
INAUGURATION. Le petit groupe bisontin spécialisé dans les systèmes coulissants, la motorisation pour volets et portes et les systèmes de convoyage aérien par monorail a fortement grandi depuis le début des années 2000, avec plusieurs opérations de croissance externe.
A Besançon, la maison mère, le site industriel de Mantion, élargi au fil d’acquisitions foncières successives, avait besoin d’un vrai lifting pour rationaliser un outil de production devenu peu fonctionnel. Ce week-end de la Pentecôte, l’entreprise familiale présentait son nouveau visage à ses clients du monde entier.
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Entre 2011 et 2013, Mantion, spécialiste du volet roulant et plus largement des systèmes coulissants, a investi quelque 4,5 millions d’€ pour restructurer ses locaux et son outil industriel. Les agrandissements successifs s’étant fait au gré de rachats de locaux, de part et d’autre du bâtiment central de la rue Gay Lussac, à Besançon, une réorganisation était nécessaire. « Le site de production, au final, était peu fonctionnel, et nous commencions à être à l’étroit », explique Denis Schnoebelen, le PDG de l’entreprise.
Les travaux ont consisté d’abord à raser une partie des bâtiments, puis à reconstruire selon une logique industrielle. « Nous sommes passés de 5 000 à 10 000 équivalent palettes de stockage, nous avons retrouvé de la capacité de production pour les dix ou quinze ans à venir. » La réorganisation de l’outil industriel a notamment permis d’accueillir dans de bonnes conditions une nouvelle activité : les portes à galandage. « Mais avec un concept différent de celui de nos concurrents : chez nous, c’est un vrai coulissant », assure le dirigeant.

45% du chiffre d'affaires à l'export
De la place a également été libérée pour les portes en verre qui séduisent les clients distributeurs du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud-Est. L’export représente 45% d’un chiffre d’affaires de 35 millions d’€ en 2013 et son développement est stratégique. « Nous venons d’ouvrir un bureau commercial à Dubai et un autre à Bombay. Bientôt, nous ouvrirons aussi à Jakarta. Mais nous souhaitons aussi continuer à nous développer en France », assure le P-DG.
Le groupe Mantion emploie 200 salariés, dont 110 à Besançon, le reste de l’effectif étant réparti dans ses filiales de Genlis en Côte-d'Or (dispositifs de motorisation, 12 salariés), Amancey dans le Doubs (filiale Bourquin Décolletage, 35 salariés), mais aussi en Allemagne (Mantion Baubeschlage, distribution dans les pays germanophones, 12 personnes) et en Pologne (fabrication de systèmes coulissants et distribution en Europe de l’Est, 35 personnes).
Sa nouvelle organisation industrielle et ses filiales proches lui permettent d’intégrer au maximum les différents métiers nécessaires à ses produits et de renforcer la carte du Made in France qu’elle joue depuis plusieurs années. L’effectif de recherche et développement représente 10% de l’effectif total et est réparti dans trois bureaux d’études : « A Besançon pour tout ce qui est mécanique, à Genlis pour la motorisation, en Pologne pour les placards », détaille le chef d’entreprise.
La carte du Made in France

Ce vendredi 6 juin, Mantion avait invité 300 personnes, personnalités et clients venus du monde entier, notamment d’Inde et de Russie pour assister à l’inauguration de sa nouvelle usine. « Vingt-cinq nationalités étaient représentées ce week-end », confiait avec enthousiasme le dirigeant. La manifestation s’inscrivait dans une sorte d'un mini-salon, et toute l’entreprise était sur le pont pour assurer accueil et visite des locaux, par petits groupes. Du show-room à la nouvelle extension en passant par les ateliers profilage, cintrage, outillage et maintenance, stockage…
« Avant, il fallait traverser la rue, c’était dangereux avec les Fenwick », explique Ignace Fabiano, l’un des salariés-guides. « Maintenant, tout est dans le même périmètre. C’est un vrai gain de temps. »
Mantion en dates…
L’entreprise a été créée à Besançon en 1920 par Alexandre Mantion. Elle s'installe en 1964 dans la zone de Trépillot où elle se trouve aujourd’hui. En 1993, elle s'offre une filiale allemande, dans la Ruhr, pour conquérir ce marché voisin. En 2001, elle entame une stratégie de croissance externe et acquiert Bourquin Décolletage, pour intégrer cette partie du processus industriel. En 2003, elle rachète Valcomp, en Pologne, pour conquérir les marchés d’Europe de l’Est. Puis Wimove, à Genlis (Côte d’Or), en 2008, afin de consolider l’introduction du groupe dans la motorisation des volets et portes. En 2013, l’entreprise ouvre un bureau commercial à Bombay et, en 2014, à Dubai. Prochaine étape : Jakarta en 2015.
… et en chiffres
Chiffre d’affaires 2013 : 35 millions d’€, dont 45% à l’export. 200 salariés, 5 000 tonnes d’acier et 1 000 tonnes d’aluminium traités chaque année, 4 500 références, plus de 1 000 kilomètres de rails profilés, 15 millions de pièces produites par an, 30 marques déposées.

Photos : Traces Ecrites et Mantion.