entreprises (CJD) ne compte que 10 femmes. Sa vice-présidente assure, elle, gagner du temps plutôt qu’en perdre dans cet engagement.


Directrice générale depuis 2015, au côté de son frère Alain Fleury, de l’entreprise Imasonic à Voray-sur-l'Ognon, près de Besançon, Céline Fleury-Mathieu a très vite rejoint la section bisontine du Centre des jeunes dirigeants d’entreprises, le CJD. Un peu par hasard, mais vite séduite et convaincue. Elle en est aujourd’hui la vice-présidente pour deux ans, au côté de Rémy Perrin, président, et tous deux aimeraient compter plus de femmes dans leurs rangs.

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Céline Fleury-Mathieu, vice-présidente du CJD à Besançon. © Laurent Cheviet

• Comment avez-vous atterri à la vice-présidence du Centre des jeunes dirigeants d’entreprises (CJD) de Besançon ?


La section bisontine m’avait demandé d’intervenir, dans le cadre d’une soirée sur le sujet du travail en famille. Et à la fin, ils m’ont proposé d’intégrer la section. C’était en 2015 et cela coïncidait avec mon entrée en fonction de direction. Au CJD, « jeune » s’entend comme « jeune dans la fonction de dirigeant ».
Quant à ma fonction de vice-présidente, c’est une décision du président qui, poussé par la section pour un mandat de deux ans, construit lui-même son bureau – tous ceux qui ont moins de 45 ans sont éligibles. Et je trouve cela très bien, ce bureau par affinités.


• Quelle est la proportion des femmes dans votre section, et au plan national ?


Aujourd’hui, au CJD à Besançon, nous sommes 48 jeunes dirigeants dont 10 femmes. Au plan national, c’est entre 30 et 40% de femmes adhérentes, donc nous sommes un peu en-dessous.
La difficulté à compter des dirigeantes d’entreprises dans nos rangs s’explique sans doute par le fait qu’en tant que femme, c’est encore plus difficile de dégager du temps. Mais pour ma part, cela fait partie de mon équilibre et de ma propre vision.


• Que trouvez-vous dans le CJD ?


J’ai justement l’impression de gagner du temps. Par exemple, récemment, nous avons pris la décision de développer notre présence sur les réseaux sociaux. Chez Imasonic, nous recrutons beaucoup mais nous sommes peu présents, il faut donc y aller. Dernièrement, une autre cheffe d’entreprise du CJD nous a parlé de sa community manager, une prestataire que j’ai pu contacter et rencontrer ensuite. Et l’idée est maintenant de peut-être confier cette mission à l’extérieur. Auparavant nous n’y aurions pas pensé et nous n’aurions sans doute pas osé le faire.

 

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• Comment comptez-vous attirer de jeunes dirigeantes ?


La mixité, c’est important, et l’entrepreneuriat au féminin se développe. Mais comment s’y prendre ? Nous en sommes encore au stade de la réflexion, nous n’avons pas encore engagé de plan d’action. Peut-être pourrions-nous profiter de notre soirée ouverte chaque année, où chaque jeune dirigeant invite des personnes pouvant être intéressées pour intégrer le CJD. La prochaine devait avoir lieu le 6 avril, mais dans le contexte actuel de pandémie, il est évident qu’elle est annulée.

• Quels seraient vos arguments pour attirer de nouvelles recrues ?


Au CJD, tout d’abord, on se forme. Il y a trois sessions annuelles et toutes sortes de modules : développement personnel, outils métiers, prise de parole en public, gestion des émotions… Mais c’est surtout un réseau d’entraide, nous avons la volonté de ne jamais laisser quelqu’un en difficulté. En cas de coup dur, il est possible de constituer très vite ce que nous appelons un GAD, un « groupe d’aide à la décision », qui apportera un éclairage.
Car la motivation première du CJD, c’est de rompre l’isolement du dirigeant en offrant une prise de recul, un partage des pratiques. Cela permet de relativiser ses problèmes et c’est donnant donnant, nous sommes très réactifs et nous nous rendons toujours disponibles pour les autres membres.

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LE CJD en bref

1938 : année de la création. C’est le plus vieux mouvement patronal français. Il est apolitique et se pose en interlocuteur du gouvernement
5.000 membres en France qui totalisent 677.593 emplois
80.000 entrepreneurs formés 
17 antennes régionales et 118 sections locales
Dans l'Est, 3 sections en Alsace, 6 en Bourgogne-Franche-Comté, 3 en Champagne-Ardenne et 7 en Lorraine

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