Implantée en Côte-d’Or, Yonne, Aube et Haute-Marne, la banque mutualiste appuie fort sur la pédale du développement durable et des énergies propres. Elle entend par ailleurs faire de ses 140 agences des tiers-lieux, en mettant à disposition les m2 non utilisés principalement en milieu rural.
C’est ce 1er avril au Village By CA de Dijon (*), espace dédié à l’innovation des startupers et logé à deux pas de la Cité de la Gastronomie et du Vin inaugurée le 6 mai prochain, que Jean-Yves Remillet, président de la caisse régionale du Crédit Agricole Champagne-Bourgogne et Emmanuel Vey, le directeur général, ont souhaité commenter leur bilan 2021. Les résultats progressent avec un chiffre d’affaires en hausse de 4,5%, à 330,4 millions d’€ et un bénéfice boosté à près de 88 millions (+20%).
Au-delà de ces données globales, l’intérêt réside dans la stratégie développée par la banque mutualiste auprès de ses 605.205 clients revendiqués, dont 25.776 nouveaux. « Nous mettons fortement l’accent sur le développement durable et la transition énergétique », indique Jean-Yves Remillet. Ce producteur de fromage de Langres au lait cru illustre son propos avec les 70 méthaniseurs déjà financés pour un total de 39 millions d'€, offrant une alimentation en gaz vert à 25.000 foyers. « A Chatillon-sur-Seine, l’un des plus gros projets de méthanisation français, de plusieurs dizaines de millions d’€, sort de terre et fédère par moins de 150 agriculteurs adhérents à la coopérative Dijon Céréales », se félicite Emmanuel Vey.
Des ingénieurs territoriaux à terme ?
A cela s’ajoute un total de 500 financements déjà accordés aux entreprises, agriculteurs et professionnels pour de la production solaire photovoltaïque, dont 100 millions octroyés en 2021 à 123 projets. Auprès des particuliers, pas moins de 2.600 foyers bénéficient de l’éco-prêt à taux 0% dédié à la rénovation énergétique. Un prêt à 1,50% sur 48 mois et sans frais de dossier existe même pour l'acquisition d’un véhicule hybride ou électrique.

« Nous allons aller encore plus loin en dégageant une enveloppe de 100 millions d’€, dont 30 millions cette année pour accompagner la décarbonation », précise Emmanuel Vey. Le dirigeant fait même mentir l’adage – ce sont toujours les cordonniers qui sont les plus mal chaussés –, en injectant sur trois ans 50 millions d’€ pour améliorer la performance énergétique de ses propres bâtiments, dont le réseau des 140 agences.
Dans le cadre d’une vision stratégique à 2030, la banque coopérative veut devenir celle du territoire de ses 85 caisses locales, réparties sur la Côte-d’Or, l’Yonne, la Haute-Marne et l’Aube et, forte de 283.100 sociétaires. « Autour de nos agences doit se créer un écosystème dont nous serions un acteur important, notamment auprès des communes et des intercommunalités et rien ne devrait empêcher de recruter à terme des ingénieurs territoriaux pour bien comprendre les problématiques locales qui ne sont pas partout pareilles », explique le directeur général.
Dans la même optique, les agences bancaires ont vocation a devenir des tiers-lieux mettant à disposition leurs mètres carrés inoccupés pour par exemple, des téléconsultations médicales ou encore le prêt d’un bureau.
(*) Le Village by CA accueille 19 start-up, dont la très environnementale Cocolis qui revendique 12.000 à 15.000 tonnes de Co2 économisés. Son concept : faire livrer des colis fragiles ou volumineux par des particuliers et des transporteurs qui se rendent à l’endroit souhaité et qui disposent de la place nécessaire dans leur véhicule.

La banque coopérative qui épouse parfaitement le territoire de l’ancienne région comtoise et ses quatre départements se porte aussi très bien. Son chiffre d’affaires 2021 croît de 4 millions d'€, à 273 millions d’€, et son bénéfice passe de 55 à 69,7 millions.
L’établissement mutualiste aux 45 caisses locales, 267.050 sociétaires et 521.514 clients revendique un taux de pénétration de 35,1% et 29,6% auprès des entreprises et professionnels.
Il joue aussi fortement sur un pacte social auprès de ses 1.453 salariés avec près de 100 embauches CDI l’an dernier, 6% de son effectif en situation de handicap et 8.278 jours de formation sur l’année. Dernière donnée chiffrée, l’encours de crédit augmente de près de 3% à 12.352 milliards.