INNOVATION MECANIQUE/EST. Avant de conclure cette année 2016, Traces Ecrites News ne pouvait oublier un anniversaire important : celui du Centre Technique des Industries Mécaniques (CETIM), bien implanté dans tout l’Est avec des bureaux à Besançon, Dijon, Metz, Mulhouse et Reim,s et un laboratoire associé à Mulhouse : le CETIM-CERMAT (*).

Né en 1966, le CETIM fête un demi-siècle de partenariat très fort avec le secteur de la mécanique, le premier employeur industriel avec près de 630.000 salariés et plus de 30.000 entreprises en incluant les fonderies.

Un peu d’histoire et faits marquants, puis entretien avec Philippe Choderlos de Laclos, son directeur général et deux exemples d'entreprises conseillées, dans le Grand Est et en Bourgogne - Franche-Comté.

 

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En association avec le centre du CETIM à Nantes et en étroite collaboration avec les entreprises Loiretech (Loire-Atlantique) et Compose (Ain), le groupe bourguignon Pinette a co-conçu une ligne de 30 mètres de long qui produit, avec un cadencement à la minute, des pièces composites par procédé de nappage.

 

• Un demi-siècle de progrès technologique

 

Le CETIM a le statut, hérité de la loi du 22 juillet 1948, d’un centre technique industriel. Né officiellement par arrêté du 27 juillet 1965 d’une volonté conjointe de l’Etat et de la Fédération des Industries Mécaniques (FIM), il prend ses premiers quartiers à Saint-Ouen, en région parisienne.

1966 voit son implantation à Saint-Etienne et, l’année suivante, à Nantes. En 1971, il déménage son siège à Senlis. Dernière date majeure : sa labellisation Institut Carnot en 2006.

Pas moins de 700 personnes travaillent directement pour lui et, avec ses trois centres régionaux associés et sa filiale marocaine, il fédère un total de 1.000 personnes réalisant 135 millions d’€ de chiffre d’affaires, dont la moitié issue de prestations auprès des industriels.

 

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Le siège du CETIM à Senlis. © CETIM.

 

Pas moins de 6.500 entreprises de la mécanique (+ de 10 salariés) cotisent obligatoirement et lui fournissent plus de la moitié de ses ressources. En retour, le CETIM monte des actions collectives au profit d'un millier de PME chaque année (usinage électrochimique et cryogénique), financent des études ciblées (15 millions d’€), organise des rendez-vous thématiques, participe à la normalisation en mécanique.

La R&D est aussi au cœur de sa stratégie. Elle s’appuie sur neuf  laboratoires, qui co-financent de nombreuses thèses et déposent une dizaine de brevets chaque année.

 

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• L’Usine du futur, cela se prépare…

 

Dans chaque région, les délégués du CETIM présentent nombre de dispositifs d’appui au développement. Ils insistent actuellement sur celui consacré à préparer l’industrie du futur. Au niveau national, 2.000 entreprises bénéficieront d’un accompagnement personnalisé.

Avant cela, un diagnostic réservé aux PME et ETI indépendantes est proposé à un coût dérisoire grâce au co-financement apporté par les conseils régionaux. 1.607 € HT pour 6,5 jours.

 

Qui est Philippe Choderlos de Laclos ?

 

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Philippe Choderlos de Laclos, directeur général du CETIM. © Christophe Garnier / CETIM.

 

Cet ingénieur Arts & Métiers (Cluny 1974) commence son début de carrière professionnelle en production chez Péchiney-Cebal. Il passe ensuite 13 ans chez Schneider-Electric en maintenance, méthodes, industrialisation produits/procédés, en France et en Italie (1995/1998).

Il a été entre temps directeur de Centres Régionaux d’Innovation et de Transfert de Technologie (CRITT) à Pau de 1992 à 1995.

Après une reprise d’entreprise infructueuse en 1998, il rejoint le CETIM comme directeur du site de Nantes en 1999 et prend sa direction générale en 2001.

 

• Si vous vous retournez sur les 50 ans du CETIM, que retenez-vous d’important ?

 

Philippe Choderlos de Laclos. : Il va me falloir sélectionner, mais on peut indiquer avec fierté que nous sommes l’un des pionniers de la simulation numérique et ce dès 1972, avec les équations intégrales adaptées aux pièces volumiques.

Nous avons aussi mis au point, au côté du professeur Carpentier, de 1985 à 1992, le premier prototype de cœur artificiel qui sera implanté sur un veau.

A partir des années 90, nous contribuons par nos études sur les outils, les broches et les porte-pièces, à promouvoir l’usinage à grande vitesse. Et je terminerai, sans être exhaustif par la numérisation en 2010 de la Tour Eiffel qui succède à celle déjà faite de la Statue de la Liberté en 1986. Cette modélisation optimise la maintenance, prévient les risques et prolonge la vie du monument

 

• Quel regard portez-vous sur l’industrie d’aujourd’hui ?

 

P.C.D.L. : Le tissu industriel s’étiole en raison du virage désastreux de la décentralisation qui a laissé de côté les PME. Les collectivités territoriales ont abandonné cette réalité économique qui fait leur richesse et les emplois. Il n’y a plus aucune politique de l’offre.

L’avenir de ce pays, son redressement, passeront par une industrie forte et diversifiée car il y a un génie français : nous savons produire avec fiabilité et nous sommes très productifs.

 

• Comment envisagez-vous l’industrie de demain ?

 

P.C.D.L. : Par une forte politique de rénovation de notre outil industriel en y injectant des compétences numériques. Le mode de fonctionnement doit être de plus en plus collaboratif. Il faut une bonne capitalisation et savoir goûter le vent du large avec une stratégie soutenue à l’international.

Nos actions sont très tournées vers cette industrie du futur : second programme d’assemblage multimatériaux, industrialisation de nouveaux matériaux composites, fabrication additive ou encore intégration de plus en plus marquée de la mécatronique et de la robotique.

 

Illustration de l’appui du CETIM aux PME avec Tolecma (Grand Est) et Métalliance (Bourgogne Franche-Comté)

 

• Augmentation de capacité et meilleure fiabilité chez Tolecma à Sainte-Menehould (Marne)

 

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Ce chaudronnier, mécano-soudeur et tôlier, dirigé par Pierre Frantz et anciennement spécialisé dans la réalisation de pièces unitaires en très petites séries, souhaitait répondre à des appels d'offres plus complets. Sur les conseils du CETIM, Tolecma investit dans une solution de soudage robotisée polyvalent MIG-MAG.

L’équipement, d'un coût de 170.000 €, lui permet de souder des pièces de grande envergure et de travailler en temps masqué, avec une garantie de répétabilité et de régularité.

Résultats obtenus : la capacité de production s'améliore car la cadence est multipliée par 2 pour certaines pièces. La répétabilité et la régularité des soudures offre une grande fiabilité pour les pièces sensibles.

L'entreprise de Sainte-Menehould (Marne), qui emploie 30 personnes et réalise 3 millions d’€ de chiffre d’affaires s'ouvre dorénavant aux marchés de moyenne série. De simple sous-traitant, elle devient un partenaire industriel de ses clients.

 

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• Meilleure optimisation des espaces et des flux chez Metalliance, à Saint-Vallier (Saône-et-Loire) 

 

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Le dernier engin de Metalliance, pour l'alimentation des chantiers ferroviaires. © Traces Ecrites.

 

En deux ans, ce concepteur et constructeur de matériels de levage et de manutention a triplé sa production. Pour absorber ce surplus d’activité dans les mêmes installations, il crée une zone spécifique pour le montage des essieux (20 % du temps total de montage) et regroupe deux zones de préparation afin de réduire les surfaces de stockage et optimiser les flux.

Avec l’appui du CETIM, Metalliance (24 millions d’€ de chiffre d’affaires, 120 salariés), dirigée par Jean-Claude Cothenet, P-DG et Jean-Paul Meunier, directeur général, conduit un projet de lean management. Il implique tous les métiers de l'entreprise.

L'équipe de montage travaille en mode projet au travers d'un rituel et peut ainsi balayer constamment ce qui a été fait et ce qui reste à faire.

 

(*) Spécialisé avec une cinquantaine de personnes dans l’analyse de la fiabilité et durabilité des pièces, matériaux et systèmes, aussi bien en métallurgie qu’en plasturgie.

 

Les délégués du CETIM dans l’Est :

 

vallet• A Besançon, Gérard Vallet

24 rue Alain Savary

25000 Besançon

Tél. : 03 81 40 57 57

 

defreville• A Dijon, Catherine Defréville

Maison régionale de l’innovation

64 A rue Sully

CS 77124 - 21071 Dijon

Tél. : 03 80 40 34 67

 

muller• A Metz et Mulhouse, Carmen Muller

- Ensam

4 rue Augustin-Fresnel

57078 Metz Cedex 3

Tél. : 03 87 76 14 03

 

                      - 21 rue de Chemnitz

                      68200 Mulhouse

                      Tél. : 03 89 32 72 20

 

thoquenne• A Reims, Philippe Thoquenne

Parc Technologique Henri Farman

3 rue Max Holste

CS 110004 - 51685 Reims

Tél. : 03 26 89 65 81

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