NTIC. Traces Écrites News décide de couvrir la campagne de l’élection présidentielle à sa façon. Notre parti politique s’appelle : L’ENTREPRISE.
Aussi, avons-nous demandé à certains dirigeants de s’imaginer dans la peau du futur président de la République et de décliner leur programme sur des thématiques qui font partie de leur quotidien.
Jérôme Richard, 48 ans, gérant de la société Réseau-Concept implantée à Dijon et spécialisée dans le conseil et les services Internet (7 salariés, 1,35 millions d’€ de chiffre d’affaires), relève aujourd’hui le défi.
Ce Franc-comtois - il est né à Gray (Haute-Saône) - sait de quoi il parle pour avoir fondé en 2001 et présidé pendant dix ans l’agence NTIC Bourgogne. Il est aussi le co-fondateur de deux agences de voyages numériques : Via-Bourgogne et Via-Alsace.
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«Si j’étais Président de la République, la première mesure du quinquennat serait de généraliser le Très Haut Débit, partout en France, pour tous et gratuit.
La technologie existe, elle est mature et multiple. Basée sur une fibre optique, une liaison satellitaire ou une liaison hertzienne, elle permet de servir en très haut débit aussi bien nos villes que nos campagnes.
En dehors de Paris et des principales métropoles françaises, le très haut débit reste une chimère. Les inégalités entre les territoires se creusent. L’Élysée dispose d’une connexion fibre optique très haut débit, mais qu’en est-il de la majorité des capitales préfectorales régionales ? Ne parlons pas des sous-préfectures et encore moins de nos 31 927 villages qui, pour certains, ne disposent toujours pas du haut débit.
Pour mémoire, depuis le milieu des années 90, les Américains et Canadiens disposent de connexions très haut débit sur fibre optique à leur domicile pour le coût d’une connexion ADSL de base en France.
Pour quelle raison accumulons-nous ce retard ? Dans la théorie le très haut débit relève d’une politique d’aménagement de nos territoires.
Dans la réalité, l’État a abandonné le système de péréquation attaché aux services publics des télécommunications pour construire un système hybride basé sur une part d’investissement public pour les infrastructures, complétée d’une privatisation des deux fonctions d’opérateur et de commercialisation.
La fibre optique est déjà largement déployée, les satellites sont placés en orbite. Tout est prêt et pourtant le très haut débit reste un rêve pour la très grande majorité de nos concitoyens, de nos collectivités et de nos entreprises.
Les infrastructures publiques sont confiées par délégation à des opérateurs privés dont l’objectif principal ne relève pas du service public.
Ces entreprises proposent ce service très haut débit en fonction de leur stratégie et de leur propre intérêt. Pouvons-nous leur reprocher ? Certainement pas, elles sont dans leur rôle. Tout entrepreneur agirait de la même manière en privilégiant les territoires à fort potentiel.
Le Président sortant a bien inscrit le Très Haut Débit dans les investissements d’avenir. Il y consacre deux milliards d’€. C’est un premier pas, mais insuffisant. Au-delà de ces moyens programmés, nous devons réorganiser sans délai et complètement notre stratégie concernant les infrastructures, leur déploiement et leur utilisation.
Si j’étais président, le maître d’ouvrage de ce chantier serait public : l’État associé aux collectivités territoriales. Le Très Haut Débit est un enjeu national qui doit se décliner localement sur tout le territoire. Son accès doit être aujourd’hui considéré comme un SERVICE PUBLIC.
L’échéance 2025 annoncée pour atteindre cette couverture universelle est inacceptable au risque d’accélérer la fracture entre les quelques territoires équipés et tous les autres, actuels et futurs déserts numériques français.
• Le Très Haut Débit doit être accessible à tous.
Pourrions-nous vivre sans hôpital, sans école, sans administration, sans bibliothèque ? Le risque est bien présent, car le Très Haut Débit en est un le support incontournable.
Dans la santé, la télémédecine apporte de nombreuses réponses aux défis actuels (implantation des médecins dans nos campagnes, coût de la prise en charge et du diagnostic du patient, suivi permanent et en temps réel du malade sur son lieu de vie…).
Dans l’éducation, la formation ouverte à distance complète l’organisation traditionnelle de notre éducation nationale. Elle permet de renforcer le soutien individualisé et de préserver l’enseignement de matières périphériques.
Dans nos entreprises, la messagerie, la téléphonie IP, la visioconférence, le commerce électronique, le travail collaboratif…, sont autant de fonctions usuelles et de facteurs de compétitivité.
Dans les collectivités locales, la dématérialisation de nombreux services publics rend le quotidien du citoyen plus confortable et plus économique.
Enfin la démocratie a prouvé ces derniers mois que le Très Haut Débit en était l’un des supports privilégiés. La force d’une communauté virtuelle constituée de plusieurs milliers de citoyens n’est plus à démontrer.
• L’accès au Très Haut Débit doit être gratuit.
Le financement de la mise en œuvre du Très Haut Débit et de son utilisation doit se faire par la combinaison d’un financement public et d’un financement privé.
En ce qui concerne les fonctions régaliennes, la santé, l’éducation, l’administration et la culture, le Très Haut Débit doit être considéré comme un service public financé par notre impôt dans un principe de péréquation de tous les territoires.
En ce qui concerne ses fonctions économiques et ludiques, le Très Haut Débit se finance naturellement par les économies et les revenus qu’il génère. Ses utilisations et ses contenus qui produisent des revenus considérables (Google, Facebook, Youtube, Amazon…) doivent naturellement participer au financement du support qui leur permet d’exister et de se développer.
Enfin, depuis quelques semaines, nous constatons avec bonheur que le numérique sait se faire économe, performant et réactif dès que les règles d’une saine concurrence sont instaurées. L’exemple de la téléphonie mobile nous prouve que les technologies de télécommunication répondent aux mêmes règles économiques que les autres secteurs. Nos abonnements ont été divisés par deux du jour au lendemain.
Voilà une preuve tangible de la marge de manœuvre dont nous disposons, mais aussi de la nécessité de renforcer notre vigilance».
Relire les autres points de vue de la série "Si j'étais président" :
Philippe Pénillard, président de Cléia Vincent Stenger, dirigeant de Meirs
La rédaction de Traces Ecrites News vous fait partager ce texte écrit par l'un de nos lecteurs : «Je suis d'accord avec Montagnais, le retard pris dans la compréhension et la pratique de l'Internet va salement impacter l'export des vins de Bourgogne dans les années qui viennent. Trois actualités nous interpellent (comme dit la nov'langue) parmi d'autres concernant les problèmes de vente de nos vins, qu'il sera facile de retrouver au lecteur curieux s'il met "french wine export" dans Google actualité ,version patois américain : - «Immune from these problems has been the market for Champagne as well as the market for the expensive ranked or classified wines. However, these constitute only about five percent of French production» : Le marché du Champagne ainsi que des grands crus très chers ont échappé aux problèmes d'export. Mais cela ne représente que 5% de la production en France. - «Italian wine exports reached record de 4.4 billion : L'export des vins d'Italie atteint un record de 4.4 milliard - «Chateau Beijing: Chinese buying up Bordeaux estates» : Chateau Pékin : les Chinois raflent les domaines bordelais Mais les résultats de la recherche vont bien plus loin encore pour mettre en évidence les menaces qui pèsent sur l'export : - Voir http://palatepress.com/2012/02/wine/much-ado-about-sulfites-french-wines-and-organic-regulations/ qui montre l'impuissante colère des producteurs français. - Dans le Wall Street Journal il y a quatre jours :«Pretty soon they will be making wine everywhere» : bientôt, on va produire du vin partout. - Et dans le Guardian il y a trois jours : «UK consumers are turning their backs on champagne in favour of more affordable alternatives such as sparkling wine» : Les amateurs britanniques boudent le champagne.. A l'heure où l'opinion - mondiale - se fabrique par Internet, la France, la Bourgogne, qui n'ont pas pris il y a 20 ans la mesure de la révolution, qui accusent 20 ans de retard, vont devoir faire face aux conséquences de leur impéritie. Tenez, je vais en faire un article plus complet pour Agoravox et autres. I will put it in english, in russian, in swedish, on 10 blogs.. Much ado!.. Let's fight oblivion. Dernier point, très significatif : mettez le mot wine (oui, pas vin dans le moteur français, nous on sait, on est à côté, grands connoîsseurs, gran-gousiers, grands buveurs, Château Portier, l'eau à la bouche), donc wine dans Google english version, celle qu'utilise le monde : Terrifiant ! On trouvera de l'info spécifique sur les vins d'Afrique en première page, de l'info sur une expo chinoise, des présentations de gros commerçants anglais, la "Francis Ford Coppola Winery", l'Australie, la Californie, les vins d'Icelande même, du Canada (inattendu n'est-il-pas?). Mais la France fait pauvre figure. Terrifiant. Jugez vous-même. Il faudra bien un jour que les responsables soient nommés. Punis? Que tout le monde fasse du vin désormais, on n'y peut rien, que les prix s'effondrent, on n'y peut globalement pas grand chose! Mais cettte image que 20 siècles d'Histoire ont donné à la France? En 20 ans, elle a presque disparu. Pourquoi s'en est-on pas occupé? Il est où le plan de bataille pour conquérir et envahir le Net au service de nos vignerons? Cela fait 20 ans qu'il devrait être là, à la disposition de tous. Elle est où cette étude exhaustive qui montrera cette image qu'on a sur le Net en 2012, nous les vins de Bourgogne? Ou ce qu'il en reste. Qui m'apportera la contradiction? Et pour terminer : que faire? Immense question, les jeux sont faits, les carottes sont cuites, le vin est tiré.. Vers le bas». Signé Georges Arthaud. NB : hommage à Roland de Muraz, ancien propriétaire du Moulin-à-Vent, qui fut l'un des premiers à vendre ses bouteilles à Vaduz, par Internet. C'était en 1992, des pages sont encore là : http://www.almac.co.uk/COM/TAGENT/his.htm Aujourd'hui, si nous avions été un tant soit peu suivis, un tant soit peu compris, nous devrions avoir 2 000 000 pages Internet sur le vin de Bourgogne, en 40 langues, comme www.taize.fr/ , ceux la même qui nous ont aidé à poser les premières balises.. dans le désert.
On pourrait rappeler à Jérôme Richard que le réseau RENATER, très-haut débit, desservait Cluny il y a 20 ans, vous savez ? L'ENSAM... Je sais.. J'y étais. J'ai même ouvert une des toutes premières Web Agency, en 92, Arcelor et Fnaim comme clients, et le "Moulin-à-vent". Mais "le politique" n'a rien fait. Le "politique" n'a jamais rien compris. La France a toujours 20 ans de retard (comme Patard..). C'est pas Richard qui a changé quoi que ce soit. Merci de ne pas censurer trop rapidement mon billet d'humeur.
je vote pour Jérôme Richard du parti du bon sens. Si seulement les politiques pouvaient s'inspirer du pragmatisme des chefs d'entreprise.
Bonjour, J'adore ce discours. Où l'on voit que le dogmatisme n'est pas où l'on croit ! Impossible de construire des infrastructures or d'une politique publique. Peut-être que si l'on n'avait pas privatisé les autoroutes sans contrepartie, il y aurait de l'argent pour construire les autoroutes d'aujourd'hui. Infrastructures construites au frais du public et cédées pour une bouchée de pain au privé ! cherchez l'erreur. Aujourd'hui pas un privé ne veut s'engager dans des infrastructures lourdes, car ce n'est pas son intérêt. Une seule solution: dissoudre le peuple et le remplacer par des clients.
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