MÉDICAL/ALSACE. Et de quatre tours de table pour ProTip Médical !
La start-up de 14 salariés spécialisée dans les dispositifs médicaux lève 4 millions €, ce qui portent ses fonds collectés à 11 millions.
De quoi avancer vers la mise sur le marché de ses innovations : un larynx artificiel et un implant contre les fausses routes de la déglutition.

Née en 2004, ProTip Médical à Strasbourg s’est orientée vers les pathologies du larynx. Elle a pris son temps. « Nous avons consacré cinq ans à la recherche du matériau le plus approprié, pour aboutir au choix du titane », explique son P-DG Maurice Bérenger. Ses premières demandes d’essais cliniques sont déposées dans la foulée et les premiers tests démarrent en 2012.
La société se concentre d’abord sur la mise au point d’un larynx artificiel. L’objet est bien « parlant » sur le plan médiatique, mais son champ reste étroit. « Cela concerne 1 500 patients par an en France, et 13 000 en Europe, ce qui est peu », souligne le dirigeant.
Il s’agit de personnes souffrant souvent d’un cancer du larynx, auquel le nouveau produit, baptisé « Entegral » épargnerait une trachéotomie suite à une ablation de l’organe.
ProTip a donc décidé d’élargir son activité : « Nos recherches ont abouti à des conclusions intéressantes pour la lutte contre les troubles de la déglutition », annonce le dirigeant. Autrement, les « fausses routes ». Dans ses locaux du « ph8 », une pépinière d’entreprises innovantes de la santé aux portes de l’hôpital civil au cœur de Strasbourg, la jeune pousse met alors au point un implant, « NewBreez », qui ne va pas tarder à donner ses promesses.

Ce dispositif, « révolutionnaire » selon la start-up, protège les voies aériennes et limite ainsi les conséquences cliniques sérieuses des fausses routes récurrentes.
En outre, le potentiel est plus large : il peut soulager 400 000 patients en Europe. « Nous sommes aujourd’hui plus ou moins au même point de développement de nos deux produits », souligne le P-DG.
La nouvelle levée de fonds doit permettre de pré-commercialiser l’implant anti-fausses routes - d'abord en Allemagne, Italie et au Moyen-Orient-, tandis que le larynx artificiel poursuivra ses études cliniques de phase II auprès de 8 hôpitaux universitaires français, belges et allemands.
Seventure Partners et le Fonds lorrain des matériaux comme actionnaires historiques
Le tour de table, de 4 millions d'€, a été bouclé auprès de quatre acteurs : les deux actionnaires historiques, le fonds Seventure Partners (groupe Natixis - BPCE) et le Fonds lorrain des matériaux, rejoints par deux nouveaux investisseurs de profil « family offices ».
L’apport donne à ProTip les moyens de ses recherches sur 2 à 3 ans. Celles-ci continuent à plancher en parallèle sur les matériaux pour parfaire le fonctionnement des implants.

La société est engagée dans ce cadre dans trois programmes européens dont l’un, Immodgel, concerne la prévention des réactions inflammatoires qu’engendrent souvent les implants, comme on le constate pour les dentaires et orthopédiques.
De nouveaux financements seront ensuite nécessaires, pour l’étape ultime : « Notre trajectoire conduit à la mise sur le marché de nos innovations en 2018 en Europe », annonce Maurice Bérenger. Elles comptent convaincre les fabricants de dispositifs médicaux ainsi que les hôpitaux.