ROBOTIQUE/MOSELLE. La PME de 28 salariés va doubler la surface de ses ateliers pour accompagner la croissance de ses activités dans la robotique industrielle.
Opteamum fait partie des onze partenaires de la plateforme de l’industrie du futur inaugurée en janvier sur le site PSA de Metz-Trémery.
L’entreprise de Sarreguemines (Moselle) a également développé des solutions de réalité virtuelle pour piloter à distance la sécurité des établissements bancaires.

Depuis sa création en 2008, Opteamum a dû déménager trois fois pour répondre à sa forte croissance dans l’ingénierie, la fabrication et la maintenance des systèmes automatisés.
Cette fois, la PME qui emploie 28 personnes à Sarreguemines (Moselle), va pousser les murs pour doubler la surface de ses ateliers qui avoisineront 1.300m² début 2018.
L’entreprise a actuellement trois lignes industrielles en commande : deux lignes dédiées au conditionnement de meubles de cuisine et une ligne d’assemblage des actionneurs de pompes de refroidissement dotée de cinq robots.
Le roboticien pourrait prendre encore davantage d’envergure dans les prochaines années, ainsi qu’en témoigne son implication dans la plateforme collaborative dédiée à l’industrie du futur FFLOR (Futur Factory of Lorraine) inaugurée en janvier dernier.
« Nous investissons dans la cobotique, car même si la culture de collaboration entre l’homme et le robot n’a pas atteint son degré de maturité, il est essentiel d’anticiper ce virage », livre Éric Hartnagel, gérant d’Opteamum.
L’entreprise a bâti sa croissance sur un socle de savoir-faire dans la fabrication et maintenance des chambres fortes automatisées pour le secteur bancaire. Elle a capitalisé sur ces compétences pour proposer ses systèmes automatisés au secteur industriel qui représente 70% de son chiffre d’affaires de 3,2 millions d’€ en 2016.
Opteamum peut compter sur de belles références, comme la réalisation en 2014 d’un îlot de chargement/déchargement de tôles pour ArcelorMittal Tailored Blanks à Uckange (Moselle). Elle achève actuellement une seconde unité.
« Nous avons dû résoudre des contraintes en termes de temps de cycle, d’outillages et de changement de série automatique. Six axes numériques et deux axes pneumatiques permettent au préhenseur de s’adapter automatiquement à la forme aléatoire des tôles », détaille Marc Feld, responsable technique et associé.
Ligne de convoyage pour Smart

En 2013, alors qu’elle comptait une demi-douzaine de salariés, la société a remporté le marché de la rénovation d’une ligne de convoyage automatisée de 28 chariots dédiée à l’assemblage des moteurs de la Smart à Hambach (Moselle). Opteamum a livré une solution clé en main, génie-civil compris, bâtie en six mois et installée en l’espace de six semaines.
Ce dossier a nécessité à l’époque 450 heures de pré-études. D’où le rôle central du bureau d’études qui emploie 4 ingénieurs en mécanique, 7 automaticiens-roboticiens et 2 informaticiens. « Notre valeur-ajoutée consiste à imaginer des solutions techniques sur-mesure, là où les majors de la robotique proposent des solutions standards », analyse Éric Hartnagel.
Un positionnement stratégique qui implique une proximité avec ses clients, si bien que l’entreprise souhaite limiter, pour le moment, son périmètre d’intervention au Grand-Est.
Sur son marché « historique », la sécurité des établissements bancaires, le roboticien a su faire évoluer son offre pour s’adapter aux mutations.
« Nous étions positionnés sur un marché fini : la maintenance du parc existant de chambres fortes robotisées. La mutation du secteur bancaire induite par la fermeture d’agences physiques, nous a conduits à développer un savoir-faire dans la réalité virtuelle pour mettre au point un logiciel hautement sécurisé dédié à la gestion à distance des parcs d’établissements », expose Marc Feld.
Par son agilité, l’entreprise témoigne qu’elle a parfaitement assimilé, en interne, les enjeux de l’industrie 2.0.
Qui sont Marc Feld et Éric Hartnagel ?

Les deux associés d’Opteamum se sont rencontrés chez Haffner, un industriel emblématique du bassin de Sarreguemines (Moselle) qui a fermé ses portes en 2005.
Chez ce fabricant de chambres fortes robotisées, Marc Feld occupait le poste de technicien SAV, Éric Hartnagel celui de directeur des services pré et post production.
Les deux salariés ont commencé par reprendre les services de maintenance de leur ancien employeur, avant d’élargir leur champ à la robotique industrielle et automobile notamment, un domaine dans lequel Éric Hartnagel avait déjà un bon bagage pour avoir occupé la fonction de directeur d’exploitation de l’usine de peintures de Smart.