ENVIRONNEMENT/HAUTE-SAÔNE. Comme une soixantaine d'autres industriels, mais aussi institutionnels et organismes de formation, le concepteur et fabricant de compacteurs et autres bennes de collecte de déchets expose ce mercredi 10 et demain jeudi 11 octobre au salon Terre d'Industrie à Vesoul.

Packmat vient de lever un million d’€ grâce à la Banque Populaire de Bourgogne - Franche-Comté afin de financer sa R&D et un début de développement international.

 

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Le rouleau de compactage pèse 2,5 tonnes. © Traces Ecrites.

 

Nous sommes non loin du centre-ville d’Héricourt en Haute-Saône et le site de l’entreprise Packmat étonne de prime abord. Une immense halle d’un autre âge, digne des industries du début du siècle dernier.

 

Dans cette cathédrale de parpaings, de verre et d’acier (*), parfaitement adaptée à son activité, le numéro un français des engins pour l’environnement : compacteurs et bennes de collecte d’ordures ménagères, soude, peint et assemble de bien grosses machines.

 

Des machines qui pourraient fort bien servir à quelques films futuristes, du style « Terminator », comme ce compacteur doté d’un bras articulé et muni d’un rouleau, large de 2 mètres, garni de pointes d’acier et lesté en son centre de béton pour offrir un poids total de 2,5 tonnes.

 

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« Baptisé Packmat, du nom de notre entreprise, il sert à compacter différents types de déchets placés dans des bennes sélectives, permettant ainsi de gagner une rotation sur deux, ce qui signifie moins de transport donc moins de CO2 rejeté dans l’atmosphère », explique David Euvrard, le directeur de l’entreprise.

 

La gamme complète propose des compacteurs itinérants ou mobiles sur site : les déchetteries devenues pour certaines de véritables « recycleries ». Certains modèles réalisent même des opérations de manutention (déplacement) de benne jusqu’à 10 tonnes. «  Nous avons créé ce marché et y détenons 80% de l’activité », assure le dirigeant.

 

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La halle industrielle est parfaitement adaptée au montage de ces gros engins. © Traces Ecrites.

 

Seul un concurrent d’outre-Rhin tente actuellement sa chance. « On peut sur le sujet regretter le protectionnisme allemand qui nous interdit toute réciprocité. » L’entreprise comtoise aurait pourtant des arguments à faire valoir à l’international : robustesse et fiabilité de ses engins, ainsi qu’une dose régulière d’innovation.

 

Réduire au maximum les risques d’accident

 

Sera ainsi présenté au prochain salon Pollutec de Lyon (28ième édition du 27 au 30 novembre prochain) et on en parlera sans doute sur son stand du salon Terre d'Industrie à Vesoul, ces 10 et 11 octobre, une benne à ordures ménagères (BOM) à chargement manuel latéral, entièrement électrique avec huit d’heures d’autonomie.

 

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Outre le silence offert, les rippeurs (éboueurs) ne se positionnent plus à l’arrière, comme dans 90% des situations aujourd’hui, avec un risque d’accident évident en travaillant sur la chaussée, sans compter les relents qu’ils sont obligés d’inhaler durant leur tournée.

 

Grâce à un positionnement au sein de la cabine avec une porte d’ouverture de type autobus orientée sur le trottoir, ils demeurent au chaud en hiver, à l’abri des émanations et assure ainsi leur mission en toute sécurité.

 

Visionnez la vidéo d'une des dernières innovations de Packmat.

 

L’autre grande innovation concerne toujours les bennes à ordures ménagères. De quoi s’agit-il version Packmat ? D’une benne à chargement latéral entièrement automatisé qui se commande directement du poste de pilotage et sans que l’unique opérateur (le conducteur) ait à sortir du camion. Les bacs se chargent et se déchargent aussi uniquement côté trottoir.

 

Plusieurs pays comme l’Allemagne, en Europe, et les États-Unis l’ont bien compris et changent progressivement leur parc de véhicules pour ne plus exploiter que 50% d’unités à manutention arrière des bacs.

 

 

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« Toutes ces grosses innovations prennent entre 12 et 24 mois, impliquent un bureau d’études et de méthodes de cinq personnes et requièrent parfois jusqu’au 500.000 € d’investissement », précise David Euvrard.

 

La fabrication nécessite également du temps - entre 1 et 3 mois par engin - et impose d’importantes immobilisations (stock) qui pénalisent fortement la trésorerie.

 

L’arrivée de la Banque Populaire de Bourgogne Franche-Comté à hauteur de 300.000 € en quasi fonds propres (**), s’agissant d’obligations convertibles, complétés par un prêt de 200.000 € a eu des effets bénéfiques.

 

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Un compacteur en cours de montage. © Traces Ecrites.

 

Cet engagement - les banques chassant le plus souvent en meute - a convaincu d’autres établissements financiers d’allouer 550.000 € de prêts complémentaires, soit une levée totae de fonds de plus d’un million, vécue par l'entrepreneur comme une bouffée d’air frais.

 

Packmat réalise un chiffre d’affaires de 8,3 millions d’€, dont 5% seulement à l’export, avec un effectif de 47 salariés, auprès d’une clientèle constituée à parité de collectivités locales et de gestionnaires privés de déchets.

 

(*) Un ancien atelier d’un charpentier métallique local.

 

(**) Les quasi fonds propres sont des ressources financières n'ayant pas la nature comptable de fonds propres, mais s'en approchant. Ils regroupent notamment les comptes courants d'associés, les obligations convertibles ou bien encore les emprunts participatifs. Les quasi fonds propres peuvent pour certains être transformés en fonds propres. (Source Les Echos)

 

Qui est David Euvrard ?

 

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© Traces Ecrites.

 

A 45 ans, ce titulaire d’un BTS en mécanique obtenu en alternance, commence à travailler dans le décolletage. A l’issue de quelques années dans ce secteur, il prend un poste dans l’informatique pour commercialiser des outils de gestion de production.

David Euvrard intègre ensuite JSB Construction en tant que responsable industriel qu’il reprend en 2008 avec des associés, Monica et Martial Guyot, cette dernière étant la directrice administrative et financière, et Frédéric Rognon, le directeur commercial. L’entreprise est alors rebaptisée Packmat.

 

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© Traces Ecrites.

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