TRAVAUX PUBLICS/SAÔNE-ET-LOIRE. PME familiale de travaux publics implantée à la lisière de la Bourgogne et de Rhône-Alpes, Potain TP a décroché fin 2015 le Prix Moniteur (*) de la construction dans l’Est dans sa catégorie, les travaux publics. 

La distinction récompense sa croissance régulière entretenue par sa montée en compétences dans la pose des réseaux, sa grande spécialité.

 

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Chantier de câblage électrique et de fibre optique au col de l’Iseran, l'un des chantiers de référence de Potain TP en 2015.

 

Des collines, de l’herbe, des vaches pour la brouter, et au milieu de tout cela, les pelles de Potain TP ! C’est dans le pays du Charolais que l’entreprise de travaux publics est née et a grandi. « Nous avons démarré à cinq salariés en 1987, en reprenant la petite affaire de maçonnerie de mon père. Aujourd’hui, nous sommes 87 permanents, renforcés par 15 à 20 intérimaires », décrit Philippe Potain. 

 

Comme la PME s’est sentie à l’étroit à Vareilles (Saône-et-Loire), elle a déménagé en septembre dernier ses équipes administratives dans  500 m2 de locaux à une vingtaine de kilomètres, à Charlieu dans le département voisin de la Loire : un investissement de 700 000 €. Elle conserve dans son village d’origine, son siège et son entrepôt qui a connu plusieurs extensions  pour représenter aujourd’hui 2,5 hectares de terrain et 1 200 m2 bâtis. 

 

Bien que séparés par une frontière régionale, les deux départements forment un territoire rural homogène qui offre à Potain TP un terrain d’intervention de même nature. L’un et l’autre comptent d’importants syndicats mixtes pour l’électricité, l’eau potable, les eaux usées ou les télécommunications.

 

Or ce sont précisément les spécialités de la PME : « Nous n’avons jamais vraiment investi les marchés classiques de voirie. Notre spécialité, c’est la pose de réseaux, souterrains, aériens, secs ou humides », confirme le président. 

 

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L’entreprise a démarré dans les réseaux secs souterrains. Sa croissance quasi ininterrompue du chiffre d’affaires, a été opérée sans acquisitions, grâce à l’élargissement progressif de son offre : l’eau potable et à un degré moindre l’assainissement à partir de 2002,  puis les réseaux aériens moyenne et basse tension. 

 

« Nos clients nous ont tirés vers le haut : les syndicats locaux d’électrification et ERDF exigeaient que leurs fournisseurs disposent d’un bureau d’études intégré, alors nous l’avons créé », rappelle Philippe Potain. 

 

L’exercice 2014/15 a été, avec 2009, l’une des deux exceptions à la « règle » de la croissance. Il s’est en effet clos le 31 mars dernier par un recul de 5 % du chiffre d’affaires, à 10,5 millions d’€. La répartition du chiffre d’affaires varie selon les périodes… d’où l’intérêt de la diversité d’activité.  

 

Hors de ses bases, la pose de réseaux en milieu escarpé

 

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Philippe Potain, président de l’entreprise. © Traces Ecrites

 

Au début des années 2000, l’ère des ouvertures de concessions a été propice aux marchés de réseaux de gaz. Ils ont reflué, pour représenter 13 % du total en 2014/15. De même, les télécommunications se sont limitées à 6 %. La demande la plus récurrente vient de l’eau potable (42 % l’an dernier) et des réseaux électriques (35 %).

 

« Dans nos territoires, il faut tirer beaucoup de linéaire pour peu d’habitants », indique le dirigeant. La réforme territoriale en cours l’inquiète toutefois : « que deviendront les investissements dans les réseaux d’eaux, à présent que cette compétence sera « diluée », si on peut dire, dans les attributions générales des communautés de communes. Resteront-ils la priorité ? »

 

Mais Potain TP s’est aussi enhardi hors de ses bases, direction les Alpes. Car la PME s’est forgée une spécialité dans la pose de réseaux en milieu escarpé. 

 

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Deux références majeures sont à son actif : en 2011, un déroulage de câbles héliportés sur 2 km de pente à 40 % en 2011 à Bernex (Haute-Savoie) au moyen d’une pelle-araignée (en partenariat avec l’entreprise savoyarde Pich Elec)  ; en 2015, la pose d’un câble « HTA » et de la fibre optique le long des 14 km du col de l’Iseran, depuis le sommet à 2 800 mètres jusqu’à la plaine. 

 

L’entreprise se voit ainsi récompensée de son effort d’investissements :  elle consacre 400 000 à 600 000 € chaque année au renouvellement du matériel. Son parc comprend quatre trancheuses, la plus puissante étant une Rivard 32 tonnes. 

 

Il s’est renforcé depuis deux ans d’une aspiratrice-excavatrice, qui diminue les interventions à la pioche et à la pelle. C’est une facette des nombreuses mesures instaurées en faveur des salariés, avec l’aménagement du temps de travail, la paie des repas en restaurant pour le personnel sur chantier, etc.

 

Chez Potain TP, l’esprit de famille se ressent.  

 

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Une trancheuse à l’œuvre pour la pose de fibre optique en zone urbaine.

 

(*) Les autres lauréats 2015 du Prix Moniteur région Est sont :

- en gros œuvre/génie civil : Berthold SA à Dieue-sur-Meuse (Meuse), entreprise de 250 salariés de notoriété dans la construction métallique et le génie civil.

- en second œuvre : Schaffner à Duppigheim (Bas-Rhin), PME familiale de métallerie (45 salariés) à haut savoir-faire matérialisé par l’escalier monumental de la Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg et des marchés de plus en plus fréquents dans les bâtiments de prestige et boutiques de luxe de région parisienne.

- en équipement technique, EIMI à Etupes (Doubs), devenue la troisième plus importante entreprise indépendante française de génie climatique et électrique (495 salariés) par croissance interne et externe, et restée propriété de la famille fondatrice Nardis.

 

Autres photos fournies par l'entreprise.

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