Plutôt connu pour sa crème de cassis, Pagès Védrenne à Nuits-Saint-Georges met l’accent sur ses sirops pour élargir à tout l’hexagone ses ventes dans la grande distribution et suivre la tendance des cocktails sans alcool dans les bars. Le fabricant bourguignon se maintient le segment premium pour se différencier des gros producteurs.
C’est avec la bière que l’on consomme le plus de sirop de fruits dans les bars ! Le Monaco, mélange de sirop de grenadine, bière et limonade entretient son succès et bien d’autres parfums se marient avec cette boisson populaire. La pêche par exemple que le fabricant de liqueurs et sirops Pagès Védrenne relance à l’occasion du « relookage » de sa gamme, présentée la semaine dernière sur son site de production de Nuits-Saint-Georges (Côte-d’Or).
Reprofilage de la bouteille, nouveaux parfums – 27 à base de fruits ou de plantes – : cet acteur du groupe familial Renaud-Cointreau (rien à voir avec Rémy Cointreau) entretient sa position dans une niche du marché des sirops.
La bouteille est en verre (ce contenant représente 30% du marché dominé par le bidon en aluminum). Son segment est premium (2,85 à 3,95 € la bouteille de 70 cl) et le restera. Et les recettes veulent restituer au mieux le goût du fruit, avec 17 à 30% de concentration selon les parfums.
À ces qualités, l’entreprise ajoute une attention particulière au développement durable : du sucre de betterave plutôt que de canne, de provenance plus lointaine, des bouteilles fabriquées chez le faiseur local, Verallia à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) et un conservateur à risque modéré, le 0202 (du sorbate de potassium).
« Tout cela constitue un élément de différenciation dans les rayons de supermarchés qui représente notre principal objectif de progression en France », explique Sébastien Traverse, l'ancien directeur administratif et financier devenu l'un des hommes-clé de l'entreprise de Nuits-Saint-Georges avec Pierre-Benoît Dupuis qui partagent tous les deux la direction générale depuis l’an dernier.
Nouvelle ligne d’embouteillage et de pasteurisation

Présent pour l’instant principalement dans les grandes surfaces de Bourgogne-Franche-Comté, Pagès Vedrenne part à la conquête de la grande distribution dans l’hexagone. « La demande s’oriente vers les produits plus haut de gamme, qui peuvent s’identifier à un terroir ; nous faisons valoir notre label d’Entreprise du Patrimoine Vivant et nous appuyons sur les liqueurs pour entrer dans les centrales d’achat », explique Sophie Blanchet, responsable marketing.
Les CHR (cafés-hôtels-restaurants) sont l’autre levier de croissance de Pagès Vedrenne qui assurent déjà une telle progression à l’export de ses ventes de sirops. « L’Angleterre, l’Asie, le Moyen-Orient où les coffee shop sont très nombreux contrairement à la France, et qui mettent en valeur des goûts particuliers comme le caramel salé », affirme Sophie Blanchet. En France, les CHR commencent aussi à faire la part belle aux sirops avec des cocktails sans alcool et la tendance des milk-shake tend à remplacer les purées de fruits par les sirops.
Pour lancer sa nouvelle gamme, l’entreprise avait, dès 2017, réalisé des investissements dans son outil de production de Nuits-saint-Georges qui emploie 35 personnes. Une nouvelle ligne d’embouteillage et de pasteurisation a été installée pour 800.000 €. L’an prochain, le bâtiment administratif situé à côté du Cassissium, vitrine touristique de la liqueur de cassis – production originelle de l’entreprise –, sera refait.

La première acquisition date de 1984 : la distillerie Pagès au Puy-en-Velay (Haute-Loire) qui fabrique de la liqueur de verveine. La dernière, en 2018, fut la fabrique basque de l'Izarra, liqueur à base de plantes.
La famille Cointreau (Jean-Pierre Cointreau est le PDG actuel) a racheté Védrenne en 1997 : son produit iconique est la liqueur de cassis, recette datant de 1923, date de naissance du liquoriste. En 2006, Renaud Cointreau acquiert la Gentiane Salers, en Auvergne. Le groupe est également propriétaire du Birlou, liqueur de pomme et châtaigne en Corrèze et de la distillerie Noyau de Poissy (dans la région parisienne), à base de noyaux d'abricots.
« Chacune fabrique un produit emblématique de son terroir », précise Sébastien Traverse, directeur général de Pagès Vedrenne. Le groupe possède aussi 7 boutiques en propre dont une à Dijon : « Ce sont des centres de profit et de communication. »
Entreprise du Patrimoine Vivant, la société fait visiter ses sites de production et/ou a implanté des espaces à vocation touristique sur la plupart de ses sites, comme le Cassissium à Nuits-Saint-Georges qui reçoit 45.000 visiteurs par an sur la thématique du cassis.

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