ÉNERGIES RENOUVELABLES. Joli coup pour EBM Thermique.
Cette filiale d’EBM, un électricien de la région de Bâle (Suisse), a remporté le marché du chauffage urbain de la ville frontalière de Saint-Louis (Haut-Rhin), face aux majors français Dalkia (Veolia) et Cofely (GDF-Suez).
Et ce, grâce à une proposition technique originale.
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La cogénération biomasse, telle a été l’arme de l’entreprise d’origine helvétique, EBM Thermique. Son principe, en quelques mots : l’eau chauffée par la combustion de la biomasse produit de la vapeur. Celle-ci alimente d’abord un générateur pour l’électricité, puis chauffe le réseau de chaleur.
«À partir de notre cahier des charges qui imposait la biomasse afin de réduire la dépendance aux énergies fossiles, la variante d’EBM Thermique a procuré la meilleure combinaison entre économie et environnement : elle génère une baisse de 30 % du prix pour les usagers et une diminution de 9 000 tonnes/an des émissions de CO2», décrit Etienne Heinrich, directeur des services techniques de la Ville de Saint-Louis (20 000 habitants)
À l’automne 2013, le réseau urbain sera ainsi alimenté à 93 % par la chaudière biomasse d’une puissance thermique de 16 mégawatts. Pour son fonctionnement, elle va requérir 50 000 tonnes annuelles de ressources qui seront puisées à quatre origines : les rafles de maïs (ce qui reste des épis après le retrait des grains), les plaquettes forestières collectées à moins de 100 km à la ronde, les écorces broyées des scieries et, du bois de déconstruction vierge de solvants.
Un développement sur le quart Nord-Est
Cette centrale sera interconnectée avec les deux centrales au gaz qui assurent actuellement le chauffage, sous pilotage de Dalkia.
L’une d’entre elles se transformera en sous-station relais. La seconde restera productrice spécifique d’énergie pour apporter les 7 % de besoins résiduels.
EBM Thermique injecte pour ce projet 25 millions d’€, dont 20 millions pour la centrale de biomasse.
Joli coup donc, mais pas coup d’essai. Le Suisse a déjà remporté deux marchés à Lingolsheim près de Strasbourg, cette fois-ci pour la constitution de réseaux de chaleur dans de nouveaux quartiers : l’un de 250 logements et les Tanneries (plus de 1 000 logements.
«Nous visons un développement sur l’ensemble du quart Nord-Est de la France, ciblé en priorité sur les réseaux de chaleur», expose Sébastien Marre, le chef du projet Saint-Louis chez EBM Thermique.
En tant qu'électricien, EBM dessert 13 communes de la zone frontalière du Haut-Rhin. Il a acquis dès les années 1980, une compétence en basse consommation énergétique qu’il a cherché à valoriser en France, d’où la création de la filiale EBM Thermique en 2008.
Crédit photo: ville de Saint-Louis et EBM Thermique