START-UP/DOUBS. Spécialiste des matériaux non-tissés, Nicolas Burny lance à Montbéliard une plate-forme B2B destinée à mettre en relation les différents acteurs mondiaux du domaine. A Besançon, Archeon a développé un système de capteurs pour un diagnostic sur mesure qui répond à une vraie problématique : l’efficacité de la réanimation cardio-pulmonaire en situation d’urgence vitale.

• E-nispe veut tisser une toile mondiale du non-tissé

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Nicolas Burny : « Le non-tissé est un marché de 50 milliards de dollars ». © Pierre-Yves Ratti.

 

Nicolas Burny court le monde pour dispenser ses conseils aux acteurs du non-tissé. Ingénieur diplômé de l’INSA Strasbourg option mécanique, titulaire d'un MBA en management, il a fait toute sa carrière dans ce domaine : chez Freudenberg, alors leader du domaine, au début de sa vie professionnelle, puis chez le suisse Landolt pour lequel il a lancé le site de Cernay (Haut-Rhin). C'est en 2012 qu'il a décidé de changer de vie professionnelle et de se lancer dans le conseil en créant Burny Consulting à Montbéliard (Doubs).

« Le non-tissé est présent dans une très large variété de secteurs : la santé, l'automobile, la construction, la filtration, l'hygiène, etc. Un marché mondial de l'ordre de 50 milliards de $ », explique t-il.

Parallèlement à cette activité de conseil, Nicolas Burny vient de créer la société E-nispe et une plate-forme destinée à mettre en relation les différents acteurs du secteur du non-tissé : acheteurs, vendeurs, équipementiers. Un site d’envergure mondial, destiné à aller au-delà de l'usage qu'ont actuellement les professionnels du secteur de sites de mise en relation comme Linkedin.

« Je me suis aperçu qu'il y avait un besoin. En dehors des salons internationaux comme Francfort, Miami, Genève, qui coûtent très cher, il n'y a pas d'opportunités pour les acteurs du non-tissé d'entrer en relation » explique-t-il.

 

 

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La plate-forme a été mise en ligne en septembre dernier. Un premier forfait annuel à 99 € permet aux vendeurs de publier dix annonces ; l'abonnement à 399 € autorise des publications illimitées. Elle permet aussi de publier des publicités à des tarifs que Nicolas Burny annonce comme étant bien inférieurs à ceux des revues spécialisées, afin de les rendre accessibles aux PME.

Cette première étape, soutenue par l'ADN-FC et Bpifrance, a nécessité un investissement de 100.000 €. Le site a été réalisé par l'agence Web et Design, de Montbéliard. « Mais la finalité du site est d'en faire un market place », poursuit Nicolas Burny. Autrement dit, un site B2B où il sera possible de vendre et acheter des matières premières, des produits finis, de lancer des appels d'offre. Une deuxième phase qui nécessitera un investissement d'un montant équivalent à la première et qui devra répondre à des contraintes logistiques et juridiques plus complexes.

Nicolas Burny estime qu'il devrait recruter 5 à 7 personnes à partir de 2020. Une deuxième version doit en effet être testée durant le second semestre 2019, pour une mise en ligne début 2020. Pierre-Yves Ratti.

 

 

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• Avec son assistant à la réanimation cardio-pulmonaire, Archeon se positionne sur le marché pré-hospitalier

 

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Les deux cofondateurs d’Archeon, Alban De Luca, président (à gauche) et Pierre-Edouard Saillard, directeur général. © Pierre-Edouard Saillard.

 

Archeon est née en février 2018 à la pépinière d’entreprise de Temis Innovation, à Besançon, pour assurer le transfert de technologie de travaux menés entre 2012 et 2017 par le CHU Jean-Minjoz. Les travaux portaient sur un insufflateur intelligent, qui indiquerait à son utilisateur le bon dosage d’oxygène à administrer au patient à réanimer. Un besoin de précision, en situation d’urgence vitale, détecté par le docteur Abdo Khoury, médecin bisontin impliqué dans les problématiques des urgentistes.


Porté par l’entreprise Polycaptil, où travaillait Pierre-Edouard Saillard, ingénieur en systèmes électroniques embarqués – et l’un des deux associés d’Archeon, avec Alban De Luca, ingénieur biomédical formé à l’ISIFC –, ce projet de recherche avait fait l’objet d’un consortium et de financements européens. Deux brevets avaient été déposés, en 2013 et 2016, qu’ont racheté les deux ingénieurs pour pouvoir exploiter et commercialiser cette technologie de rupture en développant un dispositif qui n’existe encore nulle part ailleurs.


Depuis, les fondateurs ont été rejoints par deux ingénieures de l’ISIFC, l’une spécialisée en qualité et affaires réglementaires, l’autre orientée R&D et gestion de projet. Deux autres embauches sont envisagées d’ici la commercialisation du dispositif, en 2020. D’ici là, les premiers essais cliniques, notamment par le centre de formation parisien de la Croix-Rouge Française, devraient avoir démontré la pertinence du produit.


Plus complet que celui imaginé lors du projet de recherche initial, puisqu’il tient désormais compte de la globalité de la problématique de l’arrêt cardio-vasculaire, cet « assistant à la réanimation pulmonaire synchronisée » ajoute aux capteurs de ventilation indiquant le bon dosage à effectuer, un autre capteur de rythme cardiaque pour guider le massage.

 

« En réalisant une étude de marché, nous avons constaté qu’il était nécessaire de modifier le produit et de réorienter notre business model », confie Pierre-Edouard Saillard. « Notre idée, maintenant, est d’aller sur le marché pré-hospitalier, d’amener des technologies aux secouristes qui assurent 90% des urgences vitales », ajoute Alban De Luca.


Archeon a été lauréate du concours iLab 2018, un concours récompensant les start-up les plus prometteuses de la Deep Tech (porteuses de technologies de rupture). La jeune pousse a obtenu une bourse French Tech à sa création et bénéficie des aides régionales à l’innovation. Monique Clémens.

 

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La création de l’insufflateur intelligent d'Archeon est né d’un besoin de précision en situation d’urgence vitale, détecté par Abdo Khoury, médecin bisontin. © Pierre-Edouard Saillard.

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