La marque lancée en 2003 par le département jouit d’une belle longévité même si le concept a dû se réinventer pour cause de réforme territoriale ayant redéfini les compétences des collectivités. Depuis 2016, Made in Jura est piloté par une association qui fédère 350 entreprises départementales.


C’est une réussite et une longévité qu’envient sans doute les territoires qui, ces dernières années, n'ont rencontré qu'un succès mitigé dans la création de leur marque. Vingt ans après sa naissance, Made in Jura n’a rien perdu de son caractère identitaire : les drapeaux jaunes frappés du logo circulaire rouge continuent de faire le tour du monde, dans les valises des touristes ou des sportifs jurassiens. Et le label, précurseur du retour en grâce du « Made in France » auprès des consommateurs, fédère toujours les acteurs économiques et industriels locaux. 

La saga débute en octobre 2003 sous l’égide du conseil général alors présidé par Gérard Bailly (UMP). Dans le but de promouvoir les savoir-faire jurassiens, un salon, aux stands gratuits pour les exposants, est alors organisé à Lons-le-Saunier. Puis l'été suivant, les premiers drapeaux, distribués par centaines, s’agitent lors du passage du Tour de France sur les routes du département. L’outil de promotion économique fonctionne à plein.
 

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Sous certaines conditions, les entreprises peuvent apposer le logo Made in Jura sur l’emballage de leurs produits
avec leur numéro d’adhérent. © Association Made in Jura - E. Gauthier


Quatre autres salons suivront. Les deux derniers de sont tenus à Dole en 2016 et 2018, après une mise en sommeil entre 2011 et 2015 à la suite d’un changement de majorité départementale.

Mais lors de ce nouveau départ, la collectivité, présidée désormais par Clément Pernot (LR), n’est plus officiellement à la barre du navire Made in Jura. « La loi NOTRe (*) a dépossédé le département de sa compétence économique. Mais comme Clément Pernot ne voulait pas laisser tomber la marque, il s’est tourné vers des entreprises qui ont créé une association afin de prendre le relais », retrace Laurent Mermet-Husson, l’un des deux salariés de cette association née en 2016.

 

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Présentée comme « apolitique et indépendante financièrement », elle est pilotée par un quatuor de co-présidents - Laurent Chauvin (Chalets Chauvin à Mont-sous-Vaudrey), Anselme Hoffmann (Emco France à Dampierre), Olivier Morin (consultant à Chilly-le-Vignoble), Damien Zanetti (Savoirs et Formation à Dole) - entouré de six administrateurs.

Fonctionnant sans subvention, elle dispose d’un budget annuel d’environ 150.000 € alimenté par les cotisations annuelles de ses 350 adhérents. Celles-ci s’échelonnent de 100 € pour les « solo-entrepreneurs » à 3.000 € pour les sociétés de plus de 100 salariés. La structure facture également des prestations événementielles à des communautés de communes.

 

Attractivité et réseautage

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L’association Made in Jura est co-présidée par quatre chefs d’entreprise : de gauche à droite Anselme Hoffmann (Emco France), Laurent Chauvin (Chalets Chauvin), Damien Zanetti et Olivier Morin. © Jérôme Genée


Ces moyens permettent de multiplier les outils de communication « pour l’attractivité », un terme très générique  : site web incluant un annuaire des adhérents, présence sur les réseaux sociaux, podcasts Jura Welcome... De plus, l’association propose une vingtaine de manifestations par an « pour le réseautage » : des soirées « afterwork » ou des défis sportifs entre entreprises. « En septembre, nous avons organisé un premier salon ‘’marque employeur’’ à Mouchard avec la communauté de communes du Val d’Amour et des exposants choisis parmi nos adhérents », ajoute Laurent Mermet-Husson.

 

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De l’autoentrepreneur au groupe industriel (comme V33 ou Smoby) en passant par l’agriculteur, l’association ou la PME, le collectif jurassien fédère une grande diversité d’acteurs, aux attentes forcément différentes. « Les plus petits viennent chercher des contacts, de la mise en relation et de la visibilité via nos opérations de communication », résume le responsable du développement. Quant aux plus grosses entreprises, elles entendent travailler l’ancrage local de leur stratégie RSE ou bénéficier de « l’authenticité d’une fabrication jurassienne » en apposant le célèbre logo sur leurs produits.

À l’aube de sa troisième décennie, Made in Jura poursuit donc son chemin de manière autonome, même si la collectivité qui lui a donné le jour ne s’en est jamais désintéressée. Au contraire. Le conseil départemental a orchestré l’anniversaire célébré fin octobre de manière festive à Lons-le-Saunier, tout comme la présence jurassienne au salon parisien du Made in France (MIF Expo) trois semaines plus tard. Et c’est toujours lui qui distribue les drapeaux.

(*) Loi du 7 août 2015 portant sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République 

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