Le numéro un mondial des compacteurs à rouleau pour déchets voit plus grand, plus fort et plus loin. Outre sa nouvelle unité, il s’implante au Canada, co-innove avec la société mulhousienne Astech dans une nouvelle benne de collecte pour fermentescibles et recrute.
David Euvrard, repreneur avec deux associés de l’entreprise Packmat System en 2008, trace sa route tout en accélérant fortement le rythme. Le directeur général du premier fabricant mondial de compacteurs à rouleau pour déchets, autrement dit de « packmat » (*), implanté à Héricourt (Haute-Saône), quittera en fin d’année sa vieille halle de production pour un site flambant neuf toujours dans la même ville comtoise.
La nouvelle unité bénéficiera de 4.200 m2 industriels et 900 m2 consacrés aux bureaux et locaux sociaux. L’investissement atteint les 4,3 millions d’€ et devrait générer jusqu’à 10% à 15% de gains de productivité. Et petit plus : l’ensemble sera isolé et chauffé, ce qui n'est pas un luxe.

Un espace de travail d’autant mieux adapté à ce fabricant d’engins pour l’environnement qui livre 80 à 90 unités par an, dont une dizaine de bennes à ordures dotées d’un chargement latéral, une autre spécialité maison. Et justement dans le domaine des bennes Packmat System co-innove.
L’entreprise s’apprête à industrialiser une benne à chargement latéral et lavage automatique, baptisée Mobius, vouée à collecter les déchets fermentescibles. « Aucun déchet ne doit être au final perdu, voyez ce qui a été fait avec le verre et qui fonctionne bien depuis plus de 45 ans », souligne David Euvrard.
L’appel du grand large au Canada

Le concept de cet engin a été imaginé par la société mulhousienne Astech, spécialisée dans les conteneurs à déchets aériens, enterrés et semi-enterrés, qui porte les brevets. Avec 35 kg de bio-déchets par an et par foyer, cette innovation devrait séduire et pourra bientôt être montrée grandeur nature. Un marché pilote ayant été signé avec le Sictom du Val de Saône, implanté à Scey-sur-Saone-et-Saint-Albin (Haute-Saône).
« Cela représente deux années de travail en commun avec Astech et pour Packmat, un investissement R&D de 500.000 € », précise David Euvrard. Autre innovation : un « packmat » électrique déjà imaginé en 2014 fonctionne actuellement en Suisse et deux exemplaires trouvent ce mois-ci le chemin de déchetteries françaises.
L’industriel qui vendait modestement au Canada, province du Québec, des compacteurs à rouleau ( 5 unités en 10 ans) passe à la vitesse supérieure. Packmat Equipment, sa société locale, en a déjà commercialisé une cinquantaine ces douze derniers mois. « L’Amérique du Nord nous ouvre un beau marché de la compaction en raison d’un retard énorme », souligne David Euvrard.
Ici l’engin est monté sur un pickup pour des utilisateurs polyvalents qui réalisent aussi bien des travaux de tonte, de déneigement que de compaction. Conscient d’un fort potentiel, Packmat System vient de louer un bâtiment et commencera une production sur place dès le 2 janvier. Il prévoit de monter l'activité en puissance jusqu’à 10 employés québécois.

En France, l’industriel monte une agence commerciale à Angers, avec à terme quatre personnes, pour couvrir l’ouest du territoire national. Les différentes implantations forment désormais un petit groupe avec un comité de direction aujourd’hui renforcé. Mais reste comme ailleurs l’épineux problème du recrutement. L'entreprise est à la recherche de 6 nouveaux collaborateurs : techniciens SAV, commerciaux, électriciens et monteurs.
(*) Fort d'un succès avec pas moins de 800 compacteurs à rouleau qui tournent en France, la marque Packmat est devenue un nom commun pour ce type d'engin qui diminue par trois la rotation des conteneurs de déchets : ferrailles et carton, notamment.