Avis d’expert. Président du Cercle Belfort-Montbéliard du Club TGV Rhin-Rhône, Alain Seid pilote aujourd'hui la dernière séance plénière avant la mise en service de la ligne à grande vitesse Dijon-Mulhouse, le 11 décembre prochain.
Cet ancien cadre de l’industrie, âgé de 58 ans, devenu commerçant à Belfort, puis président de la CCI du Territoire, nous explique toute l’utilité d’une telle communauté de réflexion avant l’arrivée d’une infrastructure majeure.
Il évoque les principales actions réalisées ou engagées à la suite des propositions formulées et assure que cette dynamique ne s’arrêtera pas en fin d’année.
Qu’avez-vous démontré avec le Cercle Belfort-Montbéliard du club TGV Rhin-Rhône ?
La première victoire de notre Cercle est d’avoir amené depuis deux ans pas moins de 250 adhérents, dans leur très grande majorité des chefs d’entreprise, à réfléchir ensemble en repensant par thème, l’avenir économique de tout un bassin de vie qu’est le Nord Franche-Comté, à l’aune de l’arrivée du TGV.
Il a créé une vraie dynamique humaine inappréciable pour faire évoluer les mentalités, transcender les frontières, les clivages concurrentiels et apprendre à mieux travailler avec un objectif commun. Cette ligne ferroviaire à grande vitesse nous sert de catalyseur, mieux de propulseur.
Pouvez-vous dresser un état des lieux des propositions formulées par le club ?
Je ne vais pas toutes les détailler car il y en a au total 69. Si je prends les principales, elles concernent déjà la desserte de la gare vers les communes de Belfort et de Montbéliard. Il ne s’agit pas d’arriver au milieu de nulle part, mais de repenser les mobilités urbaines entre les différents modes de transport : TER, bus et taxis. Pour ces derniers, soumis à une licence territoriale très stricte, nous avons pu permettre qu’ils travaillent d’une ville à l’autre à partir de la gare.
Nous avons aussi interféré fortement pour que l’échangeur routier de Sevenans, qui est un axe stratégique, soit reconfiguré afin qu’il ne devienne pas un goulot d’étranglement. À quoi cela sert d’être à 2 h 20 de Paris et de perdre une demi-heure dans les embouteillages ?
Côté touristique, un guide du Routard pour le Nord Franche-Comté verra le jour et nous construisons une offre assez large qui concerne également la Haute-Saône. Enfin, chaque chef d’entreprise devra être un ambassadeur de sa région et en faire la promotion.
Attendez-vous des retombées du TGV aussi fortes que la ville de Marseille ?
Il ne faut pas rêver en termes d’attractivité, car nous ne sommes pas au bord de la Méditerranée. N’en demeure pas moins que si nous n’arrivons pas à attirer des sièges sociaux, de nombreuses entreprises sous-traitantes auprès de grands groupes, comme Alstom ou GE Energy, pourront trouver chez nous l’opportunité de créer un second site, telle la société Axilab, à Delle (lire à ce propos : www.tracesecritesnews.fr/actualite/axilab-pose-ses-maquettes-a-delle-8540). Devenir une ville TGV au cœur de la Vallée de l’Énergie et de celle de l’automobile permettra également de susciter des vocations de création d’entreprise.
Votre cercle est-il voué à disparaître après le 11 décembre, date de la mise en service la ligne ?
Après tout le travail réalisé, ce serait irréaliste, voire suicidaire. Non, nous réfléchissons à fusionner avec celui de Mulhouse qui est tout proche. Ce qui nous donnerait une force supplémentaire pour continuer à œuvrer au développement de nos territoires.