
A PROPOS. La météo me contredit aujourd'hui, mais je vous le promets l'automne sera chaud ! Pas dans les vignes qui quémandent pourtant encore un peu de soleil mais sur le tarmac de l'aéroport de Dijon-Bourgogne. Et dans les cabinets de nos élus.
Car le sujet est tout autant politique qu'économique depuis que François Sauvadet, président du conseil général de la Côte-d'Or, a décidé contre toute attente de retirer son soutien à l'aéroport de Dijon-Bourgogne.
Europe Ecologie Les Verts met les pieds dans le plat depuis longtemps déjà, mais cette fois les écologistes ne sont plus les seuls.
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Encore une fois, ce lundi lors de leur conférence de presse de rentrée sous l'intitulé provocateur Des trains pour tous ou l’avion pour quelques-uns ?, les conseillers régionaux écologistes ont confirmé ce que l'on savait déjà : le conseil régional de Bourgogne qui prendra l'exploitation de l'aéroport Dijon-Bourgogne (*), le 1er juin 2014, ne pourra pas compter sur eux pour prendre le relais de la CCI Côte-d'Or, gestionnaire de l'aéroport jusqu'en mai prochain.
« Depuis 2006, les collectivités locales ont dépensé 25 millions d'€ et c'est sans compter, tout ce qu'elles ont investi à fonds perdus depuis les années 90 », indique Philippe Hervieu, président du groupe écologiste.
François Sauvadet, président du conseil général de la Côte-d'Or qui s'était déjà fait tirer l'oreille au printemps pour partager le déficit de l'année en cours, plus important que prévu (1 million d'€ au lieu de 600 000 €), enfonce le clou.
A notre confrère Le Bien Public, il déclare qu'il « arrêtera de financer le développement de l’aéroport Dijon-Bourgogne après le 31 mai 2014 ».
Une façon habile d'enterrer le dossier, car les conseillers régionaux UMP qui constituent l'opposition du socialiste François Patriat au conseil régional, auront une totale liberté de vote dès lors que la majorité UMP du conseil général de la Côte-d'Or s'est retirée du projet.
Maniant la litote, François Rebsamen, président du Grand Dijon (également cofinanceur de l'aéroport), a également dit récemment, à notre confrère Infos-dijon.com, qu'un aéroport à Dijon n'était « pas vital ».
Nouvelle autorité organisatrice des transports aériens avec la loi de décentralisation des aéroports de 2010, le conseil régional a bâti un nouveau projet sur la base duquel sera lancée avant la fin de l'année une nouvelle délégation de service public.
Plus réaliste que le projet Renaissance porté par la CCI Côte-d'Or en 2006 avec 270 000 passagers annuels, le conseil régional table sur 51 000 passagers par an, c'est-à-dire à peu près la fréquentation actuelle. Le coût du fonctionnement de l'aéroport (23 salariés) s'élève à 2,5 millions d'€ par an.
Selon un accord intervenu le 2 septembre dernier, les frais de fonctionnement qui ne devront pas dépasser 10% de ce montant, devaient être répartis entre le conseil régional, le conseil général et le Grand Dijon, soit 783 000 € chacun.
La CCI qui ne souhaitait plus être de la partie apportera quand même 150 000 € par an.
Selon nos informations, la direction générale de l'aviation civile prendra provisoirement en charge le surplus des taxes de la tour de contrôle, jusqu'à présent payées par l'Armée pour le compte de la base aérienne 102.
La cible : les entreprises

Pour alléger la facture des collectivités locales, le conseil régional va saisir le ministre des Transports afin de classer sous obligation de service public (OSP) les vols de Bordeaux et de Toulouse.
Cette procédure permet à l'Etat de subventionner les lignes aériennes dès lors qu'aucun autre moyen de transport (route ou fer) ne permet de rejoindre une destination en moins de 2h45.
En plus des lignes régulières de Bordeaux et Toulouse déjà assurées par Eastern Airways, le projet prévoit deux autres lignes régulières pour rejoindre des hubs en Allemagne et dans le nord de l'Italie, des avions taxi et des charters « non low cost ».
« Le modèle tout à fait réaliste que nous présentons veut clairement en faire un aéroport dédié aux acteurs économiques qui ne fait pas concurrence avec Dole-Tavaux, axé sur les vols charters économiques », explique Michel Neugnot, 1er vice-président du conseil régional.
« Avec quelques vols supplémentaires certains jours, un chef d'entreprise pourra faire l'aller-retour Dijon-Bordeaux ou Toulouse en une journée ou une journée et demi », ajoute t-il.
A la veille d'une nouvelle réunion technique, aujourd'hui à Dijon, le changement de braquet du président du conseil général laisse un gros point d'interrogation sur la suite des événements.
L'accusation de « mise en péril de l'aéroport » prononcée dans un communiqué commun des trois partenaires laissés sur le bord de la piste (conseil régional, Grand Dijon et CCI) s'apparente à une lente agonie...

... Sauf si les deux financeurs restant en lice (conseil régional et Grand Dijon) se donnent les moyens de lui consacrer annuellement plus d'un million d'€. Ce qui, en période de disette budgétaire, n'est pas gagné d'avance.
(*) L'infrastructure aéroportuaire est située à Longvic, commune de l'agglomération dijonnaise et contigu à la base aérienne 102.
Autres crédits photos : Eastern Airways et Aéroport de Dijon-Bourgogne et
Il est certain que pour une entreprise qui veut organiser un voyage..., c'est le parcours du combattant et deux fois plus cher qu'à Dole. Le choix est vite fait. Quant à Eastern Airways, l'accueil laisse à désirer. On sent la machine à sous..., et c'est le contribuable bourguignon qui paye. Cela ne durera pas.