A partir du constat d’offres peu performantes sur le plan du développement durable, Lisa Schino a lancé en 2021 un shampooing aux ingrédients naturels, totalement transparent dans les informations sur leur composition et leur origine, française et européenne à 99 %. La demande est au rendez-vous.
En 2019, alors qu’elle est encore étudiante, l’Alsacienne Lisa Schino a l’idée de créer un shampooing naturel : en échangeant avec des consommateurs et en s’appuyant sur sa propre expérience, elle s’aperçoit en effet que les produits existants manquent d’efficacité et font souvent preuve de greenwashing.
Elle teste son intuition en participant en juin de la même année au Start-up Week-end de Nantes. Elle a visé juste : elle remporte le premier prix qui la propulse en finale mondiale. À la même période, elle poste une vidéo présentant son concept sur LinkedIn qui achève de forger sa conviction : ce court film affiche plus de 130 000 vues et de nombreux internautes lui demandent où acheter ses produits, alors que rien n’existe encore.
Lisa Schino se met donc à la tâche. Elle sort ses produits après deux ans de recherche et développement, et après une campagne de financement participatif réussie sur Ulule en mai 2021. La gamme comprend deux shampooings, au chanvre et à l’ortie, selon une formulation est protégée par un brevet, et dont les ingrédients sont affichés et expliqués au dos du flacon. Six mille flacons seront ainsi vendus.
Depuis ce début mai, une nouvelle production de 6.000 flacons a été lancée, qui pousse encore plus loin les notions de transparence et de traçabilité. Un QR Code au dos permet au consommateur de connaître l’origine des ingrédients, leur production et les acteurs impliqués dans cette production.
L’authenticité de la démarche est assurée par la technologie blockchain développée par Sorga. Celle-ci permet de stocker de façon sécurisée sur un serveur des informations non falsifiables et non modifiables. « Par cet engagement vers plus de transparence, nous souhaitons sensibiliser les consommateurs et les inciter à passer au naturel », explique la jeune dirigeante. Les ingrédients actifs (plantes, huiles, protéines) viennent de France, les excipients, de France, d’Italie et d’Allemagne. Un seul conservateur vient de Chine et représente moins de 1% des ingrédients.
Les shampooings sont fabriqués dans les Pays de la Loire car la créatrice n’a pas trouvé le laboratoire adéquat en Alsace. Les flacons en aluminium recyclable sont consignés, mais Lisa Schino ne se fait pas d’illusion : « Les consommateurs ne sont pas encore habitués à ce système dans la cosmétique. Si on récupère 10% des flacons, ce sera déjà bien ».
Une levée de fonds d’ici fin 2022

Créée en mars 2020 et implantée à Strasbourg, la start-up Schino Care a réalisé pour l’instant moins de 100.000 € de chiffre d’affaires. Les deux-tiers des ventes sont réalisés auprès des professionnels. La marque est vendue dans les salons de coiffure, les magasins bio et sur son site e-commerce. Elle sera également bientôt en pharmacie. Mais elle ne vise pas la grande distribution. « Notre positionnement prix/image ne colle pas avec la GMS. Nous restons sur un marché de niche, plutôt premium », précise la dirigeante.
L’entreprise qui emploie trois personnes prévoit une levée de fonds d’ici à la fin de l’année pour étoffer son équipe et sa gamme. En 2023, Schino Care espère atteindre une dizaine de salariés et proposer à terme une dizaine de produits pour tous types de cheveux. Lisa Schino n’exclut pas de vendre un jour sa marque. Elle a déjà été approchée de grands groupes de cosmétique. Mais elle veillera à ce que LAO conserve ses valeurs et son haut niveau de qualité.
Photos fournies par l'entreprise