Guillaume Pierre, P-DG de Sonaxis.
Guillaume Pierre, P-DG de Sonaxis.

MICROTECHNIQUES. Installé sur la zone Temis à Besançon, Sonaxis est l'un des rares fabricants de capteurs ultrasonores en France à maîtriser la technologie piezo-composite.

Une spécialité qui lui vaut, un peu plus de dix ans après sa création de surfer sur une croissance continue au rythme de 20% par an.

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« Je n'aurais jamais fait tout ce chemin en restant dans un grand groupe », expose d'emblée Guillaume Pierre. Le P-DG fondateur de Sonaxis à Besançon ne regrette pas s'être posé, il y a dix ans, sur la zone de Temis où il emploie aujourd'hui 15 personnes.

Ancien cadre d'Areva en Bourgogne, il choisit la capitale comtoise pour ses atouts dans les microtechniques. Faute de compétences techniques suffisantes, il embauche une jeune ingénieure en matériaux, Sophie Crozat, désormais son associée. Un premier contrat pour Bosch lance le tandem.

Guillaume Pierre parle de manière imagée d'une activité complexe : « je donne des yeux à la matière ». Plus prosaïquement, il fabrique des capteurs ultrasonores. Ils servent à détecter et caractériser les défauts dans les soudures et tous les matériaux opaques comme l'acier, la céramique, le béton, les polymères, etc.

Les utilisateurs sont les secteurs de la sidérurgie, de l'automobile, de l'aéronautique, du nucléaire : des industries pour lesquels le zéro défaut est une exigence absolue. Dernièrement, il a décroché un marché dans le domaine des télécommunications avec Thales.

aujourd'hui on cherche à détecter des éléments de plus en plus petits, d'une centaine de microns.
Aujourd'hui on cherche à détecter des éléments de plus en plus petits, d'une centaine de microns.

Trois entreprises en France

La maintenance fournit une partie de son chiffre d'affaires : les sondes ultrasonores ont la faculté par exemple, de détecter une fissure dans une centrale nucléaire ou sur une aile d'avion.

Le sur-mesure est l'autre particularité de la PME. « Nous faisons ce que les autres ne veulent pas faire », affirme le dirigeant.

La spécialité de Sonaxis, c'est la technologie piezo-composite qui lui valut à d'être remarquée dès sa naissance par le ministère de la recherche et l'Anvar (devenue ensuite Oséo, et récemment Bpifrance) au concours national à la création d'entreprise innovante.

Hasardons-nous à une vulgarisation de cette technologie : intégrés dans un matériau polymère, des bâtonnets de céramique piezoélectriques déclenchent des vibrations qui se transforment en ultrasons.

« La technologie piezo-composite donne une très grande sensibilité et un signal bref, bien amorti », précise Guillaume Pierre qui affirme d'être l'un des trois industriels en France à la maîtriser.

L'une de ces entreprises est d'ailleurs également franc-comtoise : Imasonic à Voray-sur-l'Ognon (Haute-Saône) dans la proche périphérie de Besançon. « Mais cette technologie tend à se démocratiser », ajoute t-il.

Le micro-usinage est fait en interne. Le support des sondes est sous-traité. Quant au cœur des sondes, la PME les réalise au sein de la salle blanche de Temis dont une extension a été inaugurée en décembre dernier. « Nous sommes trop petits pour nous doter d'un tel équipement », précise t-il.

Une sonde ultrasonore.
Une sonde ultrasonore.

Avec 500 sondes par an, le chiffre d'affaires évolue sur une courbe exponentielle, au rythme de 20% par an pour atteindre en 2013 les 2 millions d'€. Avec un bilan à l'équilibre depuis deux ans.

Et ce n'est pas fini, espère le P-DG, car aujourd'hui on cherche à détecter des éléments de plus en plus petits, d'une centaine de microns.

Encore de beaux défis techniques pour la PME.

 Photos : Traces Ecrites.

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