L’investissement de 80 millions d’€ qu’engage le fabricant italien de papiers d’hygiène vise à mettre sa papeterie de Laval-sur-Vologne (Vosges) au diapason des besoins de son marché européen. L’enveloppe cible, d’ici 2024, l’accroissement des capacités industrielles avec la mise en service d’une nouvelle machine à papier. Lucart veut aussi décarboner de ses besoins en vapeur et déployer une plateforme logistique de 25.000 m².


L’italien Lucart injecte 80 millions d’€ sur son site de Laval-sur-Vologne (Vosges) en vue d’accroître sa production de papiers à usage unique, regroupant essuie-mains, mouchoirs, papiers toilettes et autres rouleaux d’essuyage industriel. L’entreprise transalpine (chiffre d’affaires de 500 millions d’€, 1.600 salariés) met son unité française au diapason des besoins de son marché européen. C’est l’une des entités de production du groupe qui en compte dix : cinq en Italie, deux en Espagne, une en Hongrie et une au Royaume-Uni depuis la reprise d’Essential Supply Products en mars 2021.


La papeterie vosgienne de 315 salariés se porte bien. Son chiffre d’affaires a été multiplié par deux depuis son rachat au groupe Novacare en 2008. Le nouvel investissement, annoncé en octobre dernier, vise à agir d’ici 2024 sur trois principaux leviers : les capacités de production, l’organisation logistique et la décarbonation des procédés.

 

bpalcnovembre

 
Avec la crise sanitaire, les ménages ont constitué des stocks de précaution faisant bondir la production de papiers d’hygiène en 2020 dans l’hexagone. Cette année, la production en France enregistre un léger recul (-2,9 %), en raison d’un retour à un niveau de production « normal » indique Copacel, le syndicat professionnel des entreprises françaises productrices de pâtes, papiers et cartons.

Mais l’investissement de Lucart est davantage guidé par une tendance de long terme. Ses deux machines à papier d’une capacité annuelle de 60.000 tonnes, ne suffisent plus à répondre à la demande du marché. Ses spectaculaires « bobines-mères » nourrissent une batterie de lignes de transformation, toujours plus gourmandes. Une nouvelle machine à papier d’une capacité de 40.000 tonnes va donc être mise en chantier.
Elle sera approvisionnée par un centre de préparation de pâte à papier dont la recette n’est pas totalement secrète : elle est préparée à 65% à partir de papiers recyclés de catégorie plutôt noble (peu encrés, pas cartonnés, etc.) récupérés auprès des industriels et 20% de briques alimentaires recyclées et une faible part de pâte à papier vierge (15%).

chainelucart
La chaîne de production de Laval-sur-Vologne sera complétée par trois lignes de transformation supplémentaires. © Philippe Bohlinger


« Notre investissement est guidé par notre positionnement géographique au cœur d’un important bassin de consommation transfrontalier (Allemagne, Benelux, France). Il offre des débouchés commerciaux, mais également un gisement de papiers recyclés conséquent », expose Alessandro Pasquini, le président de Lucart France.
Les nouvelles capacités permettront de répondre aux besoins de Laval-sur-Vologne, mais aussi à ceux d’autres usines du groupe. Trois lignes de transformation, largement automatisées, complèteront l’actuelle chaîne de production.


La biomasse substituée au gaz pour la production de vapeur

lucartrecycle
La pâte à papier est préparée pour deux tiers à partir de papiers recyclés de catégorie plutôt noble, récupérés auprès des industriels. © Philippe Bohlinger


Lucart profite de ces investissements pour engager la décarbonation de sa production. La construction d’une chaudière biomasse de 7,5 mégawatts couvrira plus de la moitié des besoins en vapeur de l’usine. L’entreprise a calculé qu’au final, elle gagnera 12.000 tonnes équivalent CO2 par an. Elle espère un cofinancement dans le cadre d’un appel à projet BCIAT (Biomasse chaleur industrie agriculture et tertiaire) de l’Ademe.

La hausse de l’activité a pour corolaire l’augmentation des capacités logistiques. La construction d’une plateforme de 25.000 m² sur un site de 10 hectares dans le département des Vosges « est en phase de discussion avancée », indique le président de Lucart France. « En raison de l’espace grandissant pris par nos équipements industriels à Laval-sur-Vologne, nous recourons à du stockage externe. L’objectif de cette nouvelle plateforme sera de consolider l’ensemble des flux avals de notre site français, ainsi que ceux d’autres sites  voisins », complète t-il.

 

supplychainmulhouse

 
Deuxième fabricant européen de papiers d’hygiène, Lucart entend se positionner comme un acteur incontournable de l’économie circulaire du papier recyclé, grâce à une capacité de 396.000 tonnes par an et des produits distribués dans plus de 70 pays à travers le monde,

Commentez !

Combien font "7 plus 7" ?