
VITICULTURE. Le patron de l’entreprise TEB, fabricant de systèmes de vidéo-protection et vidéosurveillance à Meursault (Côte-d’Or), a plus d’une corde à son arc.
Au brûlage des sarments de vigne, qu’il estime d’un autre âge et surtout polluant, il préfère leur valorisation en piquets de vigne.
Ce nouveau produit, mis au point avec l’association AgroComposites Entreprises, aura nécessité pas moins de trois années de recherche et développement.
Il donne naissance à la société Vitis-Valorem qui disposera de sa propre unité de production.
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Le traditionnel brûlage des sarments, lié à la taille des vignes à l’approche de l’hiver, aurait-il du plomb dans l’aile ? Pas sûr, tellement l’usage est ancré chez les viticulteurs qui la pratiquent dans des brûlots ou brouettes à feu.
Mais Stéphane Bidault, le président de TEB (*), fabricant de systèmes de vidéo-protection et vidéosurveillance à Meursault (Côte-d’Or), est un homme têtu.
Cet amoureux inconditionnel de la vigne et des vins en a plus qu’assez de cette pratique qu’il juge « polluante, à risque pour les ouvriers viticoles qui inhalent les fumées, mais aussi d’un autre âge ».
Depuis une dizaine d’années, il réfléchit à valoriser ces déchets verts autrement qu’en craquant une allumette. «Voilà trois ans, j’ai imaginé qu’on pouvait en faire des piquets en lieu et place de ceux, en acacia ou en pin, que les viticulteurs utilisent d’ordinaire pour palisser leur vigne», indique Stéphane Bidault.
Traduction : le palissage est une technique agricole qui consiste à conduire une plante sur une structure, en général métallique (fil de fer), en y attachant ses tiges et ses branches à l’aide de liens afin d’en améliorer la qualité et le rendement (source : Wikipédia).

Voulu plus léger, plus fonctionnel, plus résistant
Le chef d’entreprise se rapproche donc tout naturellement du cluster dijonnais Agrocomposites Entreprises (**), dont la vocation est d’aider à développer, puis industrialiser, des agromatériaux et le travail de mise au point, évalué à 300 000 €, commence.
« Les deux principales difficultés ont consisté à déterminer la bonne granulométrie issue du broyage des sarments puis obtenir par extrudage un mélange avec une résine thermoplastique qui offre les propriétés mécaniques recherchées », explique Maëva Coureux, directrice d’AgroComposites Entreprises.
En phase finale de tests, ce piquet agro conçu et détenteur de brevets se veut plus léger, plus rigide, plus résistant - 10 à 15 ans en moyenne, contre cinq à dix ans pour ceux en bois - et moulable à différentes dimensions après avoir été chauffé dans une presse. Dernier avantage fonctionnel, on pourra y intégrer préalablement les accroches pour passer les fils de fer.
Le produit trouvera-t-il pour autant son marché ? « Je le pense car nous le commercialiserons au même prix que ceux en bois d’acacia et nous l’éprouvons déjà avec succès auprès de viticulteurs de la Côte Nuits », argumente Stéphane Bidault.
Vitis-Valorem, la société chargée de le produire et de le vendre peut donc voir le jour. Elle disposera à terme de son propre bâtiment dans la région de Beaune, moyennant un investissement de 500 000 € et recrutera progressivement jusqu’à cinq personnes.
L’entreprise va organiser sa propre filière de ramassage, déjà en Bourgogne, et compte à terme couvrir tous les vignobles nationaux.
(*) TEB réalise 15 millions d’€ de chiffre d’affaires avec 90 salariés. L’entreprise a racheté en avril 2013 la société Vigilec, spécialisée en sécurité électronique (alarme, contrôle d’accès), qui lui est complémentaire.
(**) Cette grappe d’entreprises en fédère aujourd’hui dix-huit qui emploient au total 800 personnes.
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Autre crédit photo : Stéphane Bidault.
Je suis tout à fait contre le brûlage des sarments de vigne, d'autant plus que bon nombre de viticulteurs obligent leurs ouvriers à utiliser des matières très polluantes et toxiques : huiles de vidange, gazole, chambres à air..., pour attiser le brûlage,. Je parle en connaissance de cause et en tant que "victime" !