Le fabricant dijonnais de machines-outils à destination de la construction métallique, propriété depuis septembre 2020 de l’Allemand Behringer, ouvrait ses portes à ses clients et fournisseurs les 1er et 2 décembre. Vernet Behringer tourne la page de la crise avec un carnet de commandes porté par la reprise économique et ses ambitions en matière d’industrie 4.0.


L’heure est aux bonnes nouvelles chez Vernet Behringer, après une année 2020 qualifiée « d’annus horribilis ». L'entreprise dijonnaise dont l’activité avait reculé à 7 millions d’€ l'an dernier, renoue avec la croissance et va dépasser, en 2021, le chiffre d’affaires historique de 2019, proche de 22 millions d’€. « Et la visibilité pour 2022 est excellente, notre carnet de commandes est déjà bien rempli », se félicite Pascal Denis, le président de Vernet-Behringer.

Le fabricant de machines-outils à destination de la construction métallique récolte les bénéfices d’investissements constants en recherche et développement, auxquels il consacre plus de 4% de son chiffre d’affaires.


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Les efforts tendent d’abord à l’intégration 4.0 des lignes de production, mouvement amplifié par les difficultés de recrutement de ses clients industriels (charpentiers métalliques, les serruriers métalliers et pylôniers). Elles peuvent désormais être partiellement ou entièrement automatisées, y compris le chargement-déchargement des pièces.

L’intégration de fonctions intelligentes va bien au-delà. L’industriel a développé, pendant un an, un module d’importation numérique pour ses machines. Il est  capable d’importer le plan complet d’un bâtiment au format IFC (Industry Foundation Classes), puis d’usiner les différentes pièces de charpente, les marquer pour l’assemblage et les soudures, mais aussi réaliser d’éventuels traitements supplémentaires comme la mise en place de détrompeurs pour le sens des pièces ou du centre de gravité de celles-ci afin d’en faciliter la manutention.

Autre innovation, développée avec le spécialiste coréen des outils de coupe au carbure Yestool Co., un foret ébavureur qui se charge de percer et d’ébavurer le trou en une unique opération. Vernet Behringer mise également sur la démarche RSE pour se singulariser, adoptant une démarche de « frugalité » pour la puissance électrique de ses machines et développant des process plus respectueux de l’environnement, comme la microlubrification lors de l’usinage.


Renforcer la présence sur le marché américain avec le réseau de Behringer

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Parmi les nouveaux outils développés par Vernet Behringer, un foret ébavureur qui perce et ébavure le trou en une unique opération.
© Arnaud Morel

 

Vernet Behringer revient de loin. En 2020, la crise sanitaire a provoqué une vraie sidération dans les équipes, et un effondrement de ses marchés. L’entreprise n’a réussi à traverser cette période que par son intégration au groupe allemand Behringer, qui était déjà actionnaire à hauteur de 44 %, et grâce aux mesures de soutien gouvernementales.

« Le secteur du bâtiment n’a pas tant souffert que ça en 2020, mais les entreprises ont cessé d’investir. Or ce que nous vendons c’est justement ça, de l’investissement pour gagner en productivité », analyse Pascal Denis. Grâce au plan de relance, de nombreux clients français ont pu s’équiper de machines 4.0, ce qui a boosté le chiffre d’affaires de cette année. Signe que le retour à la normale n’est pas encore de mise, et témoin de l’impact du plan de relance, l’entreprise a réalisé 60 à 70 % de son chiffre d’affaires en France. Habituellement, l’export domine à 80%.



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L’intégration au sein du groupe Behringer s’est quant à elle déroulée « naturellement, grâce aux synergies techniques, commerciales existantes entre les deux entités », note le dirigeant. Elle nécessite cependant de lourds investissements immatériels, notamment le passage à l’ERP SAP (progiciel de gestion intégré du nom de so éditeur) utilisé par l’entreprise allemande.

Pour asseoir son redémarrage, Vernet Behringer compte sur l’export, notamment en renforçant son implantation aux USA, en capitalisant sur le réseau de son actionnaire qui emploie une centaine de personnes dans le pays. « C’est l’enjeu de ces prochaines années, nos lignes automatisées 4.0 devraient nous permettre de gagner du terrain, avec l’appui des équipes de Behringer », conclut Pascal Denis. L’entreprise, qui emploie une centaine de salariés dans la zone de Cap Nord à Dijon, compte recruter une dizaine de personnes en 2022, notamment des commerciaux, des automaticiens et des techniciens SAV itinérants.

Des journées portes ouvertes à nouveau marquées par l’épidémie 

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Après une année 2020 que Pascal Denis, président de Vernet Behringer qualifie « d’annus horribilis », le fabricant de machines pour la charpente métallique annonce un retour à la normale en 2021 et un carnet de commande fourni pour l’année prochaine. © Arnaud Morel

Ça devait être « une fête », où chaque salarié se serait fait beau, où l’usine aurait été briquée à fond, et où clients et fournisseurs se seraient retrouvés autour d’un verre. Ça l’a été, mais avec une pointe d’amertume au goût d’habituel désormais liée à la crise sanitaire. « Nous voulons relancer l’export et nous comptions sur ces journées portes ouvertes pour renouer physiquement avec nos clients. Mais des Anglais ont annulé ce week-end, des Italiens ce matin, et certains Allemands sont coincés. Il y aura moins d’Européens que prévu », se désolait Pascal Denis aux « journées STEELées », portes-ouvertes annuelles de l'entreprise, 1er et 2 décembre derniers.
Malgré ces annulations, plusieurs dizaines de personnes arpentaient les allées de l’usine. On y parlait français, allemand, anglais, polonais et l’on dissertait autour des dernières innovations de l’entreprise.
Trois partenaires étaient également de la partie : le Canadien AGT Robotics, spécialiste des soudages robotisés, le Chalonnais du groupe Pinette Pei qui présentait ses automates de pliage et de cisaillage, et Spaleck Industries. Cette PME installée à Brognard, entre Belfort et Montbéliard, présentait ses tonneaux d’ébavurage qui peuvent être intégrés dans les lignes de Vernet-Behringer.

 

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