Spécialiste de la billettique des transports en commun implanté à Besançon, Kuba plus connu sous son ancien nom Vix Technology, se positionne sur le valideur unique, acceptant indifféremment un titre de transport et une carte bancaire. Première mise en service ce 31 janvier sur le réseau de transports en commun de Besançon qu’exploite Keolis.
De toutes les solutions d’open payment que Kuba, spécialiste de la billettique des transports en commun, a pu mettre en place, celle du réseau de transports en commun « Ginko » de l’agglomération de Besançon – où il est installée – est la plus aboutie. Le valideur unique, acceptant indifféremment un titre de transport et une carte bancaire était déjà en fonction sur le réseau de bus de Rennes, « mais le passager doit faire le choix du mode de paiement en appuyant sur une touche. Ici, le valideur gère lui-même le choix de paiement sans contact », explique Laurent Senecat, directeur de Keolis Besançon Mobilités, l’exploitant du réseau de transports en commun de l’agglomération. Le mode de paiement peut être un ticket unitaire, une carte d’abonnement, une carte bleue (Visa, MasterCard) ou une application sur smartphone. Et bientôt, d’autres cartes bancaires internationales.
Payer par carte bleue son voyage en transport en commun n’est pas nouveau. De nombreux réseaux de bus ou de tramway ont ajouté ce service avec une borne dédiée, aux côtés de la borne classique de lecture du titre de transport. Kuba, plus connu sous son ancienne dénomination Vix Technology, a fait le choix de réunir les deux fonctions sur le même support. « La facilité de paiement peut encourager l’usage des transports en commun », pense Anne Vignot, présidente de Grand Besançon Métropole, le donneur d’ordre. Le système contribue aussi à réduire les fraudes, faute d’excuse d’avoir été empêché d’acheter un ticket à l’avance.
C’est aussi une solution qui se veut plus économique. Les bornes qui existaient à bord des 255 bus et 19 rames du tramway de Besançon pour valider son ticket n’ont pas été remplacées. Seul l’écran tactile a été changé. Et l'électronique, à l’intérieur là où tout se passe.
Le logiciel codéveloppé par Kuba et Kéolis a été enrichi d’une fonction multivalidation. Elle sait distinguer le mode de paiement même pour le possesseur d’une carte d’abonnement valide. En cas d’oubli de celle-ci, le paiement par carte bleue ne sera pas facturé mais reconnu comme effectué par un abonné. Le logiciel prévoit aussi une gestion des « pass » d’1h, 10h, 24 h etc. : plus besoin de s’inquiéter de leur validité. Il permet aussi à plusieurs personnes de voyager ensemble sur le compte de la même carte bleue.

Le « co-développement » a été financé conjointement par Grand Besançon Métropole, le propriétaire du réseau de transport pour 1,240 million d’€ HT (avec des subventions de l’Europe et de la Région Bourgogne-Franche-Comté) et par l’industriel qui n’a pas souhaité donner le montant de son investissement. Le projet a mobilisé une cinquantaine de développeurs pendant deux ans, précise Tarik Didane, directeur général. La gestion financière du service a été attribuée à La Banque Postale. L’usage de la technologie sans contact NFC, par la 4G, assure une communication en temps réel entre le valideur et le compte en banque de l’usager.
Une réflexion pour rapatrier davantage de production en France

Le marché avec Grand Besançon Métropole ne s’arrête pas aux 351 machines installées dans le bus et le tramway. Les lignes de bus périurbains seront équipés de valideurs uniques en septembre. Kuba va aussi implanter prochainement à l’entrée des 40 parkings-relais de l’agglomération, sa nouvelle génération de valideurs de quai (sa gamme baptisé Rugged bénéficiant d’un nouveau design) avec paiement par carte bleue.
La fabrication des pieds des valideurs de quai par la tôlerie Recupero à Roche-lèz-Beaupré, dans le Doubs, est un premier pas vers une plus grande implication des industriels locaux. Kuba est « en pleine réflexion pour rapatrier une partie de la fabrication des appareils en France », confie Tarik Didane. Les machines sont aujourd’hui sous-traitées un peu partout dans le monde.
A Besançon, les 115 employés de Besançon, installés depuis avril 2020 dans des locaux plus vastes à Châtillon-Le-Duc, dans l’agglomération de Besançon, sont en grande majorité des développeurs de logiciels, ingénieurs et techniciens de l’informatique. L’activité manufacturière est limitée à une demi-douzaine de personnes affectées au montage des appareils de certaines commandes comme ce fut le cas pour le « retrofit » des valideurs de Besançon.


La localisation de Kuba à Besançon est héritée de une histoire remontant à une trentaine d’années. D’abord nommée ERG puis Vix Technology, l’entreprise a pris le nom de Kuba en juillet 2020 lorsque le groupe ICM Mobility (un fonds d’investissement dans la mobilité) dont elle fait partie, a décidé de scinder les activités en deux entités, Vix Tech pour les gros marchés, et Kuba, pour les plus modestes. 80 autres personnes sont localisées en Afrique du Sud. Le dernier chiffre d'affaires connu de l'entreprise dépasse les 24 millions d'€ avec un bénéfice de 951.500 €.
Située selon son directeur général Tarik Didane, dans le trio de tête des faiseurs de solutions de mobilité, avec Conduent et son voisin bisontin Flowbird, Kuba est bien implantée dans l’Est de la France. Les transports interurbains de Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, les transports urbains de Strasbourg, Thionville, Troyes, ceux de Dijon, Montbéliard, Dole transportent du matériel de sa signature. Son ambition est aujourd’hui de déployer à grande échelle les valideurs uniques au gré du renouvellement des délégations de service public (DSP) de transports en commun. Cannes est la prochaine agglomération à l’adopter, en mars.
