DÉCHETS/CÔTE-D’OR. Le parc photovoltaïque en construction sur l’ancienne décharge de Drambon est le premier d’un partenariat entre Suez, l’exploitant, et Engie qui, ensemble, veulent produire de l’électricité solaire sur les centres de stockage des déchets.
L’Écopole des Grands Moulins a par ailleurs inauguré vendredi 21 septembre, l’agrandissement de son centre d’enfouissement des terres polluées et une nouvelle plate-forme de traitement. Un investissement cumulé de 18 millions d’€.

 

Un autre projet de parc photovoltaïque doit se construire sur 16 ha de déchets inertes du centre d'enfouissement technique de Dijon. Il sera exploité cette fois par EDF Énergies Nouvelles pour un volume de production d'électricité équivalent à 8.000 habitants. L'enquête publique est en cours jusqu'au 3 octobre 2018 et  Dijon Métropole, à l'origine du projet, doit le valider en conseil de communauté le 27 septembre.

 

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La plateforme de terres polluées inaugurée le 21 septembre : sous ces abris sèchent les terres humides (des enrobés notamment) avant de subir un traitement de dépollution. © Godefroi Grux.

 

L’ancienne décharge de déchets industriels, à l’entrée de l’Écopole des Grands Moulins de Drambon, près de Pontailler (Côte-d’Or) qu’exploite Suez IWS Minerals va vivre une nouvelle vie. Engie Green, filiale de l’électricien dédiée aux énergies renouvelables, est en train d’y construire un parc photovoltaïque de 20 hectares. A partir du printemps prochain, les 27.500 modules solaires installés produiront 14 à 15.000 gigawateurs par an, de quoi fournir de l’électricité à 4.500 foyers.

 

« Cela correspond à près d’un tiers de la population de la communauté de communes Auxonne Pontailler Val de Saône », précise Amaury Grulier, chef de projet chez Engie. « Et la proximité d’un poste de raccordement au réseau à 450 mètres du site privilégie une distribution locale. »


La législation interdisant toute intervention sur une décharge ayant cessé son activité, Engie a emprunté d’autres techniques pour installer les panneaux photovoltaïques. Pas de fondations sur pieux en raison de la présence de déchets dangereux à une profondeur de 40 à 80 centimètres, mais des longrines en béton lestées. Pas de tranchées non plus pour les câbles électriques, logés dans des chemins de câbles.

 

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Le parc photovoltaïque en construction sur dalles à défaut de pouvoir être scellé sur pieux en raison de la présence de la décharge en sous-sol. © Suez.

 

 

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L’investissement s’élève à 10 millions d’€ qu’Engie pense rentabiliser en 20 ans sur la durée du bail emphytéotique de 30 ans conclu avec Suez. Le projet résulte de l’appel d’offres 2017 de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) qui l’a retenu, notamment en raison de son implantation sur un site à réhabiliter plutôt que sur des terres agricoles. Il était à l’étude depuis 2011.

 

D’autres installations de ce type vont être implantées sur des sites d’enfouissement de déchets exploités par Suez, a confirmé Jean-Marc Boursier, directeur général adjoint de Suez, venu vendredi 21 septembre inaugurer le doublement à 25.000 m2 de la zone de stockage des terres polluées qui porte la capacité de stockage à 90.000 tonnes et l’installation d’une nouvelle plateforme de traitement. Un investissement de 8 millions d’euros porté cette fois par le groupe Suez.


Issues de friches (anciennes stations-service, usines) ou résultant de pollutions accidentelles de sites industriels, contenant divers métaux lourds ou des hydrocarbures, les terres polluées subissent une dépollution totale ou partielle (selon les matériaux) ou un traitement de stabilisation des polluants.


Plusieurs filières de valorisation

 

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L'installation de biogaz mise en service en 2012 fabrique de l'électricité avec les lixiviats (également appelés jus de décharge) ainsi que de la chaleur, récupérée pour stabiiser les polluants des déchets dangereux en les transformant en masse solide. © Traces Ecrites.

 

Les terres contenant des hydrocarbures sont traitées un peu sur le principe du compostage par la conjonction d’une ventilation et de l’ajout de bactéries. Elles sont réutilisées sur place, en terre végétale amendée avec du compost issu de déchets verts pour couvrir les déchets enfouis dans les casiers des deux décharges du site, l’un dédiée aux déchets industriels dangereux, l’autre aux ordures ménagères. Les mâchefers sont également réemployés pour faire des sous-couches routières.

 

A défaut de recyclage, un traitement stabilise le degré de pollution des terres avant leur enfouissement. C’est également le sort des terres contenant de l’amiante qui sont compactées sans la moindre tentative de traitement préalable. « Ce site est l’un des rares à avoir développé autant de filières de valorisation et nous allons poursuivre leur diversification », affirme le directeur général adjoint de Suez, développant l’idée que « le déchet des uns peut devenir la ressource des autres »

 

 

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En 2012, Suez avait installé une usine de valorisation des gaz issus de la fermentation des déchets des ordures ménagères et des lixiviats, les liquides résultant de la fermentation mélangés aux eaux de pluie. Ceux-ci servent de carburant à deux moteurs qui actionnent une turbine qui fabrique de l’électricité (l’équivalent de 100.000 habitants) et la chaleur des moteurs sert à traiter les lixiviats du stockage des déchets industriels. La méthode de l’ultrafiltration laisse en suspens les sels non recyclables.


Les résidus du traitement passent alors dans une autre installation mise en service en 2015. Il s’agit d’une usine de stabilisation des déchets dangereux qui, par un procédé à froid et l’ajout de liants, stoppe le relargage des polluants en transformant le déchet sous forme solide.

 

La visite des lieux conduit à une installation plus ancienne de fabrication de compost à des fins agricoles, à partir de boues de stations d’épuration, mélangées à des déchets verts et des résidus de l’industrie agro-alimentaire.

 


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D’une surface 120 ha, l’Écôpole de Drambon réceptionne actuellement environ 200.000 tonnes de déchets. Sa capacité de stockage et traitement est beaucoup plus importante, environ 350.000 tonnes : 24.000 tonnes d'ordures ménagères, 100.000 tonnes de déchets industriels dangereux, 90.000 tonnes de terres polluées et de mâchefer et 20.000 tonnes de déchets compostables.

 

Une autorisation préfectorale en octobre 2017 lui offre une capacité accrue de stockage des déchets dangereux pour une durée de 24 ans. Ce sont des déchets solides, majoritairement des résidus des usines d’incinération des ordures ménagères ainsi que des boues d’eaux usées des industries, en provenance de la région Bourgogne-Franche-Comté et des départements limitrophes.

 

 

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Une partie des 30 salariés du site de Drambon, autour de leur directeur Benoit Ponsonnaille (au centre) et d'élus de Côte-d'Or. © Traces Ecrites.

 

Pour en savoir plus sur la gestion des déchets en Côte-d'Or, rendez-vous sur ce site :

 

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