URBANISME / BELFORT. L'hôpital de centre-ville va fermer d'ici à la fin de l'année au bénéfice de l'hôpital Nord Franche-Comté, construit entre Belfort et Montbéliard.
Selon un projet de la municipalité, le site du centre-ville qui s'étend sur plus quatre hectares sera reconverti en quartier d’habitation.
La CCI de Belfort craint qu’une reconversion en logements n’appauvrisse le commerce. Car à lui seul, avec ses 1.743 agents, l’hôpital est une véritable petite ville et représente un flux constant de consommateurs.
Elle lance une réflexion sur un an pour formuler des propositions.

Construit avant la seconde Guerre mondiale, plusieurs fois agrandi, l'hôpital de Belfort fait partie du paysage du centre-ville. Il se situe à un jet de pierre de la rue piétonne au sud, de la vieille ville à l'est, de la zone d'activité « Techn'hom » ou trône désormais GE et ce qu'il reste d'Alstom, mais aussi de dizaines de PME.
D'ici quelques mois, ce paysage séculaire sera bouleversé. Les différents services de l'hôpital de Belfort vont déménager vers l'hôpital médian, à deux pas de la gare TGV de Belfort-Montbéliard. Là, ils vont fusionner avec les services de l'hôpital de Montbéliard (sauf l'oncologie, qui reste à Montbéliard).
De quoi provoquer un vide au centre de Belfort, qui inquiéte les actuels dirigeants de la CCI (des élections ont lieu en fin d'année).
Son président Alain Seid, fait l'inventaire : ce site de centre-ville représente 1.743 agents hospitaliers, environ 2000 naissances par an, 40.000 hospitalisations, qui entraînent environ 80.000 visites, 50.000 passages aux urgences et 100.000 consultations par an.

Un sacré flux de population, qui occasionne des achats divers dans les commerces et qui disparaîtra de fait à la fin de l'année.
Le commerce de l'avenue Jean-Jaurès, déjà en piètre forme, risque fort de prendre de plein fouet ce départ ; et même le reste du commerce de centre-ville, estime le président de la CCI qui craint tout particulièrement la période de transition durant les travaux.
La municipalité belfortaine a déjà réfléchi à la requalification de ce site de 4,2 hectares.
Un projet de ZAC prévoit essentiellement des habitations : 375 logements dont elle espère qu'ils répondront aux besoins des salariés du Techn'hom et notamment des nouveaux venus promis par GE lors du rachat de la partie énergie d'Alstom.
Une salle d'exposition de 560 m² est également prévue ainsi qu'une unité de soin Alzheimer de 75 lits à l'horizon 2018. Le tout pour un budget de 16 millions d’€, dont 9,6 millions à la charge de la ville.
Une réflexion d'avril 2016 à février 2017

Ce programme ne semble pas rassurer complètement les socioprofessionnels, qui ont lancé mi-avril un double cercle de réflexion sur les sites hospitaliers : l'un sur le devenir de l’ancien au centre-ville, l'autre pour le développement du nouveau.
Les perspectives pour ce dernier, semblent plus enthousiasmantes. La proximité de la gare TGV, de l'A36 rendent le nouvel hôpital facilement accessible, bien que le rond-point d'accès ne sera pas réaménagé pour l'ouverture.
La crainte du président de la CCI repose sur le fait que le projet de la municipalité ne comprend que du « dormant », autrement dit des logements, sans réel pôle d'attraction pour générer un flux de clientèle.
Quelles solutions ? Le cercle de réflexion se donne jusqu'au mois de février 2017 pour formuler des propositions. Tous les acteurs du monde économique, commerçants industriels et entrepreneurs du BTP, ont été invités à y participer.
Sans préjuger sur les idées qui émergeront, on peut se demander si ce vaste brainstorming n'intervient pas trop tardivement. Alain Seid rétorque qu’il a souligné le problème à plusieurs reprises depuis plus d'un an, mais « l’écoute n'arrive qu'avec l'urgence du problème ».