Depuis 20 ans, la PME de Besançon fabrique des sondes ultrasonores pour détecter les défauts dans les matériaux. L’inauguration de ses nouveaux locaux, opérationnels depuis deux ans, qui n’avait pu se faire à cause de la pandémie de la Covid 19, a eu lieu en fin de semaine dernière.
Pour ses vingt ans, le fabricant de sondes ultrasonores Sonaxis s’installe chez lui, dans un bâtiment de 1.800 m2 qu'il occupe depuis janvier 2020 sur le technopôle de Temis à Besançon, à deux pas des locaux qu’il occupait en location dans l’immeuble collectif Microtech. La PME de 25 salariés démontre aujourd’hui sa maturité dans la technologie piezo-composite qui permet de détecter des défauts dans toutes sortes de matériaux (acier, céramique, polymères, matériaux composites, béton, etc.).
La sonde est composée d’un support en polymère (baptisé céramique) qui, sous l’effet d’un champ électrique, vibre et crée une onde ultrasonore qui signale là où situe le défaut. La céramique est striée de multiples rainures, chacune découpée d’après une étude acoustique et variant en fonction du matériau à analyser et du degré d’analyse recherché. Le faisceau électrique est quant à lui transmis par des fils tressés les uns aux autres, selon un plan issu lui aussi d’une étude acoustique. « Plus un défaut est fin, plus on augmente la fréquence sonore », complète Guillaume Pierre, fondateur et dirigeant.
Ce type d’outil de contrôle non destructif peut se retrouver sur n’importe quelle ligne de fabrication et/ou d’assemblage, principalement dans l’industrie de la sidérurgie, des équipements pétroliers, du transport, de l’aéronautique, etc. « On trouve des sondes partout où il y a un risque pour l’environnement, la santé, la sécurité », résume Guillaume Pierre. La maintenance des équipements est aussi un gros marché d’une activité dont le dirigeant ne souhaite pas communiquer le chiffre d’affaires, mais assure t-il, d'une croissance de 20% par an.
Des matériaux à la peau humaine

Chemin faisant, Sonaxis a parfait sa technologie afin de détecter des défauts les plus petits possibles, « jusqu’à quelques microns » en travaillant au-dessus des fréquences audibles. Guillaume Pierre rêve d’aller plus loin, disait-il à l’inauguration de ses locaux le 10 juin dernier : « maîtriser les longueurs d’ondes optiques. » Il explore aussi d’autres applications, notamment dans un secteur potentiellement porteur, la santé. Si les fréquences sonores peuvent analyser un matériau, pourquoi pas aussi le corps humain ?
C’est ainsi que Sonaxis est l’un des partenaires d’un projet récompensé en 2021 par le 1er prix de l’innovation de la Commission Européenne, « Innoderm », développé avec l'Université technique de Munich (TUM), l'Université Humanitas en Italie et la société allemande iThera Médical. L’association de l’acoustique et de l’optique permet à un scanner d’explorer la peau jusqu'à plusieurs centimètres afin de diagnostiquer un cancer ou tout autre affection dermatologique.
« Avant, nous consommions 32 m3 d’eau par jour, aujourd’hui juste l’équivalent de la consommation d’une famille de 4 personnes », se félicite Guillaume Pierre. Cette performance saluée par la maire écologique de Besançon, Anne Vignot, lors de l’inauguration, est due aux nouvelles machines de micro découpe, celles qui servent à réaliser les supports en céramique. Elles sont alimentées en circuit fermé.
L’eau nécessaire au découpage est récupérée grâce à une centrifugeuse, puis les particules de matériaux sont filtrées avant d’être réinjectées dans les machines. Le volume est renouvelé seulement deux fois par an.