Le concepteur et fabricant de systèmes automatisés pour centres logistiques et numéro un national du secteur va bien. Et même très bien, avec pour objectif à trois ans de doubler son activité, à 200 millions d’euros de chiffre d’affaires. Rémy Jeannin, président de l’entreprise dijonnaise, aujourd’hui filiale du chinois Noblelift, explique les raisons de cette forte croissance.
L’univers de l’intralogistique, à savoir de tous les équipements automatisés de manutention au sein de centres logistiques et plateformes de distribution intégrant du stockage, de la préparation de commandes et de l'emballage, se mondialise à vitesse grand V. En atteste la vente du Dijonnais Savoye, sortie du giron du groupe Legris en novembre 2018 pour rejoindre le Chinois Noblelift.
Comme déjà expliqué (notre article : ici ), cet industriel asiatique, coté à la bourse de Shanghai et spécialiste des chariots de manutention – transpalettes, gerbeurs, préparateurs de commandes et autres tracteurs –, recherchait une diversification proche de son secteur d’activité.
Bonne pioche avec Savoye, numéro un français et acteur international reconnu en ingénierie et réalisation de systèmes automatisés pour sites logistiques (*). L’entreprise qui emploie 630 personnes, avec un siège à Dijon, une usine à Ladoix-Serrigny (Côte-d'Or) et une présence commerciale dans une dizaine de pays, surfe sur des croissances répétées à deux chiffres.
« De 90 millions d’€ de chiffre d’affaires en 2018, nous visons les 200 millions à trois ans, hors Chine et Amérique du Nord », assure Rémy Jeannin, président de Savoye, pas peu fier d’avoir engrangé 120 millions de commandes l’an dernier.
60 à 80 recrutements par an
Pour améliorer encore la performance, deux filiales stratégiques viennent d’être créées : Savoye China et Savoye North America. La première ne compte pour l’instant qu’une dizaine de personnes, bénéficie d’un show-room et fait uniquement de la distribution, car Savoye conserve précieusement toute sa R&D (une cinquantaine de personnes) en France.
La filiale outre-Atlantique, basée à Chicago, s’appuie sur 17 collaborateurs et revendique déjà 17 millions de $ d’affaires en comptant notamment pour client, l’enseigne de la grande distribution Walmart. À terme, sur ce second marché mondial de l’intralogistique après la Chine, l’effectif devrait compter plus de 150 personnes.

À propos d’embauches, les implantations françaises ne sont pas en reste avec un besoin en renouvellement et augmentation de l’ordre de 60 à 80 recrutements par an. « Nous sommes arrivés au bon moment avec notre technologie du goods to person, où le préparateur de commandes n’a pas à se déplacer pour chercher le produit à conditionner car il arrive automatiquement à sa portée de la manière la plus ergonomique possible », explique Rémy Jeannin.
« Le marché de la modernisation des entrepôts tout comme le boom du e-commerce, qui imposent d’effectuer des livraisons de plus en plus rapides, nous favorise et devraient rester porteur encore de cinq à six ans », poursuit le dirigeant.
À preuve les beaux contrats signés récemment avec les papeteries Pichon (12 millions d’€), distributeur de fournitures scolaires pour leur site à Veauche (Loire) ; Rexel, distributeur de matériel électrique pour les professionnels, concernant nouveau bâtiment de Cestas (Gironde) ; le Belge Coopervision, distributeur de produits d’optique, mais aussi, à hauteur de 18 millions d'€, avec l’une des marques de sport les plus célèbres en France mais dont le nom reste pour l'heure confidentiel.
(*) Savoye développe trois marques : A-SIS pour les logiciels, Intelis pour les systèmes mécanisés et automatisés en charge légères et lourdes (préparation de commandes, emballage…) et, Prodex pour les équipements de stockage dynamique et de manutention.

Pour en savoir plus sur le secteur du transport et de la logistique en Côte-d'Or,