François Hollande en compagnie de François Rebsamen, maire de Dijon.
François Hollande en compagnie de François Rebsamen, maire de Dijon.

BIOTECHNOLOGIES. Choisie pour la visite de François Hollande, hier à Dijon, Oncodesign annonce un partenariat public-privé de 41 millions d'euros dans le domaine des thérapies cancereuses.

Piloté par l'entreprise dijonnaise, ce projet collaboratif associant six groupes industriels, quatre PME et sept laboratoires publics bénéficie de 13,4 millions de subventions et avances remboursables, au titre des Investissements d'avenir mis en place sous le gouvernement précédant.

Le contrat n'est pas encore signé. Mais ça ne saurait tarder. François Drouin, P-DG d'Oseo et vice-président de la toute jeune banque publique d'investissement (BPI) était à Dijon hier aux côtés du Président de la République pour annoncer l'engagement de fonds publics au projet Imodi, tout juste validé par le commissariat général à l'investissement qui porte les Investissements d'avenir mis en place sous le gouvernement précédant.

Six groupes industriels (Sanofi, Servier, Ipsen, Pierre Fabre, Transgène et Biofortis), quatre PME (Oncodesign, Oncomedis, Ariana Pharma et CRI Biotech) et sept laboratoires publics (les centres de lutte contre le cancer Georges François Leclerc de Dijon et Léon Bérard à Lyon, l'Inserm, le CNRS, l'université de Strasbourg et le CHU de Toulouse) vont mobiliser 41 millions d'euros pour étendre la recherche sur les traitements contre le cancer. A noter que ce partenariat implique aussi le pôle de compétitivité Alsace biovalley.

Oséo apporte 8 millions d'€ sous forme d'avances remboursables au pool coordonné par l'entreprise dijonnaise et l'état, 5,4 millions d'€ de subventions.

« C'est un grand pas en avant que nous comptons faire à l'attention des patients résistants aux traitements », explique Philippe Genne, le P-DG d'Oncodesign. Les modèles expérimentaux qui seront développés sur des souris immunodéficientes sur une durée de sept ans doivent aboutir à des standards requis par l'industrie pharmaceutique pour développer de nouveaux médicaments.

François Hollande salue les salariés d'oncodesign, sous le regard de Philippe Genne, P-DG.
François Hollande salue les salariés d'oncodesign, sous le regard de Philippe Genne, P-DG.

A la fois sociétés de service et de R&D

« Nous sommes ici dans une entreprise où les salariés ont un bac+10 », a lancé François Hollande, à l'issue de la visite en petit comité des laboratoires.

Il aurait pu ajouter qu'il rêvait que la PME de 62 salariés serve d'étalon à l'économie française.

Avec une croissance de 130% du chiffre d'affaires ces trois dernières années (8,5 millions d'€ en 2012), un résultat net de 8% et 70% des ventes à l'export, Oncodesign revendique une place parmi les cinq mondiaux du marché de l'évaluation des thérapies cancéreuses.

Cofondateur de l'association françaises des sociétés de service et d'innovation dans les sciences du vivant, Philippe Genne a par ailleurs plaidé auprès du président, un statut à part pour ces entreprises high-tech. Modèles hybrides, à la fois sociétés de service et de R&D, elles se cherchent une place dans la filière pharmaceutique, depuis la phase de découverte jusqu'à l'accès au marché.

En marge du cortège officiel

Cadrée dans ses moindres détails, la visite du quartier des Grésilles - en pleine métamorphose avec la politique de la ville - n'a pas empêché quelques mouvements de mauvaise humeur de la population. Pendant que le président accompagné d'une poignée de journalistes triés sur le volet,  dont un seul media régional - au fait, est-on à Dijon ou à Paris ?- signait quatre emplois d'avenir avec des jeunes dans les locaux de la toute nouvelle maison de l'emploi, des syndicalistes de Solidaires distribuent des tracts en forçant la voix.

« Eh Mr Hollande, le social de socialisme, il est où ? ». Le ton monte rapidement avec des militants socialistes qui ont reçu comme consigne de la fédération de Côte-d'Or de « ne pas perturber le message ». Les services de la sécurité viennent leur porter secours en entraînant violemment le mécontent à l'écart.

[caption id="attachment_28141" align="alignleft" width="295"]François Hollande, pendant la déambulation dans les rues des Grésilles. François Hollande, pendant la déambulation dans les rues des Grésilles. En arrière plan, le préfet de Bourgogne, Pascal Mailhos.[/caption]

La CGT n'a pas pris ce risque : on lui avait demandé de ne pas perturber le cortège. La fédération régionale a fait une demande d'audience au Président pour expliciter un tract distribué ce matin en gare de Dijon. « Il y a plusieurs dossiers critiques pour l'emploi en Bourgogne, Val d'Aucy et la centrale Lucy qui ferment en Saône-et-Loire, Sicli dans l'Yonne, le président ne peut l'ignorer », expose Françoise Gallet, secrétaire régionale.

Et la responsable syndicale de s'interroger si François Hollande, à Dijon encore aujourd'hui, est  venu diffuser la parole présidentielle ou écouter les écouter les forces vives, comme le dit le service de communication de l'Elysée ?

Même suspicion du côté du patronat. « Si l'un des vingt chefs d'entreprises conviés aujourd'hui à la mairie se trouve sur son chemin, peut-être pourra t-il lui serrer la main », ironise t-on au Medef Côte-d'Or qui plébiscite la formule du « temps d'échange ».

Alors déconnectée de la réalité, la visite du président ? François Rebsamen, le maire de Dijon  le récuse : « le maire montre forcément ce qui va bien dans sa ville, une France qui innove, crée et embauche ». Crédit photos : Traces Ecrites

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