Les vacances d’été arrivées, l’actualité des entreprises ralentit. Pour rester connectés, la rédaction de Traces Ecrites News vous propose de revenir sur les faits les plus marquants de ces derniers mois. Aujourd'hui : Vernet-Behringer, le fabricant dijonnais de machines-outils pour la construction métallique, a retrouvé son niveau d’activité d’avant la pandémie, recrute et part à l’assaut du marché nord-américain l’an prochain.


ARTICLE DÉJÀ PUBLIÉ LE 9 JUIN 2022. La tempête est passée, Vernet-Behringer a repris la voie de la croissance. L'entreprise l'a fait savoir au cours des deux journées portes ouvertes « STEELées » qu’elle a organisées, les 8 et 9 juin, sur son site de la zone industrielle Cap Nord. « Elles sont traditionnellement l’occasion de faire venir nos clients, nos prospects et les acteurs économiques du territoire », résume Pascal Denis, président de Vernet-Behringer. Un client a fait 300 kilomètres pour assister aux démonstrations, un autre s’interroge sur la consommation de son éventuelle future machine.

 

Salon Industrie Dijon

 

À côté de ses équipes, Vernet-Behringer accueille les représentants d'entreprises partenaires, en particulier le Chalonnais Jean Perrot, fabricant de presses plieuses, le Québécois AGT Robotics (robots de soudage), le Franc-comtois Spaleck Industries (équipements d’ébavurage), sans oublier les scieuses à lame de sa maison-mère Behringer et les scies circulaires de sa filiale sœur Eisele. « Ouvrir nos portes, c’est aussi l’occasion de mobiliser les équipes, de les rendre fières de leur entreprise, et de porter l’image d’une industrie vivante et attractive. »

Important, après deux années plus que difficiles. « En mars 2020, notre chiffre d’affaires a chuté de 60 % du jour au lendemain », se souvient Pascal Denis. La PME allait alors engager un chantier de refonte de son organisation, pour améliorer sa profitabilité. « La crise Covid nous a coupé l’herbe sous le pied. »


Une dizaine de recrutements cette année

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Pascal Denis, président de Vernet-Behringer : « Ouvrir nos portes, c’est aussi l’occasion de mobiliser les équipes. » © Sabrina Dolidze


Pascal Denis, désormais seul aux commandes depuis le départ des deux associés avec lesquels il avait racheté l’entreprise en 1996, n’eut guère d’autre choix alors que de proposer à son actionnaire allemand de prendre le contrôle de la société : Behringer, qui détenait jusqu’alors 44 % des parts, devint ainsi, en octobre 2020, l’actionnaire unique de l’entreprise dijonnaise. « Une opportunité qui nous a permis de nous mettre en ordre de marche pour profiter pleinement de la reprise », souligne Pascal Denis.

Résultat : en 2021, Vernet-Behringer a retrouvé son niveau de chiffre d’affaires de 2019, à 21 millions d’€. Avec toutefois une nuance significative : la part de l’export, qui s'élevait à 70 % environ, est passée désormais à 50 %. « Cela s’explique par le fait que la France se réindustrialise enfin. La stratégie voulue par l’État porte ses fruits : les entreprises industrielles de notre pays se réoutillent, elles investissent ! » Conséquence : Vernet-Behringer embauche à nouveau. « Nous recrutons cette année, environ une dizaine de personnes, avec des profils d’automaticiens, d’informaticiens, de techniciens après-vente et de commerciaux », précise le président de la société qui compte aujourd'hui 92 salariés.

 

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L’heure est donc au retour de l’optimisme dans cette PMI fondée en 1882 qui n’a jamais cessé de miser sur l’innovation et sur l’international, dont les machines permettent aux charpentiers métalliques, aux serruriers métalliques ou aux pylôniers de réaliser l’usinage de leurs profilés, de leurs tôles ou de leurs cornières.

« La recherche et développement, représentant environ 4 % de notre chiffre d’affaires, vise à renforcer l’automatisation de nos machines qui pallie le manque de main-d’œuvre dans l’industrie, leur ergonomie de manière à les rendre plus faciles d’usage, et leur verdissement, en réduisant leur consommation énergétique. » Pascal Denis souligne le lien direct entre innovation et international : « C’est en allant à l’international qu’on découvre des innovations et qu’on progresse, dans un jeu gagnant de fertilisation croisée ».


Le marché nord-américain avec son actionnaire allemand Behringer

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Après deux années plus que difficiles, l'accueil de ses clients est important pour Vernet-Behringer :
l'occasion de faire découvrir ses nouvelles machines, logiciels et outillages. © Sabrina Dolidze


Deux menaces pèsent toutefois sur cette croissance retrouvée. La première, qui touche toutes les industries, c’est la flambée du prix des matières premières doublée de difficultés d’approvisionnement. La seconde, c’est la situation internationale incertaine. La Russie, qui pesa dans les années 1990 jusqu’à 25 % du chiffre d’affaires, n’est plus un client depuis la crise des subprimes. « Mais avec la fin de la pandémie, nous avions espoir de reprendre les exportations vers ce pays. Les sanctions internationales déclenchées après l’invasion de l’Ukraine ont anéanti tout espoir », explique Pascal Denis. 

Qu’à cela ne tienne. Vernet-Behringer va se lancer sur le marché nord-américain, en s’appuyant sur les équipes de sa maison-mère déjà implantées en Pennsylvanie. « C’est tout l’intérêt de notre filialisation : nous pouvons mutualiser avec Behringer ! Par ailleurs, nous avons déjà vendu une ligne complète à une entreprise québecoise, qui constituera pour nous une belle vitrine là-bas. »

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Une machine conçue et fabriquée à Dijon par Vernet-Behringer, destinée à fiabiliser le passage de petits profilés. © Sabrina Dolidze
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Une machine d'optimisation des ébavurages de l'un des partenaires de Vernet-Behringer : Spaleck. © Sabrina Dolidze

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