La société bourguignonne et franc-comtoise de transport de personnes accueille le fonds Carvest et Bpifrance à son capital. Transarc veut ainsi lever plus facilement de la dette pour poursuivre une croissance à deux chiffres qui bouscule un peu son secteur d’activité.
Les groupes de transport de voyageurs Keolis comme Transdev doivent-ils se méfier de Transarc ? Sans doute car le Petit Poucet du transport collectif caresse de très fortes ambitions de développement.
Pour les satisfaire, l’entreprise implantée à Dijon (Côte-d'Or) et à Lons-le-Saunier (Jura) renforce ses fonds propres en accueillant à son capital le fonds Carvest (Crédit Agricole) et Bpifrance, pour une participation confidentielle qui demeure selon sa direction « très minoritaire ».
En forte progression organique comme externe, avec la reprise de onze sociétés de transport en sept ans, Transarc mise sur une plus grande facilité à lever de la dette pour accroître sa flotte récente de 550 véhicules – d'en moyenne 3,9 années – et continuer de racheter d’autres opérateurs dans l’Est, ainsi qu’en Auvergne Rhône-Alpes, sa zone d’activité. En 2018, Transarc a investi moins de 8 millions d’€ dans l’acquisition de nouveaux véhicules. Tout son parc est géolocalisable grâce aux applications embarquées de Kairos Géolocalisation, une start-up qu’elle a fondé à Joigny (Yonne) en 2016 et qui emploie deux personnes.

« Nous sommes dans un secteur à forte concentration où la qualité du service en terme de confort et de respect des horaires fait aussi la différence pour décrocher de nouvelles lignes », justifie Thibault Rodarie, le directeur général adjoint.
Recrutement d'une trentaine de nouveaux conducteurs
Repris en totalité courant 2011 par Damien Rameau et Laurence Dalloz, le transporteur offre comme spécificité d’assurer tous les métiers de sa spécialité : le transport scolaire, le transport à la demande, les lignes régulières nationales comme internationales (les « bus Macron »), avec pour ces dernières la plateforme Flixbus, ou encore les voyages touristiques et occasionnels.
Son autre originalité est d’être fortement intégré. « Notre garage de Lons-le Saunier, dans le Jura, est agréé agent Mercedes et nos mécaniciens sont formés par ce constructeur », précise Thibault Rodarie.
Transarc dispose aussi d’un centre de formation où passent ses 350 conducteurs en équivalent temps plein, ainsi qu’une auto-école qui délivre le permis D (transport de voyageurs). « Notre plus grande difficulté actuelle est d’en recruter ; nous en recherchons une trentaine avec de préférence un profil senior », explique le directeur général adjoint.
L’entreprise atteint les 30 millions d’€ de chiffre d’affaires et emploie au total 680 personnes en comptant les temps partiel. Son dernier exercice bénéficie d’une croissance de 20% et ses dirigeants entendent bien maintenir cette performance à l’avenir. Autre trésor de guerre, grâce à des contrats pluriannuels, elle engrange 3,5 années de chiffre d’affaires à venir.
« Il faut se rappeler qu’au moment du rachat par les propriétaires actuels, nous ne réalisions que 10 millions d’€ d’activité, dont 50% dans le seul département du Jura, avec une flotte de 190 véhicules », fait remarquer Thibault Rodarie. Transarc est membre du programme Accélérateur de PME piloté par Bpifrance qui lui procure un accompagnement en conseil sur 24 mois.

Laurence Dalloz (43 ans) est entrée chez Transarc en 1998 comme responsable commerciale, poste qu’elle a occupé jusqu’en 2005. Directrice générale depuis, elle s’est associée à Damien Rameau pour reprendre l’entreprise en 2011. Diplômée en comptabilité et management, elle est aussi titulaire du sésame obligatoire à son métier.
Damien Rameau (46 ans) cultive la discrétion comme une seconde nature. Diplômé de l’ESC Le Havre Caen, il a roulé sa bosse pas moins d’une quinzaine d’années dans le secteur de l’industrie pharmaceutique. Ses pas professionnels l’ont conduit à parcourir le monde, puis comme beaucoup de cadres supérieurs, il a voulu voler de ses propres ailes.
Thibault Rodarie se révèle la face émergée de l’iceberg. Il est de surcroît le spécialiste du chiffre. A 35 ans, cet homme, expert-comptable de formation, par ailleurs diplômé de l’ESSCA d’Angers, une autre école de management, est le directeur général adjoint en charge des finances, du juridique et de l’immobilier.
Bonjour à vous et bonne année 2019. Je fais un cours de transport de voyageurs à des étudiants de DUT Gestion Logistique et Transport. Accepteriez-vous que je photocopie votre article pour le distribuer en classe et faire travailler mes étudiants dessus ? En vous souhaitant une bonne journée. Pascal Mauny, Enseignant, Iut de Chalon/S.