MICROTECHNIQUES/DOUBS.  Après la création de sa filiale de prototypage, Scalia, en janvier, l’ex-filiale du groupe Danaher vient de réaliser coup sur coup deux premières opérations de croissance externe. Sous-traitant du secteur aéronautique, Cryla se donne ainsi les moyens d’atteindre une taille critique et d’élargir son offre de produits et services. 

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Cryla forme un petit groupe qui réalise un chiffre d'affaire de 13 millions d'€ et emploie 120 salariés. © Laurent Cheviet.

Sans faire de bruit, sur les hauteurs du technopôle Temis, à Besançon (Doubs), Cryla est en train de se structurer en un petit groupe microtechnique. Thierry Bisiaux, P-DG, vient d'acquérir coup sur coup deux sociétés : Sérode, un spécialiste d’outillages de presse implanté à Pirey, dans Le Grand Besançon, et Lavoilotte, spécialisée dans le découpage et le formage de pièces complexes, dans le Puy-de-Dôme.

Cette double acquisition lui donne une nouvelle dimension pour répondre aux exigences de précision et de composants de plus en plus intelligents de ses clients de l’aéronautique (75% de son activité) mais aussi à celles d’autres marchés. Le médical, qui ne représente encore que 20%, pourrait monter en puissance, espère Thierry Bisiaux. Elle répond aussi aux tendances du marché, qui demande des composants de plus en plus intelligents, mais aussi aux exigences des clients qui réduisent toujours plus leur panel de fournisseurs au profit de sous-traitants solides. 

Très impliqué dans l’industrie microtechnique locale - il préside notamment l’association Micronora - Thierry Bisiaux avait dirigé pendant 9 ans cette filiale à 100% du groupe américain Danaher spécialisée dans le découpage microtechnique avant de la lui racheter, en 2010.

Il en est aujourd’hui le président, « un traceur », dit-il, qui en 2016 a appelé à ses côtés Thierry Lezenven pour lui laisser assurer la direction générale. Ce dernier affichait une expérience très opérationnelle dans de grands groupes industriels et avait beaucoup travaillé sur l’amélioration continue. Un profil qui collait à la vision du dirigeant.

 

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Après l’installation dans des nouveaux locaux, clairs et fonctionnels, en 2013, le lancement de Scalia, une « structure agile » dédiée au prototypage et à la fabrication rapide, en janvier 2018, constituait une première étape. Cette filiale intégrée à l’entreprise offre à ses clients des moyens techniques importants : impression 3D trois matières, moulage sous vide, découpe jet d’eau ou usinage CNC.

Neuf mois plus tard, Cryla franchit donc une deuxième étape avec le rachat simultané, en octobre 2018, de deux entreprises de découpage qui viennent compléter son expertise technique : Sérode, près de Besançon, réalise un chiffre d’affaires de 2,3 millions d’€ dans les outillages de presse, dont 30% à l’export, et emploie 25 personnes ; Lavoilotte qui emploie 10 salariés à Montaigut-en-Combraille (Puy-de-Dôme), réalise un chiffre d’affaires de 1,1 million d’€, dans le découpage et le formage de pièces complexes en fil métallique ou laminé, dont 16% à l’export.

Avec près de 120 salariés au total pour 13 millions de chiffre d’affaires consolidé, Cryla atteint maintenant une taille critique. « Avec ces deux acquisitions, désormais, on peut apporter la technologie la plus adaptée et au bon coût et proposer des solutions plastique ou métal », explique Thierry Bisiaux.

 

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« L’autre voie, c’est l’intelligence, avec l’électronique et la partie logicielle. Même si on veut conserver nos racines, la transformation de la matière. Mais il est nécessaire d’évoluer vers les sous-ensembles en accompagnant nos clients du prototype jusqu’au déclin du produit, en passant par le démarrage et la maturité. » Un positionnement que confirme Thierry Lezenven : « Les entreprises ne sont souvent intéressées que par les grandes séries. Nous, nous voulons travailler sur le long terme et accompagner nos clients du début à la fin. »

Pour Cryla, le chantier qui démarre maintenant, avant d’autres éventuelles opérations de croissance externe, est celui de l’assemblage des différentes entités, des « briques industrielles ». Deux journées d’intégration sont prévues en décembre pour tous les salariés. « C’est le début d’une aventure humaine et industrielle », estime Thierry Bisiaux. « On sait où on veut aller, on cherche les vents favorables », complète Thierre Lezenven.


ScreeN, un nouvel outil dans les ateliers

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De grands écrans qui affichent les missions de l’atelier en temps réel et toutes les infos sur les commandes en cours. © Laurent Cheviet.

Fort d’un taux de service de 97%, Cryla a voulu pousser plus loin encore ses exigences en matière de qualité et délais en équipant ses ateliers d’outils de gestion de commande visuels, tactiles et ergonomiques : de grands écrans qui affichent les missions de l’atelier en temps réel et toutes les infos sur les commandes en cours.

Un outil que les opérateurs pilotent comme un smartphone. Appuyé par un programme du Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), Thierry Lezenven, le directeur général de Cryla, avait cherché une solution digitale et découvert ScreeN, un outil numérique développé pour l’industrie horlogère par un industriel suisse. Les écrans sont en place depuis le mois de juin dans les vastes et lumineux ateliers découpe, injection, usinage mais aussi à l’administration des ventes, au service qualité et aux expéditions.

 

Cryla Group en chiffres

120 salariés
13 millions d’€ de chiffre d’affaires consolidé
4 sites de production
6.000 références
60 millions de pièces par an
200 clients
Taux de service (OTD) : 97%

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