ÉLECTRONIQUE. Le fabricant de systèmes de vidéo-protection et vidéosurveillance, implanté à Meursault (Côte-d’Or), arrête de faire fabriquer ses caméras robotisées en Chine.

L’entreprise familiale rapatrie cette production en France en développant une  technologie plus élaborée.

L’innovation, l’international et la formation résument sa stratégie de croissance.

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Pourquoi TEB, spécialisée à Meursault (Côte-d’Or) dans la conception et réalisation de systèmes de vidéosurveillance et de vidéoprotection, rapatrie t-elle sa production de caméras robotisées de Chine ?

La réponse de Stéphane Bidault, président de l’entreprise, tombe comme un couperet. «Question de qualité, d’efficacité et de maîtrise de la technologie pour éviter un éventuel pillage de notre savoir-faire», explique le dirigeant.

La PME (15 millions d’€ de chiffre d’affaires, 90 salariés, cinq filiales de commercialisation en France) avait délocalisé cette fabrication en 2004 dans l’Empire du Milieu pour des questions de coûts.

Aujourd’hui, à l’aune du développement d’un nouveau modèle : l’Alpha Dôme, nettement plus élaboré pour restituer des images en qualité haute définition et six fois supérieures aux produits existants, elle ne souhaite pas prendre de risques.

«Voilà plus d’un an que j’ai pris cette décision et bien avant que l’on ne parle de patriotisme industriel, car avec un peu de logique et pas mal d’intelligence, on peut toujours produire en France à des conditions équivalentes, voire légèrement moins cher, ce qui sauvegarde un réseau de sous-traitants», argumente Stéphane Bidault.

À 40 ans, ce diplômé de l’Essec, à la tête de l’entreprise familiale depuis cinq ans, possède un caractère bien trempé. Il se l’ait forgé à l’aune d’années de pratique des arts martiaux où le sens de l’anticipation et de l’esquive, transposé aux affaires, donne de bien meilleurs résultats que toute réaction frontale.

Un marché en croissance régulière

Et il en faut pour se développer sur un marché, en croissance régulière, mais très concurrentiel, TEB étant l’un des cinq opérateurs nationaux du secteur.

Car la vidéosurveillance, qui s’adresse à des lieux ouverts au public, mais de statut privé : magasins, entreprises, banques…, comme la vidéo-protection, dédiée au domaine public, font aujourd’hui partie de notre quotidien.

Si l'on peut toujours regretter ce «flicage» de nos vies privées, qui a donné lieu à des abus au point de faire réagir la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) à des fins d’encadrement plus strict, il n'en répond pas moins à une demande de plus en plus forte de la majorité de  nos congénères pour plus de sécurité (*).

«Ce n’est pourtant pas la seule utilisation possible, il suffit pour s’en convaincre d’évoquer la régulation du trafic routier, la sécurisation d’une intervention des secours en cas d’incendie ou d’accident ou encore la prévention humanitaire de catastrophes naturelles», indique Stéphane Bidault.

Avec près de 10% de son chiffre d’affaires dépensés en R&D, TEB mise à fond sur l’innovation. Elle est notamment l’inventeur des bornes mobiles pour de la surveillance ponctuelle.

Afin de poursuivre une croissance qui frise les deux chiffres chaque année, le fabricant assure parallèlement à son personnel une formation constante. S’y ajoute, comme marque de fabrique, le souci de «rendre chacun responsable et fier de ce qu’il fait».

L’un des axes privilégiés pour l’avenir concerne l’international. Avec un quart de ses produits exportés, principalement en Allemagne, Espagne et Pologne, la société côte-d’orienne possède des marges de manœuvre.

«Nous ciblons la Russie et certains pays émergents», révèle son président.

Mais certainement pas la Chine !

(*) Lire à ce propos le reportage de notre confrère Le Bien Public du 23 janvier, réalisé par Catherine Vachon : bienpublic.com/L'insécurite jusque dans les urnes

Crédit photo: TEB et Arnaud Dauphin

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