L’énergie éolienne poursuit sa progression en Champagne-Ardenne. Eurogerm fait mieux que résister à la pandémie. La métallurgie formera dans la Maison de l’industrie à Mulhouse. De nouvelles formations professionnelles de l'UIMM à Auxerre et Nevers. L’alsacien Woehl se transporte en Moselle. Le port de Strasbourg bien dans ses nouveaux murs. Lancement de l’initiative transfrontalière « Grande Region Hydrogen ». A Dijon, Les Nomades invitent à une mode éco-responsable.
• L’énergie éolienne poursuit sa progression en Champagne-Ardenne
Avec 3.603 MW (mégawatts) de puissance installée à fin 2019, la production d’électricité éolienne continue sa progression dans le Grand Est, en particulier en Champagne-Ardenne où des installations se poursuivent à l’instar du poste de transformation de Faux-Fresnay, dans la Marne, en construction depuis juillet 2019. Cet investissement de 21 millions d’€ réalisé par RTE permettra d’accueillir près de 400 MW d’électricité d’origine éolienne à l’automne 2021, l’équivalent de la consommation annuelle de plus de 300.000 personnes. Il sera raccordé à la ligne 400.000 volts reliant les communes de Méry-sur-Seine (Aube) et de Vesle (Marne).
Pour sa part, Engie Green qui exploite 23 parcs éoliens dans la Marne produisant annuellement l’équivalent de la consommation électrique de plus de 340.000 habitants, va démarrer en septembre, l’agrandissement du parc de Cheppes La Prairie. Ses six éoliennes supplémentaires seront mises en service en 2022.
La filière éolienne se place ainsi pour la première fois devant la production hydraulique dans le Grand Est, mais encore loin derrière l’électricité nucléaire malgré la fermeture de Fessenheim qui a généré une baisse de production de 17% avec 63,4 Twh (térawatt/heure, soit 63.400.000 mégawatts/heure, à comparer avec les 8,8 Twh de l’éolien, en progression de 14%).
La moindre production nucléaire entraîne une baisse de la production régionale de 15,3%. Le bilan demeure néanmoins largement positif avec une couverture de plus du double de la consommation brute régionale (207,2 %). Le Grand est exporte son électricité vers les pays frontaliers (Belgique, Allemagne, Luxembourg, Suisse, mais aussi vers les régions voisines, dont la Bourgogne-Franche-Comté.
Côté consommation, le bilan 2020 de RTE confirme le recul attendu en raison de la crise sanitaire (moins 6,1%). La baisse est particulièrement sensible sur les secteur de la construction automobile (-24 %), de la sidérurgie (-12,7 %) et des transports ferroviaires (- 23,5 %). C.P.
• Eurogerm améliore son résultat d’exploitation 2020

L’ingrédientiste dijonnais, coté à la bourse de Paris et en phase de cession à ses cadres, via un LMBO, (Lire ici l'article de Traces Ecrites News) fait montre d’une jolie résilience sur son exercice 2020. Le chiffre d’affaires ne baisse que de 2,2% à 113,4 millions d’€ (à taux de change constant, il aurait même progressé). En revanche, l’excédent brut d’exploitation (EBE) comme le résultat d’exploitation progressent de respectivement 1,2% (11,9 millions) et de 4,4% (9,4 millions).
Seul bémol, le résultat net part groupe passe de 7 à 5,4 millions (-22,5%), mais cela s'explique par des pertes nettes de change et le bénéfice exceptionnel en 2019 né de la cession d’une filiale. Eurogerm demeure une société internationale (64% de l’activité hors France) très solide avec 58,4 millions de fonds propres (+2,1 millions) et une trésorerie nette en hausse de 4,4 millions à plus de 19 millions.
Fondée en 1989 par Jean-Philippe Girard, qui passe progressivement la main, Eurogerm conçoit, produit et vend des correcteurs de meunerie, des améliorants de panification et plus largement des ingrédient pour la filière blé-farine-pain. D.H.
• En Alsace, la métallurgie formera dans la Maison de l’industrie à Mulhouse

Le nouveau navire-amiral de la métallurgie alsacienne accueille ses premiers occupants à Mulhouse (Haut-Rhin). Le personnel de l’antenne locale de l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) est entrée depuis fin mars dans la « Maison de l’industrie » qui a représenté 11 millions d’€ d’investissements dont 3,3 millions du conseil régional.
Mais les murs en béton apparent vont surtout résonner à la rentrée de l’activité des apprentis et des salariés en formation continue pour lesquels l’agence DeA Architectes a conçu la plupart (3.800 m2) des 5.000 m2.
Les installations de formation seront en capacité d’accueillir au total 250 apprenants sous les deux statuts, « pour former aux métiers de l’industrie 4.0 de demain. » L’UIMM Alsace relocalise ainsi près de la gare et dans le quartier Fonderie son CFAI (centre de formation des apprentis de l’industrie) mulhousien, un des quatre avec Colmar, Reichshoffen (Bas-Rhin) et Eckbolsheim près de Strasbourg.
L’un de ses défis consistera à satisfaire toute… l’offre : la branche propose 920 places en apprentissage chaque année, du CAP à l’ingénieur, pour seulement 650 à 700 demandes en moyenne, soit donc un déficit de plus de 200 places. La situation n’a que peu de rapport avec la pandémie et traduit un écart plus structurel. « Nous avons certes connu une légère baisse de nouveaux apprentis en 2020 mais nous devrions parvenir à compenser pratiquement à la rentrée prochaine. La Covid-19 a quand même freiné la dynamique de la remontée du nombre de candidats que nous observions les années précédentes », relève Eric Daliguet, délégué général de l’UIMM Alsace.
De même, la représentation de la métallurgie estime que la branche a plutôt bien résisté à la crise sanitaire. « La présence à l’international qui la distingue en Alsace a permis aux entreprises de tirer profit des poches de relance, notamment en Asie », analyse Bruno Russo, président de l’UIMM Alsace. M.N.
• En Bourgogne, l'IUMM ouvre de nouvelles formations professionnelles à Auxerre et Nevers

Le Pôle Formation 58-89, dépendant de l’IUMM, augmente son offre sur ses sites d'Auxerre et de Nevers. Dès la prochaine rentrée et en partenariat avec l’école de management IFAG, s’ouvre un BTS Management Opérationnel Commercial à Auxerre (Yonne) et Nevers (nièvre). Le cursus intéresse la gestion de la relation client, la gestion opérationnelle d’une unité commerciale (un lieu physique ou en ligne), ainsi que la management d’une équipe commerciale.
L’organisme de formation lance aussi à Auxerre un BTS Maintenance des Systèmes, option systèmes de production, lié aux activités de maintenance des systèmes de production et à l’acquisition de compétences pluri-technologiques. A Nevers, un BTS Maintenance des Systèmes, option systèmes énergétiques et fluidiques, voit également le jour. Il porte sur la détection de pannes, le diagnostic des dysfonctionnements, la conception de plans de réparation et la remise en service des installations. D.H.
• L’alsacien Woehl se transporte en Moselle

Le transporteur et logisticien alsacien Woehl implante un nouveau site en Moselle-Est, sur la Mégazone de Farébersviller. Il va investir 6 millions d’€ dans la construction d’un bâtiment de stockage de 10.000 m2 et des locaux administratifs, complétant ainsi par la logistique sa présence dans ce secteur déjà matérialisé dans l’activité de transport, par un centre routier.
Woehl compte rendre le site opérationnel à la fin de l’année et y embaucher 20 salariés pour démarrer. Le projet poursuit entre autres l’objectif de développer l’activité logistique de manière transfrontalière, vers l’Allemagne. L’entreprise dont le siège est à Strasbourg (Bas-Rhin) emploie 200 salariés pour un chiffre d’affaires annuel d’environ 100 millions d’€. M.N.
• Le port de Strasbourg bien dans ses nouveaux murs

Les équipes du Port autonome de Strasbourg s’installent progressivement depuis le 12 avril dans le nouveau siège de l’établissement. Celui-ci a déménagé de l’hôtel particulier occupé depuis 1928 en plein centre-ville, rue de la Nuée bleue, vers la zone portuaire elle-même. L’immeuble de 2.800 m2 trône désormais à côté du terminal conteneurs Nord. Son aspect extérieur, dessiné par le cabinet d’architectes Rey-de Crécy, évoque d’ailleurs l’empilement caractéristique de boîtes de transport de marchandises ou conteneurs.
Mais la construction qui a coûté 8,4 millions d’€ veut aussi marquer la présence de l’activité portuaire à un endroit où l’urbanisation gagne du terrain, puisque le nouveau siège voit arriver comme voisins les surfaces du quartier « Coop » de la grande Zac des Deux-Rives reliant le centre de Strasbourg au Rhin.
Avec 6,8 millions de tonnes transportées l’an dernier, le port de Strasbourg a certes subi une baisse de trafic de près de 10 % par l’effet de la pandémie, mais il a confirmé son rang de deuxième port intérieur français après Paris. M.N.
• Lancement de l’initiative transfrontalière « Grande Region Hydrogen »
Le 24 mars dernier, les gestionnaires de réseaux gaziers Creos Deutschland, GRTgaz, et le groupe énergétique luxembourgeois Encevo ont lancé l’initiative « Grande Region Hydrogen » lors d’un événement digital associant plus de 70 acteurs économiques, académiques et industriels. Cette démarche transfrontalière et multi-secteurs vise à accélérer les discussions en cours concernant la création d’un écosystème et d’une infrastructure hydrogène accessible à tous au périmètre de la Grande Région, composée des Länder de Sarre et de Rhénanie-Palatinat en Allemagne, de la Région Wallonie en Belgique, du Grand-Duché du Luxembourg et en France, de la Lorraine.
Concrètement, « Grande Region Hydrogen » se matérialisera par des rencontres thématiques régulières et une plate-forme web multipliant les échanges d’expériences autour de la chaîne de l’hydrogène allant de la production à la consommation. Elle permettra le couplage et l’accélération des synergies de tous les secteurs (publics et privés) pour créer les bases d’un développement coordonné de solutions hydrogène pour la Grande Région. Cette collaboration participera à plus long terme à la création d’un réseau européen d’hydrogène intégré. Cette initiative s’inscrit en pleine cohérence avec l’ambition du « Green Deal » de la Commission Européenne, dont l’objectif est de transformer l’Union Européenne en un espace neutre en carbone d’ici 2050. J.G.
• A Dijon, Les Nomades invitent à une mode éco-responsable

L’information commence à circuler parmi les consommateurs : le prêt-à-porter est un des secteurs les moins éco-responsables, à cause de l’importation des matières premières depuis des contrées lointaines, d’une sous-traitance qui demeure majoritairement dans les pays sous-développés et un besoin énorme en eau du process de fabrication de l’industrie textile. Sans compter un budget non négligeable pour qui veut suivre la mode.
Voilà qui a inspiré Marion Lonjaret, fondatrice du concept d’échange de vêtements Les Nomades à Dijon. L’idée est on ne peut plus simple : on trie les vêtements qu’on ne veut plus porter, en bon état et toujours tendance, intemporels ou vintage, on les dépose (jusqu’à une dizaine) à la boutique 5 rue Vaillant à Dijon qui a pour vitrine l’épicerie Papilles et on en choisit d’autres. Un fonctionnement par « abonnement » de 25 € la visite et 10 vêtements à 90 € le trimestre et 30 vêtements fonde le modèle économique de la petite entreprise qui attend la fin du confinement, début mai, pour accueillir ses premières adeptes. C.P.