Lorsque l’on est architecte d’intérieur, décorateur, mais aussi fabricant de mobilier, s’offrir un château-hôtel, à Saulon-la-Rue en Côte-d’Or, et le réaménager à l’appui d’un investissement global à terme de 9 millions d’€, pour développer sa vocation touristique, répond déjà à un rêve d’enfant. Mais lorsque deux années de pandémie sanitaire viennent perturber la stratégie élaborée, l’affaire prend un air de défi que relève depuis trois ans, Thierry Goux, propriétaire du groupe Rinck.

 

La crise sanitaire en aurait arrêté plus d’un. Mais pas Thierry Goux, propriétaire depuis la fin 2017 du Château de Saulon à Saulon-la-Rue (Côte-d'Or), entre Dijon et Gevrey-Chambertin, qui poursuit mordicus ses efforts de rénovation et d’embellissement de l’établissement, un hôtel quatre étoiles de 42 chambres disséminées dans différents bâtiments. A l’aune d’un investissement global de 9 millions d’€, achat des murs et du fonds de commerce compris, les tranches de travaux se succèdent depuis 2018.

 

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Un peu d’histoire

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Le parc du Château de Saulon-la-rue s'étend sur 27 hectares. © Marion Estanove

Si Thierry Goux  a racheté, en décembre 2017, le fonds de commerce du Château de Saulon-la-Rue aux frères Peticolas (**), les murs, il les acquiert concomitamment à Christine Chabot-Tramecourt, fille d’un vicomte et épouse d’un comte, en la personne de Pierre Apollinaire d’Oilliamson. Sa configuration actuelle date du XVIIIème siècle sous le règne de Louis-Philippe grâce au marquis de Clermont Montoison qui le réaménage, de 1832 à 1835, en comblant les fossés médiévaux, redessinant le parc et construisant un étage supérieur.
Devenu une résidence de charme, le monument possède toujours une glacière naturelle de l’époque romaine dotée d’un surprenant système de ventilation. Le parc, datant du début XIXème, accueille deux bras de la rivière Sans-Fond. A noter qu’un souterrain reliait jadis la maison du jardinier, complètement détruite, au château.
(**) Les actuels propriétaires en Côte-d’Or, sur la route des vins, des hôtels-restaurants Castel de Très Girard, de la Gentilhommière et de l’hôtel Ô'Rouge.

 
« Je voulais pouvoir exploiter un château-manoir, avec un esprit et une ambiance de maison d’hôtes », explique Thierry Goux, propriétaire du groupe d’architecture d’intérieur, de décoration et de fabrication de meubles de collection, Rinck. La stratégie  se doublait d’un fort accent de tourisme d’affaires. Une orangerie a été ainsi construite, pouvant accueillir des séminaires, congrès et symposium de 70 à 220 personnes.

 

Un objectif de 4,5 millions d’€ d’activité

 

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L'Orangerie de l'établissement peut accueillir jusqu'à 200 personnes pour des réceptions. © Marion Estanove

 

La crise sanitaire a perturbé la prospection commerciale auprès des entreprises, car l’établissement, dirigé par Lucciano Inzaina-Roncalli, possède aussi une vaste salle, baptisée le Clos, d’une capacité jusqu’à 120 personnes, ainsi que deux salles modulables au sein du château même d’une vingtaine de places en configuration assise.
« Nous voulons proposer du séminaire résidentiel, pour une clientèle locale, suisse, parisienne et lyonnaise, avec des activités annexes de visites en mobylettes anciennes, vieilles automobiles américaines et bicyclettes », détaille Thierry Goux. Un projet à plus long terme consiste à créer un centre de bien-être.

 

Printemps

 

Qui dit implantation en Bourgogne, dit aussi bonne chair. Le chef du restaurant Deux Rivières, Sébastien Marie, propose une cuisine généreuse et gourmande, inspiré de la carte élaborée par son prédécesseur, Thomas Brasleret, autour des 45 € de ticket moyen. Le Château de Saulon-la-Rue vise à terme un chiffre d’affaires de 4,5 millions d’€ et s’appuie sur une équipe de 31 personnes.

 

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Une des salles de séminaires, baptisée Le Clos, logée dans une dépendance où se situe également le restaurant Deux rivières. © Marion Estanove

 

thierrygouxQui est Thierry Goux ?

A 60 ans, réussite professionnelle à l’appui, on aime à se faire plaisir. Ce que fait aujourd’hui Thierry Goux à Saulon-la-Rue, entre Dijon et Gevrey-Chambertin. Né à Marseille, cet homme beaucoup séducteur et un rien secret, fils de compagnon menuisier ébéniste et compagnon lui-même, décroche déjà un bac éco, puis un BTS agricole et travaille dans la distribution de produits agricoles.
Son service militaire le marque car il y forme des repris de justice. L’atavisme familial reprend ensuite le dessus et il s’initie à la menuiserie chez les compagnons, puis fréquente une école d’art et de management.
Thierry Goux acquiert en 2003 la société d’ébénisterie et de décoration Rinck, fondée en Alsace et installée à Paris sous la domination prussienne après la défaite de 1870.
L’affaire, dirigée aujourd’hui par son fils Valentin Goux, possède trois sites d’implantation en France, dont un atelier de fabrication de meubles à Charleville-Mézières (Ardennes), ainsi qu’une filiale à New-York. Elle emploie une centaine de personnes et revendique une vingtaine de millions d’€ de chiffre d’affaires en œuvrant très souvent comme ensemblier. Crédit photo : © Cécile Perrinet-Lhermitte

 Pour mieux connaitre les atouts du tourisme en Côte-d'Or :

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