DÉCOUPAGE/NIÈVRE. La société spécialisée dans la découpe au laser vient d’acquérir une nouvelle machine entièrement automatisée, capable de travailler 24/24, sans surveillance et sans intervention humaine.
Ces dernières années, Laser Fusion s'emploie à moderniser son outil de production qui lui permet de faire des pièces uniques ou en seulement quelques exemplaires, comme des séries de 25.000 pièces.

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L'automatisation de la découpe au laser n'exclut pas des tâches manuelles ; ici, enlèvement de la matière d'une tôle découpée. © Traces Ecrites.

D’emblée, Emmanuel Boudet, le gérant de Laser Fusion qu’il a créée en 1994, affiche ses ambitions : compter parmi les laseristes de référence en France en capacité comme en performance. Année après année, l’entreprise de Coulanges-lès-Nevers (Nièvre) affiche un chiffre d’affaires en croissance régulière. En 2016, il est passé de 3 à 3,5 millions d’€ et cette année, le dirigeant parie sur une nouvelle progression à 4 millions.
Dans ce contexte, pas question de se diversifier. La PME fait de la découpe au laser et rien que de la découpe au laser sur différents matériaux : l’acier, l’inox, l’aluminium mais aussi le béton et le cuivre. L’atelier de 1.600 m2 dispose pour ce faire d’un parc de quatre machines de découpe. La dernière rentrée - en remplacement d’une ancienne -, est capable de travailler 24/24, sans surveillance et sans intervention humaine. Le chargement des tôles et le déchargement des pièces découpées est entièrement automatique. « Cette machine est particulièrement performante pour les grandes séries en fines épaisseurs et pour découper du laiton, du cuivre et du titane », précise le dirigeant. Opérationnelle depuis février dernier, elle a nécessité un investissement de 500.000 €.
Précédemment, Laser Fusion avait accueilli une autre machine de découpe entièrement automatisée, dédiée elle, aux fortes épaisseurs (jusqu’à 25 millimètres) en acier, inox et aluminium. L’investissement dépassait le million d’€. Destinée lui aussi aux grandes séries (jusqu’à 25.000 pièces, l’équipement côtoie des machines plus manuelles pour les petites séries. Car la particularité de Laser Fusion que tient à souligner Emmanuel Boudet, c’est que son entreprise sait faire des pièces uniques ou en seulement quelques exemplaires, comme des séries de 25.000 pièces. Quelques 120 tonnes de matière première sont ainsi percées de trous ou de formes géométriques plus complexes.

 

Pièces techniques et artistiques

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Laser Fusion a ces dernières années acquis deux machines de découpe automatisée.© Traces Ecrites.

Le plus souvent, les pièces sont “cachées” dans le produit final : l’entreprise est alors fournisseur de tôleries industrielles, de chaudronneries, d’entreprises de mécanique ou du ferroviaire, qui fabriquent des sous-ensembles pour des industriels. Parfois, elles apparaissent au grand jour. Lors de notre visite, Laser Fusion découpait des feuilles de chêne destinées à un ferronnier d’art. L’an dernier, l’entreprise a livré le balcon du pôle numérique de Nevers, percé de pixels ainsi que les façades ajourées du Pôle Emploi de Guérigny, dans l’agglomération Nevers. L’automatisation de l’outil de production n’exclut pas un travail de manutention important au moment de l’enlèvement des formes découpées dans une tôle. Pour les plus ouvragées ou les plus fragiles, il n’y a pas d’autre moyen que de les ôter à la main, à l’aide d’un aimant.

 

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Le travail de l’homme se situe surtout en amont. L’essentiel de l’effectif de 24 salariés est occupé à dessiner les formes à découper sur un logiciel de GPAO et à programmer les tâches à exécuter par la machine. Laser Fusion emploie également trois personnes à temps plein pour faire les devis, un service auquel le chef d’entreprise tient beaucoup et qui lui permet, dit-il, d’être très réactif.
Revers de la médaille de la découpe, les chutes de matières sont nombreuses. Laser Fusion les archivent toutes dans un magasin pour les réutiliser à l’occasion d’une autre commande. « Le métal coûte cher ; 30% de notre chiffre d’affaires est consacré à l’achat de la matière première. » Ce poste qui demande beaucoup de manutention n’est pas le moins précieux.


Qui est Emmanuel Boudet ?

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Emmanuel Boudet aux manettes de l'une de ses quatre machines de découpe. © Traces Ecrites.

Nivernais, Emmanuel Boudet a rejoint sa terre natale, DUT Génie mécanique et licence professionnelle Laser en poche qu’il avait préparés au Creusot (Saône-et-Loire). Embauché comme responsable du laboratoire de caractérisation des matériaux chez Lisa à Nevers, c’est le départ en 1994 de cette entreprise de découpe à Paris qui donna naissance à Laser Fusion. Sûr d’une demande locale en découpe laser, il rachète le matériel. Bonne pioche, la première année, il réalise un chiffre d’affaire de 700.000 € avec 200.000 € de résultat.
Depuis, Emmanuel Boudet s’est bien ancré dans le paysage économique local. Elu consulaire, il est également le président en exercice de l’UIMM (Union des Industries et Métiers de la Métallurgie) de la Nièvre, un secteur fortement présent dans le département avec 8.000 salariés.
Il est également conseiller municipal de la commune où est implantée son entreprise, Coulanges-lès-Nevers, et président du club APM de Nevers qui réunit des dirigeants et cadres d’entreprises.

1 commentaire(s) pour cet article
  1. Jean-Louis Syrendit :

    Encore un membre d'un club APM ! Pour avoir animé de tels clubs à Dijon, Chalon, Mâcon, Le Creusot je ne peux que féliciter tous leurs membres qui affichent de telles réussites.

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