MÉTALLURGIE/SAÔNE-LOIRE. Peu nombreuses encore sont les entreprises qui font de la fabrication additive métallique, ou impression 3D, à l’échelle industrielle, alors qu’elle l'utilise depuis de nombreuses années dans le prototypage.
Spartacus3D, née il y a deux ans dans les locaux de Setforge à La Clayette (Saône-et-Loire) fait partie de ce petit club d’une dizaine de sociétés en France.
Elle présentera demain aux PME industrielles de Bourgogne Franche-Comté, les débouchés de cette technologie, au 1er forum 3D organisé à Dijon dans le cadre de la semaine de l’industrie (*).

 

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Charles de Forges, directeur général de Spartacus3D et une partie de son équipe.

 

Un peu de pédagogie pour commencer. La fabrication additive métallique est un procédé de fabrication par ajout de matière et par empilement de couches successives, en l’occurence des particules de poudres de différents métaux qui sont fusionnées en elles. Il existe plusieurs procédés de fusion : le plus courant, la fusion par laser.

 

Utilisée principalement pour faire des prototypes, la fabrication additive métallique, plus couramment nommée impression 3D, entre dans la phase de la petite série industrielle. Cette technologie sert alors à fabriquer des pièces sur mesure ou des pièces complexes en petite quantité.


C’est sur ce créneau que se positionne Spartacus 3D, installée depuis le printemps 2014 dans les locaux de Setforge, spécialisée dans le forgeage de pièces complexes à La Clayette, en Saône-et-Loire.

 

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La jeune société est née de la rencontre de deux hommes : Frédéric Guinot, le président du holding Farinia dont fait partie Setforge La Clayette et Charles de Forges, issu de l’industrie du verre.

 

Le premier, bien implanté dans la fabrication conventionnelle - la forge, la fonderie et l’usinage - (240 millions d’€ de chiffre d’affaires, 1200 salariés) s'est naturellement intéressé à cette nouvelle technologie pour ses propres sociétés. Le second, partageait la vision d'une démocratisation naissante.


« La fabrication additive métallique sort de l’univers réduit du prototype pour entrer dans la production, dont les enjeux de rentabilité, de qualification et d’homologation divergent », explique Charles de Forges, le directeur général.


La fabrication additive ne va remplacer la fabrication traditionnelle

 

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Spartacus3D a acquis trois machines d’impression.

 

Pour se positionner d’emblée sur ce créneau, Spartacus3D a acquis trois machines d’impression, chacune dédiée à un matériau dans un catalogue de plusieurs aux propriétés diverses : les alliages de titane, les superalliages à base de nickel, cobalt ou chrome, les aciers inoxydables ainsi que l’aluminium. De même que des équipements annexes : fours de traitement thermique, scan 3D, découpe fil par électro-érosion.

 

« Selon le matériau, notre outil de production permet faire des petites séries, par centaines ou quelques milliers », précise le dirigeant.


L’industriel cible deux secteurs principaux, le médical et en particulier l’orthopédie, ainsi que l’aéronautique avec laquelle il a signé ses premiers contrats. Spartacus 3D espère aussi convaincre une clientèle diversifiée de PME de la métallurgie.

 

autrepiece« La fabrication additive ne va remplacer la fabrication traditionnelle », estime-t-il, « mais s’avère plus pertinente dans des cas précis, pour des outillages ou des pièces de rechange spécifiques ou compliquées par leur forme ou leur fonction ».


La jeune entreprise fait également de la sous-traitance pour sa maison-mère, le groupe Farinia qui, outre La Clayette, possède une forge à Hagondange en Moselle.

 

Avec une équipe de quatre ingénieurs et techniciens - et bientôt un cinquième - , Charles de Forges table sur un chiffre d’affaires de 400 000 € en 2016.


Lui qui a appris la technologie sur le tas, avec les constructeurs de machines, est en train de mettre sur une formation de deux jours à destination des industriels. Une façon d’accélérer le mouvement.

 

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(*) Forum 3D en Bourgogne Franche-Comté, mardi 15 mars 2016 de 13h à 19h à la Maison des Entreprises à Dijon. Parmi les expositions et participants aux tables rondes, le constructeur de machines, comme BeAM en Alsace viendra aussi témoigner de l’intérêt de cette nouvelle technologie.


Lire aussi sur le même sujet : Le groupe MPlus se lance dans la fabrication additive.

 

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