La PME familiale de plasturgie vient de s’équiper de deux machines à commande numérique destinées à conforter sa diversification à partir de l’automobile, grâce à ses produits transparents et techniques. Ses dirigeants entretiennent la culture de l’adaptation héritée de leur grand-père fondateur en 1923.


Novaplest est une centenaire vaillante et pleine de projets à Danjoutin à côté de Belfort. L’entreprise de plasturgie créée en 1923 s’est offerte, en guise de cadeau d’anniversaire, deux nouvelles machines à commande numérique, respectivement à trois et cinq axes. Le « présent » n'est pas donné tout de même : il a représenté un investissement de 300.000 €, montant conséquent à l’échelle de la PME familiale de 10 salariés pour un chiffre d’affaires annuel d’1,7 million d’€.

Ces équipements doivent consolider les capacités de Novaplest à transformer sur-mesure les différentes familles de plastiques qu’elle réceptionne. « Nous travaillons à façon, tout s’opère selon le cahier des charges du client », souligne Thomas Lartigaud, le président de la société du Territoire de Belfort.

Le portefeuille s’est nettement élargi depuis une quinzaine d’année, faisant de Novaplest un des exemples de la diversification par rapport aux poids lourds industriels du Nord Franche-Comté, en l’occurrence, dans son cas, le site PSA de Sochaux (Doubs) devenu Stellantis. « L’automobile représentait 60 % de notre chiffre d’affaires en 2008. Elle reste un débouché principal, mais sa part est passée à 20 % », relate le dirigeant.

 

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La liste des nouveaux secteurs conquis se compose de l’énergie, de la chimie-pharmacie, du bâtiment et d’autres branches de l’industrie. Ils ont été séduits par la caractéristique principale d’une bonne partie de la gamme de Novaplest : sa transparence. « Elle satisfait à des besoins fonctionnels - la protection d’armoires électriques en permettant de voir ce qui se passe sans être exposé, par exemple - ou esthétiques : nous écoulons nos productions entre autres dans les musées, comme capots de mise en valeur (et de protection) des œuvres exposées », décrit Thomas Lartigaud. Mais les applications sont multiples, « et nous ne les connaissons pas toutes, nous livrons certaines pièces en ignorant leur finalité précise », admet le dirigeant.

Qui dit plastique transparent pense au Plexiglas®. Et c’est bien le polyméthacrylate de méthyle (PMMA), le terme générique de la matière auquel son fabricant le plus connu a associé son nom dans le grand public, qui se stocke sous forme de plaques dans l’atelier de Danjountin. Mais il n’est pas seul. Novaplest transforme d’autres familles : transparentes comme le polycarbonate et le PET-glycol, la version incorporant du glycol du polyéthylène téréphtalate, ou opaques (PVC, polypropylène, polyéthylène) et plus techniques tels le POM (polyoxyméthylène, également appelé polyacétal), le polyamide-6 et le PTFE (polytétrafluoroéthylène) lui aussi plus connu sous le nom commercial Teflon®.

 

Le négoce, un pilier d’activité

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Les produits fabriqués ou distribués par la PME prennent des formes diverses pour constituer
des pièces à usage professionnel.  © Traces Ecrites


Le process passe par les phases de découpe, d’usinage, de pliage et d’assemblage avant la finition. Il suit un circuit très rationnel à Danjoutin, rendu possible par l’étendue des surfaces : 2.300 m2. « Nous avons pu nous installer en 2015 sur ce site, un ancien dépôt de Michelin pour les usines automobiles de Sochaux et Mulhouse. Nous l’avons rénové et modernisé pour 1 million d’€ », rappelle Thomas Lartigaud. Novaplest se trouve ainsi à l’aise pour augmenter ses volumes de stock, « une variable à manier bien sûr avec précaution pour l’équilibre économique, mais chacun a vu assez le risque d’une politique zéro stock », observe le dirigeant.

 

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A partir d’un socle régional de clientèle, la PME familiale a élargi son champ, jusqu’à se constituer une petite part (5 à 10 %) d’activité à l’export, lorsque par exemple un donneur d’ordre du Sénégal a eu connaissance d’elle via Internet. « L’international demeure une affaire d’opportunité, mais il s’agit d’un axe de développement », souligne Thomas Lartigaud. Cependant, le support de la croissance repose beaucoup sur le négoce : la distribution de matières plastiques sous des formes diverses (plaques, feuilles, barres rondes, tubes) pèse 40 % du chiffre d’affaires. 

 

Qui est Thomas Lartigaud ?

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Thomas Lartigaud dirige avec son frère Mathieu l'entreprise créée par leur grand-père Jean Barret. © Traces Ecrites

A 42 ans, et avec son frère cadet Mathieu, Thomas Lartigaud représente la quatrième génération à la tête de l’entreprise qui a pris le nom de Novaplest en 1965 en succession de Barret Plastiques.

Cette raison sociale adoptée au sortir de la seconde guerre mondiale faisait directement référence au fondateur en 1923, Jean Barret. Dessinateur à ce qui deviendrait quelques années plus tard Alsthom dans cette orthographe, « il avait fondé une librairie-papeterie avant de vite rencontrer l’avènement du plastique et ses propriétés adaptées pour en faire des articles appropriés pour le dessin », relate son arrière-petit-fils. Barret Plastiques a consacré cette évolution, puis Novaplest sous la houlette de la fille du fondateur, Monique Bloch, suivie de son gendre Pierre Lartigaud.

Celui-ci a dirigé l’entreprise de 1992 à 2021 avant de la transmettre à ses deux fils. Entré en 2004 en provenance de filières de formation dans la communication et le commercial (le BTS action commerciale du lycée Notre-Dame à Belfort), Thomas endosse davantage l’habit de la gestion que celui de la technique. Cette dernière est l’apanage de son frère de 33 ans, titulaire d'un DUT de génie électrique et d'un Master EEA (électronique, énergie électrique, automatique) qui est chargé ainsi de la partie production.

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