Les spécialistes lorrains du traitement de surfaces métalliques SLCT et SLTS parient sur leurs complémentarités pour servir le marché exigeant de la pièce automobile. Les deux entreprises dirigées par un tandem mère-fils, Elfrieda Sylvie Blasczak, l’une des 60 dirigeantes du Best of de Traces Écrites News, et Jérémy Furlan, se partagent notamment le traitement anti-corrosion et le thermolaquage de pièces pour la Nissan Micra. Elles ont par ailleurs internalisé la fabrication des conditionnements destinés à l’export de pièces du Renault Master.
Les pièces indispensables au montage de la Nissan Micra dans l’usine Renault de Flins (Yvelines) alimentent l’activité de plusieurs PME lorraines. SLCT (Société lorraine de cataphorèse technique) de Fontoy (Moselle) et SLTS (Société lorraine de traitement de surface) à Bouligny (Meuse) font partie de celles-là.
Les glissières de guidage des vitres de portières de la petite citadine, fabriquées à Gérardmer dans les Vosges par l’équipementier SNWM (Société nouvelle Wagon motiv), sont traitées contre la corrosion par cataphorèse 200 km plus au nord, sur le site de SLCT (Société lorraine de cataphorèse technique) en Moselle. Les pièces transitent ensuite 20 km à l’est, par la Meuse où elles sont recouvertes d’une peinture noire par thermolaquage chez SLTS (Société lorraine de traitement de surface).
Les deux entreprises de traitement de surfaces métalliques sont aujourd’hui gérées par le tandem mère-fils Elfrieda Sylvie Blasczak et Jérémy Furlan. La dirigeante a fondé SLTS, spécialiste de l’électrozingage et du thermolaquage en 1989. Il y a six ans, elle a confié les rênes de cette société de 27 salariés (chiffre d’affaires de 2,2 millions d’€) à son fils Jérémy Furlan, 34 ans. Passé par tous les postes, de la production au commercial, le jeune entrepreneur veille à développer le portefeuille clients dans le mobilier urbain, les engins de travaux publics, la sous-traitance automobile, etc.
Le passage de témoin à la tête de SLTS a permis à l’époque à Elfrieda Sylvie Blasczak de se concentrer sur la reprise d’un de ses partenaires industriels, la société Applications Vel rebaptisée SLCT. La société spécialisée dans le traitement anti-corrosion de pièces automobiles, alors en redressement judiciaire, a plus que doublé son chiffre d’affaires depuis 2012. Il s’établit à 6,2 millions d’€ en 2018. L’entreprise de 49 salariés traite aussi bien des portières de 2CV ou de Méhari de collection que des pièces intérieures de tableau de bord des véhicules de compétition McLaren.
Jérémy Furlan évoque les synergies mises en place entre les deux sociétés. « Nous sommes en mesure de proposer à nos clients une offre globale associant le traitement anti-corrosion, électrozingage et/ou le thermolaquage. » Ce type de prestation génère un quart du chiffre d’affaires annuel de SLTS. « Bien entendu, les principaux enjeux portent essentiellement sur des questions de prix, mais aussi de logistique. D’une manière générale, nous sommes plutôt bien situés sur le plan géographique. Ainsi pour les pièces de la Nissan Micra dont nous avons remporté le marché il y a deux-ans et demi, la boucle logistique reste assez réduite », détaille le co-dirigeant.
Dans l’univers impitoyable de la sous-traitance automobile, l’entreprise doit jouer serrer face à la concurrence venue d’Europe de l’Est et du Maghreb. Il y a quelques années l’entreprise et son commanditaire, une entreprise d’emboutissage, ont ainsi perdu le marché pour alimenter une usine tchèque du groupe PSA au profit d’un concurrent local.
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Le rayonnement de l’utilitaire Renault Master

Localement, les deux entreprises bénéficient du rayonnement de l’utilitaire Renault Master assemblé à Batilly (Moselle). L’usine de 2.800 salariés a battu l’an passé le record de production établi en 2016 pour atteindre 142.616 unités, soit une progression de 7%. Elle assemble 350 versions différentes de l’utilitaire. Et SLCT a l’avantage de travailler à la fois sur les pièces neuves et sur les pièces de rechange.
« Nous collaborons avec plusieurs équipementiers du groupe. Nous sommes assez sereins, car l’évolution de ce véhicule utilitaire est dans les tuyaux chez Renault, avec le lancement notamment de sa version électrique », poursuit la gérante. « Nous assurons le traitement par cataphorèse des pièces à Fontoy, puis nous les conditionnons pour les envoyer directement dans les centres du groupe à Flins (Yvelines) et Villeroy (Yonne). »
Ces dernières années, SLTS a internalisé la fabrication de conditionnements spécifiques pour le transport des pièces de rechange du Master traitées par cataphorèse par son homologue SLCT. La fabrication de ces emballages en bois à haute valeur ajoutée indispensables notamment pour l’export aux quatre coins du globe était confiée à un sous-traitant. Ils sont réalisés à partir d’un cahier des charges de Renault.
« L’internalisation de cette activité de conditionnement a permis de faire des économies et de gagner en flexibilité pour répondre à l’augmentation des marchés. Elle représente désormais un quart du chiffre d’affaires de SLTS. Elles sont réalisées à partir d’un cahier des charges de Renault et calculées pour que les pièces puissent être gerbées les unes sur les autres », livre Jérémy Furlan.
À côté du conditionnement, l’entreprise veille à optimiser la consommation énergétique de son site. Ainsi, elle projette un investissement de 300.000 € dans le cadre du plan « Usine du futur » porté par la Région Grand Est, pour valoriser la chaleur fatale du site de Fontoy.