Crédit à la consommation. Pionnière en France, l’entreprise mulhousienne de coiffure et ménage à domicile a proposé des prêts de petit montant à ses salariés.
Le bilan est en-deçà des espérances. Beaucoup d’employés ont préféré céder aux charmes du crédit à la consommation.
On connaît le microcrédit professionnel, celui qui aide les chômeurs à créer leur entreprise, moins le microcrédit aux salariés.
Le principe consiste pour une entreprise à faciliter l’accès à ses employés à ces prêts de petit montant pour des dépenses liées à l’emploi (permis de conduire, achat d’un véhicule, formation, équipements nécessaires au métier exercé…).
De cette offre particulière, l’entreprise mulhousienne de coiffure et ménage à domicile Viadom (ex-Bosc) compte parmi les pionnières en France.
Un an après la mise en place, Christian Lehr, son Pdg, ne cache pas une certaine déception. Ni la réalité des chiffres : une cinquantaine de prêts seulement a été accordée, à comparer aux 3 500 salariés de la société.
La faute à des banques frileuses ? Pas vraiment. Les refus de dossiers ont été marginaux. Ce qui fait défaut, c’est la demande qui semble s’être limitée à une centaine d’appels. En cause : la concurrence du crédit à la consommation, bien plus facile d’accès, en apparence.
«Les personnes ont des demandes urgentes, du type : j’ai besoin de 2.000 € dans les deux jours. Le microcrédit ne peut suivre un tel délai, car il obéit à un processus d’instruction analogue à un prêt bancaire classique. Nous avons sous-estimé la force d’attraction du crédit revolving», analyse Christian Lehr.
Le microcrédit comprend obligatoirement une phase d’accompagnement social, qui aide son bénéficiaire à bien gérer son budget, pour éviter de tomber dans la spirale du surendettement.
Mais celle-ci a été vécue comme un facteur supplémentaire de lourdeur en comparaison de la facilité du crédit conso.
Extension à la Fédération des entreprises de service à la personne
Viadom ne renonce pas pour autant. Son initiative s’est étendue à l’ensemble des adhérents de la Fédération des entreprises de service à la personne (Fesp) qui totalise 63 000 salariés.
Elle consiste à proposer des prêts de 500 à 3.000 € remboursables en 1 à 3 ans, contractés auprès du Crédit coopératif ou de la Caisse d’épargne, à un taux inférieur au marché.
Une plate-forme téléphonique externe à l’entreprise recueille les demandes dans un souci de confidentialité, le postulant étant amené à dévoiler un peu – ou beaucoup –sa situation personnelle.
Les chiffres de Viadom ne sont donc qu’une estimation à partir de remontées d’infos de la plate-forme.
Le microcrédit aux salariés participe à toute une série d’actions qui visent à consolider le statut du personnel dans les entreprises de services à la personne.
D’autres branches l’ont instauré : le BTP, précurseur dès 2006, pour ses apprentis, l’intérim et les emplois familiaux depuis quelques mois.