PLASTURGIE/DIJON. Le numéro un européen des mélanges de poudres et compounds PVC, référence pour le secteur du bâtiment, vient d’être repris par le fonds italien Investindustrial qui lui donne les moyens d’un fort développement à l’international. L’entreprise injecte par ailleurs 4 millions d’€ dans son outil industriel pour accroître ses capacités de production.

Benvic Europe compte rapidement changer de dimension ou de taille critique, comme on dit maintenant. Le leader européen des solutions thermoplastiques à base de PVC (mélanges de poudres et compounds), vendue fin 2017 par le fonds américain Opengate Capital à Investindustrial, société d’investissement de l’Italien Andrea Bonomi, veut rayonner sur les principaux marchés de l’Union européenne.
« Là où nous sommes moins bien positionnés comme en Allemagne et dans certains pays de l’Est comme la Pologne ou la Tchéquie, nous allons effectuer des opérations de croissance externe », indique Luc Mertens, le directeur général.
Dans le cadre de cette opération de reprise, le dirigeant est présent au capital avec une partie du management. Implanté à Dijon, le plasturgiste l’est aussi à l’étranger avec une usine à Ferrara, en Italie et une autre, au nord de Barcelone, en Espagne.
40 personnes employées à la R&D
Pas moins de 75% de son activité, qui atteint les 200 millions d’€ de chiffre d’affaires pour 150.000 tonnes annuelles livrées, concerne le bâtiment dans la fabrication de profilés pour fenêtres. Le reste relève, principalement du médical et l’automobile (profilés dé décoration).
« Nous sommes comme des cuisiniers qui élaborons des recettes en ajoutant des ingrédients comme des pigments et des plastifiants pour offrir ici, de meilleures propriétés mécaniques, là, une isolation thermique, encore ailleurs une protection phonique renforcée », explique le dirigeant.

Pas moins de 40 personnes sur un effectif de 250 travaillent dans le service R&D de Benvic qui renouvelle chaque année un quart des 2.500 produits maison et conduit à l'occasion ses recherches avec des start-up de l’Université de Lyon.
La stratégie de développement passera aussi, grâce à Investindustrial, par une diversification dans la production de polymères biodégradables et quelques autres produits respectueux de l’environnement.
« Pour gagner du temps, nous procèderons par rachat ou collaboration », précise Luc Mertens. « Tous ces projets nous on séduit, voilà pourquoi nous nous sommes engagés dans le financement d’une partie de la dette senior, le cœur de notre métier », souligne Annie-Laure Servel, directrice d’Artemid, spécialiste des prêts aux ETI à côté des pools bancaires.
Le fabricant renforce parallèlement ses équipements pour accroître ses capacités productives à hauteur de 4 millions d’euros cette année. Il se dotera, en septembre prochain, d’une nouvelle ligne à Dijon et, d’une autre sur le site espagnol en fin d’année.
Qui est Luc Mertens ?

Ingénieur en chimie de l'Université de Louvain La Neuve (Belgique), ce ressortissant d’outre-Quiévrain a fait l’essentiel de sa carrière chez le chimiste international Solvay. Ingénieur chef de projet, responsable qualité, directeur de production, cet homme de 52 ans maîtrise la plupart des fonctions stratégiques d’une entreprise.
En 1994, il entre dans la plasturgie avec le PVC et n’en est pas sorti depuis avec Benvic, créé en 1963. Solvay a revendu la société au fonds américain Opengate Capital et aujourd’hui, elle est propriété de l’italien Andrea Bonomi qui, un temps, chercha à racheter, sans succès, le Club Med.

En savoir plus sur la plasturgie en Côte-d'Or en suivant ce lien