ÉLECTRONIQUE/DOUBS. Spécialisée dans l’électronique, l’opto-électronique et la mécatronique, la petite entreprise bisontine pilote un projet de recherche sur un dispositif médical d’insufflation électronique tout en préparant son déménagement sur Temis, le technopole microtechnique de l’ex-capitale horlogère.
Avec le rachat de FCE, en 2011, Polycaptil a accéléré la diversification de ses marchés et pèse plus lourd dans le petit groupe Delta auquel elle appartient. Un groupe alsacien qui s’étend de Strasbourg au Jura.

Avec le projet de dispositif médical d’insufflation électronique qu’elle pilote, et auxquels collaborent le CHRU Jean Minjoz et la société Alcis, la PME bisontine avait fait la Une de la revue professionnelle « Device Med » en octobre 2015.
Une jolie vitrine pour cette entreprise créée en 1991 et que dirige Jean-François Vinchant depuis 2009, pour le compte de Delta, le petit groupe alsacien qui l’avait rachetée deux ans plus tôt à son fondateur, André Jeambrun, lequel partait en retraite.
Vedias - c’est le nom de ce projet de recherche labellisé par le pôle Microtechniques - doit permettre d’assister les personnels médicaux dans l’évaluation de la détresse respiratoire et dans le volume et rythme de l’insufflation à apporter.
Une précision qui constitue une vraie valeur ajoutée et un réel progrès médical lorsque l’on sait que la ventilation manuelle a une efficacité de seulement 7,5%, contre 90% pour la dernière maquette de Polycaptil testée par le CHRU, indique-t-on chez Polycaptil.
« La première phase du projet a permis de faire cette démonstration », explique Jean-François Vinchant. « La deuxième, démarrée fin 2015, est celle du prototypage, de l’adaptation à la réglementation médicale, de l’ergonomie et du design du produit. »
Troisième phase : celle des essais cliniques, qui vont démarrer. Chez Polycaptil, un ingénieur pilote le projet de Vedias à temps plein ou presque. Le patron de la R&D et deux ingénieurs (électronique et mécanique) lui prêtent main forte.
Production à Guyans-Vennes, dans le haut-Doubs

Le savoir-faire spécifique de cette discrète entreprise de 14 salariés qui mêle électronique, opto-électronique et mécatronique s’illustre dans de multiples applications : elle conçoit et fabrique des micro-actionneurs pour la numérisation des métiers à dentelle de Calais, des mécanismes de détection de particules nucléaires, des capteurs pour la détection de présence humaine dans le sas des banques, des capteurs opto-électroniques pour le contrôle de procédés industriels ou encore un système d’automatisation du contrôle d’accès aux self-service des collèges et lycées de la région qui distribuent chaque jour un million de plateaux.
Installée dans le quartier de Palente depuis sa création, en 1991, la société avait racheté FCE mi-2011, une société basée à Guyans-Vennes, dans le haut-Doubs, spécialisée dans la sous-traitance de prestations électroniques, essentiellement pour le médical et l’instrumentation de laboratoires. Filiale à 100% de Polycaptil, FCE emploie 17 personnes et réalise 4 millions d’€ du chiffre d’affaires.
Dans un contexte de locaux vieillissants, à Besançon, Jean-François Vinchant, le directeur du pôle électronique et mécatronique de Delta a choisi d’implanter Polycaptil sur le technopole Temis, à Besançon, pour être « au cœur de la technologie », et concentrer la R&D des deux entités.
C’est le groupe Delta qui sera propriétaire des locaux et les louera à sa filiale. L’investissement total se monte à 1,1 million d’€. Les travaux devraient démarrer en avril pour être livrés en juin 2017.
FCE, qui sera le centre de production électronique de l’entreprise, restera à Guyans-Vennes. L’entreprise du haut-Doubs vient de réceptionner une nouvelle ligne de fabrication qui double la capacité de production. Un investissement de 360 000 € qui devrait permettre de diversifier les clients et les marchés. Objectif, à trois ans : passer de 4 à 6 millions d’€ de chiffre d’affaires. Un joli défi.

Un groupe alsacien pesant 15 millions d’€
Avec le rachat de Polycaptil, fin 2007, puis celui d’Opales, une petite entreprise de 8 salariés, à Lons-le-Saunier (Jura), spécialisée en vision industrielle, en 2013, Delta est un petit groupe qui s’étend, dans le Grand Est, entre Strasbourg et Lons. Il est dirigé par Jean-François Parisot, son P-DG, par ailleurs président de Polycaptil. Rachetée en 2011, FCE est filiale à 100% de Polycaptil, elle-même filiale à 100% de Delta.
Polycaptil FCE est ainsi devenu le pôle électronique et mécatronique du groupe Delta, dont le siège social se trouve à Entzheim, à une vingtaine de kilomètres de Strasbourg, là où l’entreprise éponyme fut fondée en 1954. Le groupe réalise environ 15 millions d’€ de chiffre d’affaires et emploie 90 personnes, dont 25% à l’étranger.
Comme Polycaptil désormais, l’entreprise Delta marie les technologies de l’électronique, de l’opto-électronique et de la mécatronique et conçoit, développe et distribue des détecteurs de produits chauds, barrières optiques et capteurs de mesures.
L’entreprise Delta, qui fait référence sur toute la planète pour ses capteurs optoélectroniques industriels, réalise plus de 90% d’un chiffre d’affaires de 8 millions d’€ environ à l’export et possède cinq filiales commerciales ou de production en Chine, en Allemagne, en Inde, aux Etats-Unis et en Russie.