Le groupe formé de STS Industrie et Gillet Décolletage à Dannemarie-sur-Crête augmente ses capacités en métrologie et impression 3D. Il veut ainsi prolonger par les services sa qualité de prestation qui s’est renforcée au moyen de près de 2 millions d’€ d’investissements dans son parc de machines ces deux dernières années.
Services et innovation. Le groupe STSI veut appuyer fermement sur ces deux « boutons » pour donner un coup d’accélérateur à son activité d’usinage de précision, exercée depuis l’agglomération de Besançon (Doubs), à Dannemarie-sur-Crête.
Deux bâtiments presque voisins dans la zone d’activités de Chemaudin hébergent respectivement les sociétés constitutives du groupe, STS Industrie l’ « historique » née en 1996 et experte du fraisage, et Gillet Décolletage qui exerce le métier inscrit dans sa raison sociale et a été acquise en 2017. Cette croissance externe génère des synergies très naturelles entre ces PME très proches et complémentaires.
Les locaux accueillent ainsi plusieurs nouveautés qui viennent incarner la montée en puissance technologique recherchée.

D’une part, un espace de métrologie de 250 m2 est en cours d’aménagement cet automne, dans le but, notamment, d'augmenter les compétences dans la mesure optique. Injectées, embouties ou subissant d’autres procédés de transformation, les pièces seront ainsi scrutées encore un peu plus à la loupe. D’autre part, STSI crée un « pôle d’impression 3D industrielle », qui sera également opérationnel en intégralité à la fin de cette année. « Il nous permet de répondre à des commandes de pré-série, et pas seulement de prototypes. Le fait de pouvoir se positionner sur de tels volumes, de l’ordre de 20 à 50 pièces, va nous donner un atout concurrentiel », estime Dimitri Fournier, président de STSI.
Le fil rouge de ces développements est tiré par l’objectif d’augmenter la valeur ajoutée. Le dirigeant du duo d’entreprises estime en effet venu le temps de monter en gamme, au terme de l’effort de modernisation du parc de machines entrepris depuis la reprise de Gillet Décolletage, et qui se poursuit. « Nous avons investi 1,8 million d’€ ces deux dernières années. Trois décolleteuses neuves sont par exemple rentrées chez Gillet en moins d’un an », relate Dimitri Fournier.
Pour les machines d’usinage et de fraisage, le cinq axes est devenu le « standard »… de haut niveau : il permet à STSI de jouer dans la cour de plus grand que lui-même qui affiche un effectif de 43 salariés et un chiffre d’affaires de 6,9 millions d’€ pour le dernier exercice clos le 31 mai 2023. Celui en cours se présente plutôt, pour l’instant, sous le signe de la « stabilité », selon le dirigeant.
Entrer dans la révolution de l’intelligence artificielle

© Laurent Cheviet
Ces ventes se réalisent à 70 % en France, et en premier lieu auprès du médical. Celui-ci est suivi par le luxe et le nucléaire dans la liste des clients, qui comprend aussi l’industrie aéronautique et automobile ou encore l’énergie. « Autant de secteurs aux exigences très fortes sur la qualité des produits et prestations », rappelle le dirigeant.
Pour continuer à y répondre avec efficacité, c’est « une sorte de fablab » qui se façonne ainsi chez STS Industrie et Gillet Décolletage, au fil de leurs mutations récentes, stimulées par les travaux du bureau d’études de trois personnes.
Dimitri Fournier entend encore étoffer la « matière grise » de son groupe : « Nous souhaitons intégrer de nouvelles compétences, notamment vers l’amont de notre process, en recrutant des ingénieurs à profil digital », expose-t-il. Ceci pour commencer à entrer dans la nouvelle révolution de l’intelligence artificielle. Elle ne manque pas de s’inviter dans le secteur de la mécanique de précision, qui est souvent à la pointe des nouveaux process s’imposant ensuite dans le reste de l’industrie.

créée en 1996 par son père Michel. © Laurent Cheviet
Le dirigeant qui franchira en février prochain le seuil de la cinquantaine atteindra bientôt un autre cap également : une moitié de vie passée dans l’entreprise familiale. Il a en effet rejoint il y a près de 24 ans, en 2000, la société STS Industrie fondée par son père Michel quatre ans plus tôt, après un début de parcours professionnel comme ingénieur technico-commercial dans différents groupes industriels. Ses études s’étaient soldées par un DUT de génie mécanique,complété par une formation en école de commerce tournée vers la production et les services industriels.
Dimitri Fournier a été l’artisan de la croissance de STS Industrie et du rachat de Gillet Décolletage, sociétés dont il détient l’intégralité des parts. Le duo d’entreprises avance désormais sous la bannière du groupe STSI, à partir des synergies évidentes entre leurs spécialités.