TEXTILE/ALSACE. Pour continuer à fabriquer de la chaussette en France, Labonal mise sur deux voies : capitaliser l’atout de sa marque et augmenter la vente en direct.

Sur le point d'officialiser l'ouverture d'un magasin à Paris, la PME alsacienne a l'intention de créer une vingtaine de points de vente dans les cinq ans.

Pour financer ce développement, l'entreprise lève 2 millions d'€.

 

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A l'image de son magasin de Strasbourg (photo), le fabricant alsacien veut multiplier les points de vente dans l'Est de la France, mais aussi bien plus loin. ©Labonal.

 

Pour continuer à fabriquer de la chaussette en France, Labonal mise sur deux voies : capitaliser l’atout de sa marque et augmenter la vente en direct. Elles trouvent leur point d’intersection dans le développement en magasins en propre.

 

Le fabricant alsacien en a ouvert quatre : dans le village de Dambach-la-ville (Bas-Rhin) où il siège, dans la ville moyenne voisine d’Obernai, à Strasbourg dans l’hyper-centre (rue de l’Outre) il y a deux ans, et depuis l’été 2014 dans le centre commerçant de Besançon, rue Morand.

 

L’entreprise devrait prochainement officialiser l’ouverture d’un magasin à Paris.Elle compte poursuivre le mouvement : « Notre plan d’affaires prévoit une vingtaine de points de vente dans les cinq ans, afin de monter le chiffre d’affaires annuel à 10 millions d’€, au lieu de 8 millions actuellement », expose le PDG Dominique Malfait. 

 

Six ouvertures sont planifiées dans les deux ans, à l’intérieur d’une pré-sélection qui déborde largement des frontières régionales : Nancy, Metz, Mulhouse, mais aussi Lille, Rouen, Nantes, Rennes ou Grenoble sont dans le viseur de Labonal.

 

« En fait, tous les territoires français dont le climat rend réaliste l’objectif d’y vendre de la chaussette tout au long de l’année », résume le dirigeant.

 

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Arrêt de la filiale tunisienne

 

Pour cela, Labonal a besoin de fonds. « Nous cherchons à lever 2 millions d’€ dans un premier temps. Nous sommes ouverts à toutes les formes de partenariat financier, y compris les interventions en haut de bilan », annonce Dominique Malfait.

 

De plus, la PME a quelques projets sur le plan industriel. Elle chiffre à 1 million d’€ ses besoins d’investissements pour moderniser et automatiser son parc machines. Et ainsi à continuer à faire du made in France… plus que jamais.

 

Elle a décidé d’arrêter sa filiale de production en Tunisie, incapable de jouer dans la cour du low cost face à la concurrence inégalable du Bengladesh et consorts.

 

La décision fait partie d’une remise à plat du plan business qui produit ses effets sur les comptes : la PME longtemps déficitaire a dégagé un « léger » bénéfice d’exploitation en 2014 et elle vise à présent l’équilibre du résultat net, une fois effacée la provision consommée pour la fermeture en Tunisie.

 

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« Labonal, c’est notre principal capital. Il est bien cultivé en Alsace, il nous faut accroître la notoriété au-delà », rappelle Dominique Malfait. ©Christian Robischon.

 

La baisse progressive des effectifs, par non-remplacement de départs, a aussi joué son rôle ; Labonal comptait 110 salariés en 2012, 98 aujourd'hui.

 

L’étranger intéresse par contre plus que jamais le fabricant en sortie d’atelier : « l’export, aujourd’hui quasi-inexistant, constitue un axe de développement, vers l’Europe limitrophe et vers des pays sensibles au made in France, comme la Chine ou le Japon », énonce le dirigeant.

 

La vente directe, majoritaire en chiffre d'affaires

 

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Dans l'atelier de Dambach-la-ville (Bas-Rhin). ©Christian Robischon.

 

D’une superficie d’environ 50 m2 chacune, les magasins Labonal deviennent le levier de la vente directe du fabricant. Celui-ci écoule aussi une partie de sa production via Internet et deux boutiques mobiles : la formule innovante fleure bon le marché d’antan, mais elle n’a pas décollé, si bien que Labonal l’a recentrée sur son voisinage proche.

 

Les magasins forment aussi une composante essentielle de la montée des ventes sous marque propre. Ce canal est devenu majoritaire en chiffre d’affaires : il en représente 55 %. Grâce notamment à la belle percée dans les réseaux de détail un peu sélect, pour une clientèle prête à payer plus cher.

 

Après deux ans de tests concluants, la chaussette alsacienne est présente dans 70 Monoprix et elle s’est invitée dans toutes les Galeries Lafayette du pays.

 

« Labonal, c’est notre principal capital. Il est bien cultivé en Alsace, il nous faut accroître la notoriété au-delà », rappelle Dominique Malfait.

 

En volume, en revanche, le rapport est inverse : c’est la grande distribution qui capte 55 %. Pour continuer à avancer… ou déjà à tenir debout, Labonal aura donc besoin de ces deux pieds. Il est vrai que dans la chaussette, le fonctionnement par paire, on connaît !

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