Spécialiste des produits traiteurs distribués en grande surface, Schneider Food près de Strasbourg, a repris en début d’année la société Chez vous ou presque, à Obernai. Une acquisition qui lui ouvre de nouveaux marchés pour les fonds de tartes flambées comme la restauration hors foyer et l’export.
Depuis deux ans, Schneider Food multiplie les investissements dans la tarte flambée, une spécialité alsacienne. En 2018, une nouvelle ligne de production de fonds de tarte a été installée sur son site de Hoerdt (Bas-Rhin). Et en janvier dernier, l’entreprise a repris Chez vous ou presque, en liquidation judiciaire. Créée par un boulanger, cette entreprise d’Obernai (Haut-Rhin) fabrique elle aussi des tartes flambées ainsi que des fonds de tarte précuits.
Equipée d’une chambre de pousse pour faire lever la pâte et d’une ligne automatique de presse, elle employait 6 salariés, pour une capacité de production de 3 millions de fonds de tarte par an. Schneider Food a repris l’ensemble des salariés et prévoit d’investir 500.000 € pour renouveler le matériel et améliorer la productivité.
Cette croissance externe permet à la PME alsacienne de pénétrer de nouveaux marchés : l'hôtellerie-restauration, la restauration collective ainsi que l’export. Schneider Food travaille déjà avec deux grossistes en Allemagne : le premier fournit un réseau de magasins bio, le second des restaurants. Elle projette aussi de s’implanter en Suisse, en Autriche et dans certains pays proches de la Russie. « Si nous parvenons à réaliser 15% de notre chiffre d’affaires à l’export d’ici à cinq ans, ce sera un beau challenge », affirme René Corti, le président de Schneider Food.
Le traiteur a également des ambitions aux niveaux régional et national dans la grande distribution, qui représente 90% de ses ventes. Le marché des fonds de tartes flambées est peu concurrentiel. Mis à part l’industriel allemand Gusto Palatino, dont la nouvelle usine alsacienne implantée à Drachenbronn (Bas-Rhin) devrait démarrer fin 2021.
Dans le Grand Est, le président souhaite redonner à la marque Traiteur Schneider, le leadership du marché des tartes flambées à confectionner soi-même, et au niveau national, il aimerait amener ces produits « dans tous les foyers français ». Depuis deux ans, la PME commercialise un « Flamm’ kit » comprenant la pâte et la préparation à base de fromage blanc et crème pour réaliser sa propre « flammekueche ». Pour le moment, ce produit n’a pas eu le succès espéré au niveau national, mais René Corti croit à son potentiel.
Pour gagner des parts de marché dans la grande distribution au niveau national grâce à la tarte flambée et aux autres produits de la gamme Traiteur Schneider (pâtes fraîches, gnocchi, galettes de pomme de terre), l’entreprise va continuer à développer les marques distributeur. « C’est un bon support pour faire connaître un produit », assure le président. En 2021, une nouvelle gamme, non dévoilée, sous la marque Traiteur Schneider, devrait lui permettre d’accroître sa visibilité.
Plus de place au local dans les rayons des supermarchés


René Corti espère aussi une évolution de la grande distribution pour mieux mettre en avant les marques régionales. « Depuis quelques années, la grande distribution est plus ouverte à ce type de produits. Mais il faudrait créer des pôles regroupant les produits locaux (bretons, alsaciens, corses, basques, etc). Car on observe que lorsqu’un produit régional est placé à côté des grandes marques, il se perd », suggère le dirigeant.
Aujourd’hui, Schneider Food réalise un tiers de son chiffre d’affaires au niveau national avec l’ambition d’atteindre 50% d’ici à 5-6 ans. Mais sans aller au-delà. « Il ne faut pas se couper de ses racines. Nous ne délaisserons pas le marché régional », assure-t-il.
En 2016, à l’entrée au capital de la direction opérationnelle et d’une partie des salariés, l’entreprise s'était fixé un chiffre d'affaires de 21 millions d’€ en 2021. Cet objectif ne sera pas atteint. Les ventes devraient tourner autour des 15 millions d’€ cette année avec 39 salariés. La croissance n’est pas aussi rapide que prévue, mais elle reste régulière.

Il rejoint Schneider Food en 2005 et en devient le président en 2012. Lorsque les anciens actionnaires se retirent en 2016, lui choisit de rester au capital.
Photos fournies par l'entreprise.