Forma’Cargo ouvrira, d’ici fin 2024, sa première école-usine en Moselle, avec pour objectif de former une centaine de candidats par an à la transformation de conteneurs maritimes en logements. L’association fondée en 2019 et soutenue notamment par la Banque des Territoires se prépare à lever 1,5 million d’euros.
« Que faire avec des conteneurs mis à part des baraques à frites ? », s’interrogeait Éric Annezer avant de découvrir l’ampleur du marché de la transformation des modules de transport maritime. Cet entrepreneur a fondé Forma’Cargo en 2019 à Norroy-le-Veneur (Moselle), avec l’objectif de former la main d’œuvre capable de donner une seconde vie à ces conteneurs déclassés après une dizaine d’années de bons et loyaux services sur les mers du globe. Les possibilités sont multiples : logements, stands pour l’événementiel, restaurants de plage, etc. « Il est même concevable d’y aménager des piscines ! », s’exclame Eric Annezer
Le domaine requiert une expertise d’une étendue qui n’est pas forcément soupçonnée. De la chaudronnerie à l’installation sanitaire en passant par la construction bois et la pose de fenêtres, les compétences à maîtriser sont multiples.
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Se présentant comme « le premier centre de formation dédié à la cargotecture en France », Forma’Cargo ambitionne de qualifier annuellement une centaine d’adultes en vitesse de croisière, via son cursus spécifique d’une durée de deux mois (300 heures) et une quinzaine de jeunes en formation longue, de type CAP. L’organisme créé sous la forme d’une association a démarré l’an dernier avec trois promotions « tests » dans des ateliers provisoires à Rennes en Bretagne.
Forma’Cargo s’apprête à passer la vitesse supérieure d’ici fin 2024, avec l’ouverture d’une école-usine dotée de 3.000 m2 d’ateliers, qui sera située en périphérie nord de Metz. Le projet soutenu par la Banque des Territoires et France Active, à hauteur respectivement de 200.000 et 100.000 euros en quasi-fonds propres, fait l’objet d’une levée de fonds de 1,5 million d’euros sous forme d’émission de titres associatifs. « La trésorerie demeure le nerf de la guerre, car nos candidats apprennent le métier sur de véritables conteneurs », argumente Éric Annezer. Les maisons-conteneurs que ces derniers fabriqueront pourraient ensuite être revendues ou louées à des acteurs comme Adoma (CDC Habitat) qui utilisent ce type de modules comme logements d’urgence transitoires.
L’association a franchi un cap important en décembre 2023 : l’inscription de son programme au RNCP (répertoire national des certifications professionnelles) comme titre de niveau 3 « ouvrier de la construction modulaire hors site », ce qui lui apporte un gage de sérieux et de qualité. Afin de structurer le contenu pédagogique, développer une plateforme en ligne pour la partie théorique et faire élire son offre au compte personnel de formation (CPF), Forma’Cargo a recruté en début d’année Boris Nycolyszak, un spécialiste de la formation.
Éric Annezer est convaincu que si « la galaxie de la construction modulaire est vaste (conteneurs, structures en bois, béton préfabriqué, etc.) », son association y a sa place « d’autant que ce système est quasiment né en Lorraine avec l’architecte nancéien Jean Prouvé ou encore la société Constructions métalliques Fillod à Florange (Moselle) qui a concurrencé Algéco jusque dans les années 1980 », rappelle le fondateur.
Se déployer dans toute la France
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Forma’Cargo est confiant pour l’avenir de ses apprenants. Parmi les premiers candidats passés entre ses mains, certains travaillent désormais chez le spécialiste de la construction de maisons conteneurs Green Habitat. D’autres ont monté ou s’apprêtent à monter leurs entreprises de cargotecture en France et en Algérie. « Si tous ne rejoignent pas le secteur, leurs profils polyvalents intéresseront à coup sûr les acteurs du BTP ou de l’industrie qui manquent de bras en chaudronnerie, ossature bois et second œuvre », note son président.
L’ambition ne s’arrête pas au périmètre lorrain. Le centre de formation devrait en effet essaimer un peu partout dans l’Hexagone. Pour ce faire, l’entrepreneur compte s’appuyer sur le réseau national Netbox Containairs qu’il préside par ailleurs. Cette alliance fédère 47 entreprises expertes en construction en conteneurs maritimes, représentant 470 salariés et un chiffre d’affaires cumulé de 100 millions d’euros. La tendance du marché du secteur de la construction modulaire joue en sa faveur avec une hausse de 4% en 2023 en chiffre d’affaires. Cependant les volumes vendus ont, eux, baissé de 9,1%. (*)

Son premier conteneur maritime a été transformé en galerie d’art mobile à Metz. Avant de se lancer dans la formation professionnelle, Éric Annezer a dirigé de 2016 à 2019 sa propre entreprise de transformation de conteneurs : Grand Est Contenair. Mais c’est dans le secteur du poids lourds que ce sérial-entrepreneur de 62 ans a réalisé la plus grande partie de sa carrière. Il a notamment créé la première succursale du groupe allemand Man à Metz avant de s’orienter vers la vente d’équipements pour camions.
(*) source : syndicat des acteurs de la construction industrialisée et modulaire




















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