La jeune pousse franc-comtoise, née dans le giron de l’équipementier automobile Delfingen, porte une plateforme sociale de collaboration entre acteurs économiques à l’échelle des territoires, afin d’aider à la création et aux développements de projets incubés au sein de « communautés » ouvertes. À l’heure de l’ébauche de la reconstruction économique post-Covid, dans le mouvement d’un renforcement de l’économie locale et collaborative, WuDo peut aider à la relocalisation et aux transitions écologiques et numériques. L'entreprise vient de lever 1,1 million d'€.


« Nous avons conclu la levée de fonds à la fin de la première semaine du confinement, je crois que c’est une belle preuve de la confiance de nos investisseurs », se félicite Cyril Voidey, directeur général de la start-up WuDo, qui vient de récolter 1,1 million d’€ auprès d’Invest PME, du Crédit Agricole Franche-Comté, de la Banque Populaire Bourgogne-Franche-Comté et de Bpifrance. La Région Bourgogne-Franche-Comté et Aire Urbaine Investissement sont également partenaires de l’opération.

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WuDo, la start-up que Cyril Voidey a co-fondé avec Christophe Clerc, président, Kévin Appointaire, Pierre Le Moel et Gérald Streit, vise à favoriser l’émulation et la mutualisation, entre entreprises et entre personnes. La plateforme qu’elle commercialise s’apparente à un réseau social territorialisé, doté d’outils de partage, de collaboration et de conduite de projets très avancés.
Avec ces fonds tous frais, l’entreprise compte poursuivre le développement de sa solution, accélérer son expansion géographique et renforcer son équipe. Dans l’année, celle-ci devrait doubler, et passer de 5 à 10 salariés. « Nous comptons recruter un développeur, un animateur de réseau et renforcer notre équipe commerciale », précise le directeur général.

WuDo est né en 2019 d’un projet d’ «intrapreneuriat», conduit au sein de Delfingen, l’équipementier automobile d’Anteuil (Doubs), sous la forme d’une SAS au capital initial de 100.000 €. La plateforme numérique permet de connecter les entreprises d’un territoire et leurs salariés, pour échanger compétences ou équipements, en les mutualisant avec d’autres membres de la communauté.
Concrètement, l’entreprise prend un abonnement pour elle-même et certains de ses salariés qui doivent renseigner leurs compétences et centres d’intérêt. Chaque membre de la communauté initie un projet et identifie les ressources dont il a besoin. Par exemple, un entrepreneur conduit un projet nécessitant un équipement particulier qu’il n’a pas et cherche localement un partenaire qui dispose de l’outil et maîtrise la technique. Les utilisateurs susceptibles de répondre à ces besoins sont invités, par notification, à intégrer le projet, et à collaborer.


Développement d’autres communautés professionnelles et géographiques

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Sur cette photo prise au salon BE 4.0 de Mulhouse, en novembre 2019, deux des co-fondateurs de WoDu (de gauche à droite), Cyril Voidey et Kévin Appointaire, en compagnie de l'un de leurs associés Pierre Lievaux © Traces Ecrites

Des outils sont mis à disposition pour favoriser les échanges, comme l’éditeur alsacien Atolia, un équivalent fortement sécurisé des logiciels de collaboration comme Slack ou Teams de Microsoft. WuDo sécurise également les questions de propriétés intellectuelles, en permettant à ses utilisateurs de déposer et d’authentifier leurs créations via la blockchain, et en proposant une bibliothèque extensibles d’actes juridiques pré-établis.
Aujourd’hui, la plateforme compte 300 utilisateurs et 90 entreprises membres, réunis au sein d’une communauté « industrie 4.0 », où l’on imagine l’industrie du futur. Le nombre d’utilisateurs et de communautés est bien sûr destiné à augmenter, et WuDo assure avoir déjà plusieurs touches d’importance en vue.

 

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Parmi les projets déjà réalisés, WuDo cite le développement par le Pôle Véhicule du Futur d’un poste de travail en réalité virtuelle pour les professionnels de la maintenance. Ainsi que la mutualisation de moyens d’impression 3D entre le Fablab universitaire de l’UTBM (Université de Technologie de Belfort-Montbéliard) avec des entreprises pour produire des équipements à destination des hôpitaux de l’Est de la France au coeur de la crise du coronavirus.
Cyril Voidey en est convaincu : la relance économique sera l’occasion d’une bataille féroce entre entreprises, et il sera plus déterminant que jamais d’être capable d’agréger des talents et des idées pour traverser cette période. « Ce que nous souhaitons de tout cœur, ce que nous percevons comme notre mission, c’est d’aider au rebond économique, en permettant de renforcer le tissu relationnel et le maillage entre les entreprises, et les organisations qui les entourent. Le combat économique s’annonce dingue, et les entreprises françaises doivent pouvoir mettre tous les atouts de leur côté. WuDo les aidera à le faire », estime-t-il.

Le soutien confiant d’Invest PME

Filiale de Siparex depuis plus de 20 ans, le capital-risqueur Invest PME gère trois fonds d’investissements, dont l’un, Invest Creation 5.0 est particulièrement dimensionné pour les start-up.
C’est par ce biais que la société entre au capital de WuDo, à hauteur d’environ 250.000 €.
L’investissement, à en croire Patrick Blasselle, le directeur d’Invest PME, coulait de source, malgré ou plutôt du fait de l’épidémie de Covid-19. « WuDo n’a pas été impacté négativement par la crise Covid, au contraire. Leur solution a fait la preuve de sa pertinence en permettant à des entreprises qui n’avaient a priori rien à se dire de trouver des synergies, et même de développer des business nouveaux. Ils sont totalement dans la tendance d’un renforcement de l’économie locale et collaborative », assure-t-il.
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Selon ses fondateurs, la plateforme numérique WuDo, créée avant l'épidémie du Covid-19, répond à la prise de conscience, pendant cette pandémie, par les communautés professionnelles de renforcer l’économie locale et collaborative. © WuDo

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