Le carton d’emballage a le vent en poupe pour être composé de fibres naturelles issues du bois de trituration servant en premier lieu à faire des rouleaux de papier. La cartonnerie Smurfit Kappa de Dijon qui fête le centenaire de son implantation en profite pleinement avec une croissance de 8% et poursuit sa stratégie d’investissement. Activité essentielle durant les confinements, l’unité dirigée par Fabien Boulogne revendique pas un seul jour de fermeture en 2020 et affiche en ce sens la fierté de ses 160 salariés.

 

Avec Fabien Boulogne (46 ans), diplômé de l’ESIReims, l'Ecole nationale Supérieure d’Ingénieurs de Reims dotée d’une spécialisation en packaging, il convient d’être très précis. Pour le directeur de Smurfit Kappa Dijon, une unité de cartonnage n’est pas un site cartonnier.
La première ne réalise que des emballages et souvent en petites séries, comme celle de Nuits-Saint-Georges (Côte-d’Or) toute proche, à destination de la filière viticole. (Lire ici l'article de Traces Ecrites News). Celle qu’il dirige dans l’agglomération dijonnaise est une cartonnerie, en ce qu’elle conçoit déjà du carton à partir de rouleaux de papier, puis les façonne en emballages aussi divers que variés.

 

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A l’occasion de son siècle d’existence dans la capitale régionale de Bourgogne-Franche-Comté, le site fort de 160 salariés, sort de son silence et démontre un dynamisme lié à la matière première naturelle qu’il utilise, la fibre de bois. Le plastique a en effet de plus en plus mauvaise presse, aussi tous les emballages ou pièces en carton font florès. Que ce soit comme cagettes de fruits et légumes, renforts de toit pour les véhicules automobiles que l’on allège de plus en plus, ou pour bien d’autres usages.

 

12.000 terrains de football

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Une toute nouvelle ligne spécialisée dans la caisse américaine à hauteur de 4 millions d'unités par mois. © Traces Ecrites

 

« Les autorités publiques nous ont demandé de poursuivre notre activité en 2020 durant les deux confinements afin d’assurer la continuité d’approvisionnement des produits alimentaires, ce que  nous avons fait sans aucun jour d’arrêt pour la plus grande fierté de notre personnel », se félicite le dirigeant. Portée par une vague de croissance, autour de 8%, l’usine cartonnière boucle un programme de 6 millions d’€ d’investissement. Il porte sur l’automatisation du process, la maîtrise de la qualité et des tolérances, ainsi que l’ergonomie des équipements.

 

Un groupe doublement coté mais très discret

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Comme ailleurs dans ses autres usines, Smurfit Kappa Dijon forme des jeunes en alternance. © Traces Ecrites


L’entreprise cartonnière naît en 1934 dans les faubourgs de Dublin avec déjà pour spécialité des boîtes et du carton d’emballage. Elle est rachetée par Jefferson Smurfit en 1938 et fait son entrée à l'Irish Stock Exchange courant 1964. C’est en 2005, après la fusion avec les papeteries néerlandaises Kappa Packaging que le groupe prend le nom de Smurfit Kappa. Cotée également à la bourse de Londres, sa capitalisation boursière atteignait 6,64 milliards d’€ à fin août 2019.
Le chiffre d'affaires 2020 s’élève toujours en, € à 8,53 milliards, contre 9,05 milliards en 2019 où le cartonnier dégageait 484 millions de bénéfices. Cultivant la discrétion qui confine au secret, Smurfit Kappa n’a pas souhaité révéler le montant de son activité en France qui s’élève en 2019 à 820 millions d’€ pour un résultat net de 8,5 millions. (Sources Wikipédia et societe.com)
En Europe, il revendique 6,6 milliards d’€ d’activité en 2020 avec 29.900 collaborateurs. En termes industriels, ce groupe mondial annonce 46 sites de production de fibres récupérées et 242 usines de transformation d’emballage. En France, il en exploite 45, dont 17 cartonneries, et emploie 5.400 personnes.

 

Smurfit Kappa Dijon produit l’équivalent de 12.00 terrains de football d’emballage en carton et ne fait que du sur-mesure pour près de 250 clients, dont une cinquantaine de très gros. Son bureau d’études  se compose de cinq ingénieurs et techniciens. « Nous recyclons toutes nos chutes, soit l’équivalent de 2.000 tonnes par an qui sont renvoyées dans des papeteries », indique Fabien Boulogne. Le point faible concerne le recrutement, comme partout ou presque dans l’industrie en ce moment. L’industriel recherche une dizaine de personnes par an ces trois prochaines années.

 

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Les profils recherchés concernent de nombreuses autres activités : techniciens de maintenance, conducteurs de ligne, gestionnaires des ventes…, ce qui accentue les difficultés d’embauche, alors que paradoxalement l’industrie perd des emplois : recul de 416 emplois en septembre, après une chute de 722 emplois en août.

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Fabien Boulogne dirige cette unité de 160 personnes et l'une des 17 cartonneries du groupe Smurfit Kappa en France. © Traces Ecrites

 

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Un modèle réduit de semi-remorque en carton réalisé par l'entreprise pour ses 100 ans. © Traces Ecrites



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