Les femmes entrepreneuses de Côte-d’Or se rassemblent à l'initiative de l'organisation patronale dans le département, pour renforcer leur visibilité et faire évoluer les entreprises vers plus de parité. Sans oublier la convivialité et la liberté de ton.


Renforcer la place des femmes dans le monde de l’entreprise passe-t-il par la mise en place de réseaux de solidarité et d’entraide spécifiques ? C’est ce que pensent les initiatrices de l’émanation côte-d’orienne du réseau Femmes du Medef, qui se réunissait vendredi 15 septembre dernier à Dijon. Une quinzaine de cheffes d’entreprises, mais aussi de cadres ou de représentantes de professions libérales ont pu échanger, durant un « co-lunching » convivial.

« Nous cherchons à créer du lien et de la dynamique, nous voulons que les femmes aient envie de revenir dans cet espace où la parole est libre et où l’écoute est bienveillante », résume Carole Girard, dirigeante du cabinet de coaching portant son prénom et nom, et présidente de Femmes du Medef 21. Porté sur les fonts baptismaux le 26 juin dernier, en présence d’environ 80 entrepreneuses, le groupe s’inspire de l’initiative de Dominique Carlac’h, vice-présidente nationale de l’organisation patronale, qui a beaucoup travaillé pour renforcer la place des femmes au sein de celle-ci.

 

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Le groupe Femmes du Medef 21 pose les jalons d’une action qu’il veut durable afin d’aider à la féminisation de l’entrepreneuriat. En la matière, les faits sont têtus : « en Bourgogne–Franche-Comté, fin 2019, les femmes représentent 33 % des chefs d’entreprises (hors micro-entrepreneurs). Soit l’une des proportions des plus faibles des régions métropolitaines, loin derrière la Bretagne à 37 % et juste devant l’Île-de-France à 32 %. Parmi les cadres dirigeants, seulement 23 % sont des femmes », note l’Insee dans une étude publiée en 2022.

Sous-représentées, les femmes sont également moins payées. Leur revenu est inférieur de 27 % à celui des hommes chez les dirigeantes de sociétés anonymes. De récentes évolutions législatives, notamment la « Loi Copé-Zimmermann » de 2011, qui impose aux sociétés de plus de 250 salariés un quota de 40 % de femmes dans leurs conseils d’administration et conseils de surveillance, contribuent à changer un peu la donne, mais à l’évidence pas assez vite.

 

Tenter le marrainage 

« Il faut briser ce plafond de verre », estime Carole Girard. Elle réfléchit, avec ses partenaires, aux actions les plus efficaces à conduire à cet effet. « Nous pensons mettre en place un marrainage, dans le but de soutenir les femmes dans leur vie d’entrepreneuse et de favoriser l’échange d’expérience et de connaissances. Dans le même ordre d’idée, nous réfléchissons à présenter des “rôles modèles”, afin de partager nos expériences de cheffes d’entreprise avec des jeunes lycéennes, ou étudiants,et leur montrer ainsi que c’est possible », détaille la présidente.

Apporter des exemples pour ouvrir le champ des possibles aux jeunes générations est l’une des voies vers la parité espérée. « Je suis fille de chefs d’entreprise, avec une maman hyper libre qui a été un beau modèle pour moi. C’est grâce à cela que l’entrepreneuriat était évident pour moi », analyse Carole Girard.

 

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Pour l’heure, les Femmes du Medef 21 se structurent. Elles discutent, entre autres, des outils à mettre en place pour assurer la communication au sein des effectifs. Le bureau, composé de 8 membres féminines, coordonne les opérations. « La force de notre groupe réside dans la solidarité qui s’y développera, et, dès à présent, dans sa diversité. Nous comptons des femmes de tous les âges, qui évoluent dans toute une typologie d’entreprises et des secteurs aussi variés que les services, le droit ou l’industrie », assure Audrey Kolb, membre du bureau de Femmes du Medef 21. Par ailleurs secrétaire générale du Medef Côte-d’Or, elle offre, à ce titre, un exemple de féminisation de fonction dirigeante.

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