
AUTOMOBILE. Il faut voir les petites mains habiles composer un faisceau électrique pour apprécier tout le savoir-faire des salariés d’Eurocade, implantée à Dampierre-les Bois (Doubs).
Ici, on fait des câbles pour les véhicules automobiles, mais pas seulement. Car à la direction de l’entreprise, Denis Rezé sait jouer sur deux facteurs clés du développement : la diversification et l’innovation.
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C’est une belle histoire industrielle qu’écrit chaque jour Denis Rezé, président d’Eurocade, et les 51 salariés (*) de l’entreprise franc-comtoise dont il assure la direction.
Une histoire commencée début 1994 par Guy Pelletey, un ancien de PSA, qui se met à son compte suite à une convention de reconversion, en montant une câblerie dédiée à la fabrication de faisceaux électriques pour l’automobile.
Vingt ans après, le fondateur aujourd’hui disparu, serait toujours aussi fier de sa création. D’une implantation initiale dans la pépinière du parc d’activités de Technoland à Etupes, Eurocade a ensuite posé ses câbles à Dampierre-les Bois (Doubs), une commune toute proche.
« Après deux extensions en 1997 et 2001, nous disposons aujourd’hui d’une surface de 2 800 m2 », explique Denis Rezé.
Une surface nécessaire car l’activité ne manque pas. Câbleur au départ en pièces de rechange d'origine, pour PSA, l’entreprise produit maintenant tous types de faisceaux électriques pour l’automobile et la mobilité.
Mais plus seulement !
Ses compétences concernent également l’aéronautique, les énergies renouvelables (photovoltaïque), l’électronique, le médical, les bateaux de plaisance et bon nombre d’autres secteurs industriels.

85% de polyvalence
L’automobile et son constructeur fétiche - et voisin - PSA pour lequel l'entreprise est fournisseur de rang 1 (**), demeure toutefois un fer de lance.
« De produits déjà complexes : faisceaux de portes, planches de bord…, nous sommes encore montés en gamme pour mettre au point des faisceaux prototypes, post-équipement (anti-brouillard, et kits), d’attelages, de véhicules sportifs ou encore de camions, bus, engins de chantier comme de nettoyage, et nous travaillons par ailleurs pour les modèles électriques », décrit le dirigeant.
On l’aura compris, Eurocade qui s’appuie sur une cellule R&D de quatre personnes, est devenue un intégrateur de solutions câblées à forte valeur ajoutée (***). Au point d’intervenir parfois chez ses clients (140) pour résoudre certains problèmes épineux.
La visite des ateliers confirme ce savoir-faire. Composer un faisceau jusqu’à parfois 500 fils de cuivre et 1600 mètres de longueur moyenne pour une voiture, impose une parfaite dextérité et un très long apprentissage.
D’où le souci constant de former le personnel - aux deux tiers féminin - et d’avoir mis au point un système de polyvalence des postes qui atteint 85%.
Avec un parc d’équipement de moins de cinq ans d’âge qui bénéficie d’un réinvestissement annuel jusqu’à 200 000 € et une réorganisation complète de ses flux de production, Eurocade (8 millions d’€ de chiffre d’affaires) voit l’avenir avec sérénité.
« Il nous faut répondre toujours mieux à PSA et poursuivre notre stratégie de diversification », argumente Denis Rezé.
(*) Auxquels se rajoutent en moyenne une dizaine d’intérimaires.
(**) L’entreprise a été distinguée par la remise d'un trophée en juin dernier parmi 1030 fournisseurs de PSA.
(***) Autre pépite comtoise, le groupe Delfingen fournit les gaines et systèmes de protection des faisceaux.

Qui est Denis Rezé ?
Diplômé supérieur en gestion, organisation et ressources humaines, Denis Rezé, 45 ans, effectue déjà un stage professionnel de six mois chez PSA Sochaux. C’est-là qu’il rencontre Guy Pelletey qui va lancer Eurocade. En janvier 1995, ce dernier l’appelle pour le recruter et il accepte.
Alors qu’il ne connaît rien à la connectique, il se forme sur le tas pour couper, sertir, câbler et enrubanner les faisceaux.
Soucieux d’être toujours proche de la production, cet homme très participatif et doté d’une autorité naturelle dispose même d’un second bureau près des ateliers.
Associé du fondateur très tôt, il prend logiquement les rênes de l’entreprise au décès de celui-ci, avec la bénédiction de son épouse.
Président du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) de Bourgogne, Franche-Comté jusqu’à cette fin juin, Denis Rezé a été élu en mai 2013, président du Pôle Véhicule du Futur Alsace, Franche-Comté, l’un des trois pôles de compétitivité automobile de France.
Crédit photos : Traces Ecrites