
MOBILITÉ. Leader des armoires électriques de chantier, Sobem-Scame met à profit ses compétences de tôlier et d'électricien pour se positionner sur le marché des bornes de recharges pour les véhicules électriques.
La nouvelle équipe dirigeante a l'ambition de devenir un constructeur français « incontournable ».
A l'occasion de la semaine du développement durable, l'entreprise a ouvert, hier, ses ateliers de Sainte-Marie-sur-Ouche (Côte-d'Or).
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Un an après l'acquisition de Sobem (*), Serge Exare n'a pas perdu de temps. Acquéreur de l'entreprise de Sainte-Marie-sur-Ouche (Côte-d'Or) en 2012 avec quelques salariés et l'industriel italien Scame, le P-DG a rapidement mis à profit l'embauche de Jean-Luc Coupez, expert en mobilité.
Le service R&D que ce dernier dirige sort une gamme standard de solutions de recharge, bornes et connecteurs, pour tous types de véhicules électriques (voitures, deux routes, bateaux).
Les compétences en électronique du constructeur girondin de stations de carburant Lafon Technologies complète les savoir-faire historiques en tôlerie et électricité de l'entreprise bourguignonne.
La société Technolia à Nancy et la start-up parisienne G2 Mobility apportent, de leur côté, leurs compétences respectives en gestion du stationnement et systèmes de communication.
Implantées sur la voie publique, les bornes baptisées Pulse sont raccordées en réseau sur un serveur pour l'exploitation à distance (maintenance) et le paiement du service par l'usager. Sur pied ou murales, elles peuvent également prendre place dans les parkings et les garages.
« Depuis la sortie de la Zoé [le véhicule électrique de Renault, NDLR], la demande des particuliers a explosé », assure Jean-Luc Coupez.
« Nous avons l'ambition de devenir le constructeur français incontournable lors du choix d’une borne de recharge », expose Serge Exare. « Nous espérons ainsi créer quelques emplois dans les mois qui viennent malgré une conjoncture morose », ajoute le P-DG.

Premières ventes après le Mondial de l'auto
Pour s'imposer face à une concurrence croissante, Sobem-Scame essaie d'intégrer au mieux les bornes dans le paysage par leurs formes, leurs couleurs, les matériaux. « Nous pouvons même répondre à des demandes spécifiques des architectes des monuments de France », affirme le directeur de l'innovation.
« Nous avons également travaillé sur l'interchangeabilité du socle et de la prise afin d'anticiper l'évolution des normes », assure t-il.
Un stand au mondial de l'automobile, fin 2012, porte déjà ses fruits.
Certains produits de la gamme sont en vente dans les grandes surfaces, ainsi que chez des distributeurs de matériels pour les professionnels. Sobem-Scame a également conclu un marché avec UEM, le distributeur d'énergie de Metz (Lorraine). Mais il laisse à la concurrence le marché des véhicules en libre service.
Avec cette diversification, la PME de 65 salariés qui possède trois sites de production (deux en France, Sainte-Marie-sur-Ouche et Pézenas dans l'Hérault, et un en Roumanie), vise une progression de 5 % de son chiffre d'affaires qui s'est élevé à 11 millions d'€ en 2012.
« C'est une opportunité de marché que nous ne pouvions ignorer, car nous sommes face à une véritable révolution en matière de mobilité avec un potentiel de 2 millions de points de recharge en 2020 », expose le directeur de l'innovation.

(*) Née en 1955, Sobem entre dans le giron du groupe Usinor Sacilor en 1989, puis en ressort en 1997 pour s'associer à l'électricien italien Scame. En 2005, une tôlerie est créée en Roumanie.
En 2012, l’ancien dirigeant Albert Quesnot vend l'ensemble à Serge Exare et quelques salariés : Sobem et Sobem-Scare fusionnent.
En plus des armoires électriques de chantier, la PME conçoit et fabrique des coffrets électriques pour l'industrie automobile.
Photos : Jean-Christophe Tardivon.
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